Je ne t'ai jamais oublié. [ft Laura]

Depuis quelques semaines, Laura recevait des mails… bizarres. En fait, elle n’avait pas prêter attention au premier qui lui demandait comment elle allait. Elle l’avait ouvert, mais n’avait pas répondu. C’était le genre de chose qu’elle préférait éviter d’ailleurs, on ne savait jamais qui était derrière l’écran ou derrière ce genre de mail. Parce qu’elle avait eu plusieurs fois des personnes qui venaient au poste pour déposer des plaintes parce qu’ils s’étaient fait hacker ou parce qu’ils avaient envoyer de l’argent à une personne fictive, pensant que cette dernière existait vraiment. Laura en avait reçu un autre mail, plus détailler celui là, la félicitant de l’arrestation d’un homme qu’elle avait arrêter quelques jours plus tôt. En lisant le mail, elle avait froncé les sourcils. Comment cette personne pouvait-elle savoir ça ? Est-ce que c’était une personne du service ? Personne ne signait avec un R à la fin de ses mails dans son service… C’était de plus en plus bizarre. D’ailleurs, Laura essayait de ne pas y penser, mais ce n’était pas facile parce qu’elle avait toujours l’impression d’être suivi. C’était difficile de cacher sa nervosité à Adrien. Ce dernier se doutait que quelque chose n’allait pas sans doute, mais comme ils s’étaient toujours dit que leurs travails respectifs ne devaient pas entrer dans leur vie, personne n’en parla. Pourtant, ce n’était maintenant plus du cadre de sa vie professionnelle. C’était sa vie personnelle. Et encore plus lorsqu’elle reçu un mail concernant Adrien. Là, c’était le mail de trop. Comment cette personne pouvait-elle savoir ? Ce n’était pas un secret, mais Laura se doutait que ses collègues n’étaient pas assez fous pour la suivre et l’épier. Alors qui ? Lorsqu’elle reçut ce mail, le lieutenant imprimait toutes les preuves nécessaires pour monter un dossier. Peut-être qu’elle allait devoir faire appel à un hacker ? Peut-être que ce dernier pourrait l’aider à retrouver l’adresse IP de la personne ? Mais si cette personne était elle-même un hacker, les choses promettaient d’être longues… La jeune femme soupira. Il fallait qu’elle fasse attention parce que clairement, quelqu’un cherchait à lui causer des ennuis et ce n’était sans doute que le début. L’heure de fin de service sonna et Laura se dépêcha. Elle ne voulait pas manquer une minute avec Adrien. Ils s’étaient enfin retrouver après des semaines, ce n’était pas pour rater une belle soirée qui s’annonçait. Du moins, c’est ce qu’elle pensait.

Laura descendit de son bureau après avoir prit soin de reprendre son arme de service et son badge et de les accrocher à sa ceinture. Chez Adrien, elle gardait toujours son arme à proximité d’elle au cas où. Mais elle faisait la même chose chez elle. La jeune femme préférait garder ses précautions, surtout avec ce psychopathe qui était dans les parages. Elle alla voir l’agent qui était à l’accueil pour lui dire qu’elle prenait la fin de son service, signa un document et sortit du commissariat au moment où un homme la bouscula au point qu’elle chuta au sol. Surprise, la jeune femme se releva presque d’un bond avant de se rendre compte que l’homme en face d’elle la connaissait et inversement. Elle ne l’avait pas vu depuis plus de vingt ans, elle n’avait pas chercher à le recontacter. Elle n’avait pas chercher à lui demander s’il avait envie de connaitre sa fille. Alors, le poids de toute une vie vient s’écraser sur les épaules de Laura. Elle aurait sans doute du prendre des nouvelles de Michael quand elle avait pu en prendre. Chercher à reprendre contact parce que leur histoire d’amour était un véritable miracle dans la vie de Laura. Mais les années avaient passé et elle avait oublié. Oublié son premier amour, oublié qu’il avait été dans un gang. Oublié qu’il pouvait peut-être être toujours à New-York. Elle était partie avec ses parents dans le Maine sans jamais chercher à garder contact. Elle en avait souffert, mais elle avait oublié au fil du temps. Le revoir après tant d’années, c’était difficile parce que beaucoup de choses remonta en Laura : La naissance d’Emily, le fait qu’elle ne puisse pas garder sa fille, le fait que ses parents ne veulent pas qu’elle reprenne contact avec Michael et tout plein d’autres choses. A ce moment, Laura paraissait plus triste que jamais, plus terne. Elle l’avait oublié alors que lui, visiblement, ne l’avait pas oublié…

« Michael… »

Revoir l’amour de sa vie ici et maintenant. Est-ce que c’était réel ? Entre les nombreuses enquêtes qui venaient chaque jour, son histoire d’amour avec Adrien, ses retrouvailles avec Emily, Laura ne savait plus où se donner de la tête, mais elle se demandait vraiment si le retour de Michael était un rêve ? Parce qu’elle n’avait pas pensé à lui depuis si longtemps… Depuis qu’elle avait retrouvé Emily enfant. Parce qu’elle s’était sentit coupable de ne pas lui avoir parler de la naissance de leur enfant. Il savait qu’elle était enceinte avant qu’elle ne parte. Elle ne l’avait pas recontacter depuis… Vingt ans étaient passées… C’était long et si court à la fois. La vie était passée à une vitesse. Pourtant, il y avait tant de choses que Laura regrettait… Et l’une de ces choses était devant elle maintenant. Michael.

Leur amour avait été magique pendant le peu de temps qu’ils avaient passé ensemble. Laura avait véritablement penser qu’ils allaient finir ensemble. Cependant, l’arrivée d’Emily dans leur vie avait tout changé. Et le fait que Mick soit dans un gang. Est-ce qu’il avait eu vraiment l’intention d’en partir ? Elle ne le sera pas tout de suite sans doute. Elle avait du abandonné son enfant pour vivre une vie qui lui ressemblait mais avec des manquements. Elle était dans la police, chose qui n’aurait sans doute pas été possible avec un enfant si jeune et avec un petit ami dans un gang… Quoique Adrien n’était pas tout blanc non plus… Mais là n’était pas la question.

Après être tomber, la jeune femme se releva assez rapidement et un silence s’installa entre eux. Qu’est-ce qu’elle pouvait lui dire ? Qu’elle était désolée d’être partie, qu’elle n’avait pas eu le choix ? Qu’elle avait abandonné leur fille, mais qu’elle l’avait retrouvé il y a quelques mois, grâce à Adrien… Elle pouvait lui dire que ses parents l’avaient obligé à faire tout ça… Mais est-ce qu’il n’allait pas réagir comme Emily ? Lui dire qu’elle aurait pu résister ? Sans doute, elle aurait pu, mais le passé était passé… Laura regardait Michael qui lui dit qu’il croyait ne plus jamais la revoir… C’était presque le cas, mais le lieutenant avait oublié que, même si New-York était grand, il était possible de croiser des gens qu’on connaissait depuis des années… La jeune femme baissa les yeux et ne savait pas quoi dire. Elle n’avait pas envie de lui donner de faux espoirs non plus… Peut-être avait-il refait sa vie ? Non, ce n’était pas possible parce qu’il était accro à Laura, elle s’en souvenait… Mais elle, elle avait fait avancer sa vie et elle allait de l’avant, avec ses regrets… Elle regarda son ex petit ami et lui dit :

« Je ne suis pas certaine que tu es vraiment envie de me revoir Mick… pas après toutes ces années… »

L’ambiance n’était pas au beau fixe actuellement pour Laura. Elle ne savait pas comment se sentir de revoir Michael après des années sans le voir. Il y avait des sentiments contradictoires en elle. Parce qu’au fond, elle l’avait aimé, mais maintenant, elle était passée à autre chose. Et c’était sans doute ce qui la mettait mal à l’aise : Elle était passée à autre chose. La lieutenant se doutait que les choses n’avaient pas du être facile pour Mick parce qu’elle n’avait pas laissé d’instructions, qu’elle n’avait pas dit où elle allait et surtout, elle n’avait pas dit qu’elle avait du abandonner leur enfant. Et ça, c’était ce qu’elle se reprochait le plus… Laura se disait que ce n’était pas une bonne idée de rester devant le commissariat. Elle regarda autour d’eux et vit ce petit café qui était toujours ouvert. Elle entendit Michael lui dire qu’il aurait préféré la revoir plus tôt, comme un reproche. Il lui reprochait de ne pas l’avoir chercher. C’était sans doute logique. Il rajouta qu’il l’avait chercher, sans comprendre ce qui s’était passé et il ne comprenait toujours pas… Laura regarda ses mains. Elle ne savait pas quoi dire. Elle allait sans doute paraitre lâche, mais c’était sans doute ce qu’elle était. Elle attrapa le bras de Mick et l’entraina dans le petit café qu’elle avait vu quelques minutes plus tôt. Dans un silence lourd de reproches, ils entrèrent dans le bâtiment et Laura entraina son ex petit ami dans un coin ou personne ne pourrait les écouter. On vient prendre leurs commandes avant que Laura ne réponde :

« J’aurai voulu te dire où j’étais… mais tu connais mes parents. »

Oui, toujours l’excuse des parents. Peut-être qu’elle devrait changer de disque non ?

« Quand mes parents ont su que j’étais enceinte, on a déménagé. C’était un truc rapide, pour pas que j’ai le temps de te contacter. Je n’ai pas pu te joindre alors que j’aurai voulu. Vraiment. Mais je n’étais pas assez forte mentalement sans doute pour leur résister. J’avais quinze ans Michael. Sans doute pas assez forte pour leurs résister. On est parti dans le Maine et j’ai accouché… Une petite fille. Emily. Je n’ai pas eu le temps de choisir son prénom, mais j’avais glissé a l’infirmière mon souhait. Sans doute m’a-t-elle écouté parce que lorsque j’ai retrouvé Emily, elle portait le prénom que j’avais donné… »

Leurs consommations arrivent et Laura remercia la serveuse avant de poser sa main sur la tasse de café qu’elle avait commandé. Ce n’était sans doute pas une bonne idée de boire du café à cette heure, mais tant pis. Elle avait aussi posé son téléphone portable sur la table au cas où Adrien cherche a la joindre. Elle continua :

« Je n’ai pas pu garder cette petite fille… Et j’ai continuer ma vie en pensant que j’avais fait une grosse erreur, que j’aurai du me battre. Me battre pour elle, pour nous, mais je n’ai pas pu… Peut-être parce que tu n’étais pas là. Tu sais que tu m’as toujours poussé à faire les choses. »

Laura se sentait mal parce que la suite n’était joyeuse, joyeuse.

« Puis, j’ai continué ma vie. Parce que j’avais tout perdu et que je devais me sortir la tête de l’eau. J’ai commencé mes études de police… Oui, je suis maintenant lieutenant de police. La vie est drôle n’est-ce pas ? »

Laura leva les yeux vers Michael. Il devait la détester à l’heure qu’il est. Elle ne se laissa pas impressionné pour autant, mais elle n’était pas non plus rassurée.

« Je suis désolée pour tout Michael… »

Oui, Laura se cherchait des excuses. Elle qui avait toujours été une femme combative, elle avait laisser tomber pour sa fille, elle avait laisser tomber Michael. Ce n’était pas son genre et pourtant, elle le faisait depuis 20 ans maintenant. C’était compliqué… Pendant qu’elle parlait d’elle, elle avait prononcé le prénom d’Emily et elle se rendit compte que Michael ne savait même pas si leur enfant était une fille ou un garçon. Maintenant, il savait. Il allait sans doute faire des recherches pour la retrouver et ça, Laura ne pouvait pas l’en empêcher. Après tout, il était aussi son père, son parent, même s’il ne savait presque rien d’elle. Peut-être qu’il pourrait trouver des informations comme elle en avait trouvé auprès d’Adrien. Elle était loin de se douter que Michael était un hacker qui pouvait passer presque partout. Loin de se douter aussi qu’il était derrière les mails qui n’arrêtaient pas d’arriver dans sa boite mail depuis des semaines. Après le départ de la serveuse, Laura continua de parler disant que Michael avait toujours été un pilier pour elle, mais apparemment, ce n’était pas assez. C’était les mots. Il avait sans doute raison. Elle regarda l’intérieur de sa tasse, continuant de parler jusqu’à ce que Michael lui demande si elle était entrée dans la police pour chasser les délinquants comme lui. Laura leva les yeux vers lui et fronça les sourcils. Il savait que son père était dans la police, ce n’était un secret pour personne. Elle lui dit durement :

« Je n’ai jamais pensé chasser les petits délinquants comme toi, c’est tes mots. Je te rappelle que mon père a fait parti de la police et que c’était le boulot logique pour moi. J’ai du me battre pour en arriver là… »

Mais est-ce qu’il pouvait vraiment comprendre ? Elle n’en était pas certaine. Lorsqu’ils étaient ensemble, elle n’avait jamais parler du fait qu’elle voulait entrer dans les forces de l’ordre. De toute façon, Laura aurait sans doute tenter de tout faire pour qu’il sorte du gang. Et il l’avait sans doute fait puisqu’il était là, maintenant. Il lui demanda alors depuis combien de temps elle était revenue à New-York. Elle savait où il voulait en venir.

« Presque onze ans et je sais ce que tu vas me dire. Mais je ne l’ai pas fais. J’ai retrouvé Emily grâce à quelqu’un et j’étais concentrée sur ça. Tu n’as pas vraiment chercher à me retrouver non plus que je le sache. »

Elle était sur la défensive. Elle détestait être prise dans un étau. Elle savait qu’il avait raison, mais elle n’avait pas l’intention de lui laisser gagner la partie…  

Laura essayait de lui expliquer ce qui s’était passé, mais elle s’enfonçait un peu plus dans ses histoires. Bien sûr qu’elle aurait pu retrouver son ex petit ami, lui laisser des indices, mais elle ne l’avait pas fait. Il pouvait le lui reprocher. Par contre, il lui reprochait que son père n’était pas un bon exemple. La jeune femme se sentit rougir de colère.

« Parce que tu crois que ton père était meilleur que le mien ? Non. »

La tension commençait à monter doucement, mais surement. Laura n’aimait pas beaucoup que Michael s’en prenne à son père même s’il avait en parti raison. C’était à cause d’eux que Laura ne s’était pas battue pour garder sa fille et rester à New-York. Puis, elle lui dit qu’elle était revenue il y a presque onze ans et lui demanda s’il ne l’avait pas chercher lui aussi. Et alors, elle se rendit compte qu’il l’avait fait. Qu’il était parti du gang parce qu’il avait dit qu’il le ferait. Il était parti sans un sous, loin de son père, il avait passé des mois sur une ferme et il était revenu avant la date du terme de la grossesse de Laura. Il voulait être là pour elle, pour leur enfant. Mais lorsqu’il était revenu, il n’avait trouvé personne. C’était presque déchirant de l’entendre. Laura s’en voulait encore plus, mais elle ne le montra pas. Elle avait déjà eu beaucoup de mal pour remonter la pente, elle n’allait pas replonger. Il continua en disant qu’il avait fait tous les hôpitaux de New-York, il était aller partout où ils allaient, mais il n’avait pas trouvé. Pas le moindre indice. La jeune femme regarda ses doigts autour de sa tasse et ne dit rien pendant un moment.

Est-ce qu’il se rendait compte de toute la souffrance qu’elle avait eu ? Parce que Laura, elle avait galéré après la naissance d’Emily. Se retrouver sans son bébé, vivre le post partum toute seule parce que ses parents disaient que c’était tout ce qu’elle méritait. Elle devait reprendre ses études dans une ville qu’elle ne connaissait pas. Qu’elle devait faire comme si elle n’avait jamais été enceinte. Elle devait se refaire des amis, refaire sa vie, oublier celui qu’elle aimait. Oui, elle aurait du lui écrire, mais est-ce que sa lettre aurait trouver preneur ? S’il avait quitté la maison de son père, elle n’était pas certaine de trouver le jeune homme par la suite. Puis, sa vie avait continué, puis elle avait oublié. La jeune femme regarde Michael et lui dit :

« Tu crois que tu es le seul a avoir souffert Michael ? Sérieusement ? »

Laura écarte ses mains de la tasse sinon, elle allait la lui lancer par la tête. La jeune femme le regarde, le regard froid et presque cruel.

« Vivre dans un endroit que je ne connais pas, vivre avec des personnes que je ne connais pas. Il fallait que je reprenne ma vie en ayant laisser ma vie, mon petit ami, ma fille. Il fallait que je reprenne mes études. J’ai sombré avant de reprendre ma vie en main et d’être ce que je suis aujourd’hui. Il fallait que je reprenne ma vie en main. Je t’ai oublié, sans doute parce que j’ai fais une espèce d’oublie. Pour me protéger. Oui, j’ai oublié jusqu’à maintenant. Et sincèrement, j’en suis désolée. » 

Laura n’était plus la petite adolescente qui se laissait marcher sur les pieds même si, ça n’avait jamais été vraiment le cas, même plus jeune. Elle détestait qu’on s’en prenne à sa famille même s’ils étaient ce qu’ils étaient. Bien sûr, son père n’avait jamais aimé Michael et pas seulement parce qu’il était dans un gang. Parce qu’il était noir. Mais ça, Laura avait toujours dit à son père que ce n’était pas ses affaires et qu’il devait arrêter de s’en prendre à lui. Bon, à quinze ans, elle n’avait jamais fait le poids devant son père. Ce dernier était un policier respecté malgré tout… Et Laura lui devait le respect. Elle avait rongé son frein pendant des années avant de pouvoir prendre son indépendance. Et son métier, elle l’avait réussi parce qu’elle s’était donnée toutes les chances de son coté et non parce qu’elle était la fille d’un policier. Plusieurs de ses collègues lui disaient que c’était grâce à son père qu’elle était là, mais elle n’avait jamais pensé ça.

Lorsque Laura demanda à Michael s’il était vraiment le seul à avoir souffert dans cette situation, il semblait fondre sur place en lui disant que ce n’était pas ce qu’il voulait dire. Mais Laura se lançait déjà dans son explication. Comment les choses avaient été difficile pour elle, comme elle avait du faire face à ces gens qu’elle ne connaissaient pas et qui la jugeaient. Comment elle avait du se remettre de cet accouchement sans avoir sa fille dans ses bras. Michael l’écoutait la tête baissée, sans la regarder. Peut-être qu’elle était dure avec ses mots, mais elle ne voulait pas prendre tous les malheurs du monde sur ses épaules. Elle rajouta quand même qu’elle était désolée pour ce qui s’était passé. Oui, elle l’avait oublié et elle ne l’avait pas chercher, mais dans un sens, c’était sans doute pour se protéger. Il eut un silence dans lequel Laura ne dit rien, ne rajouta rien. Ce n’était pas la peine. Puis, Michael lui dit alors qu’il pensait qu’ils allaient finir leurs vies ensembles, avec leur enfant, peut-être d’autre et qu’il avait mit du temps à s’en remettre. Laura le regarda, lui toujours le regard baissé.

« Les nuits où j’étais toute seule, à pleurer au fond de mon lit, à penser que j’aurai du rester à New-York même si c’était toute seule, tu crois que j’y ai pas pensé ? J’ai cherché un moyen, mais je n’y suis pas arrivée et par la suite, je me suis coupée de tout le monde. C’était le meilleur moyen pour ne pas perdre la tête. »

Puis, Michael posa la question. La question qui allait sans doute le détruire un peu plus parce qu’elle se doutait bien qu’il n’avait pas lâcher l’affaire même après vingt ans. Elle baisse à son tour son regard sur sa tasse et lui dit :

« Oui, il y a quelqu’un dans ma vie. Il a été là au bon moment et surtout, il m’a aidé à retrouver Emily. Je suis désolée. »

Qui aurait pu croire que Laura allait retrouvé Michael vingt ans plus tard ? Sans doute pas elle. Parce qu’elle n’avait jamais penser le recroiser ou alors, son cerveau avait tout fait pour qu’elle oublie. Elle avait envie de se reconstruire et d’apprendre à connaitre sa fille même si, ces derniers temps, ce n’était pas encore ça. Emily ne comprenait pas, tout comme Mick, pourquoi elle avait abandonné l’enfant ? C’était sans doute trop difficile pour tout le monde de comprendre. La jeune femme avait eu beau expliquer ce qui s’était passé, personne ne prenait en considération ses propres sentiments. Alors quand Michael lui demanda si elle avait quelqu’un dans sa vie, Laura n’avait pas hésité à lui dire oui. Parce qu’elle était bien avec Adrien et parce qu’il avait été là à des moments clés de son existence. Cela ne faisait pas longtemps qu’ils étaient ensemble, mais elle se sentait bien avec lui. Et elle osait croire que les choses allaient s’arranger avec Emily, mais elle était loin d’imaginer qu’elle allait recroiser Michael…

C’est à ce moment que son téléphone sonna et un nouveau mail apparu dans sa boite mail. Pour échapper un peu à la conversation, Laura ouvrit l’application et lu le nouveau mail. Encore ce R. Pourquoi est-ce qu’il décidait de lui envoyer un mail maintenant ? Elle le lu rapidement et se sentit tout de suite mal. Elle se leva de sa chaise et regarda au dehors. Comment cet homme ou cette femme pouvait-il/elle savoir qu’elle était avec quelqu’un dans un café ? On la suivait maintenant ? C’était de pire en pire. Elle posa son téléphone sur la table et reprit sa place avec cette sensation que les choses n’allaient pas être si simple. Elle regarda Michael qui n’avait pas parlé depuis qu’elle avait dit qu’elle était avec quelqu’un. Elle baissa de nouveau les yeux et murmura :

« Je ne pensais pas que tu allais me retrouver et je ne pensais pas vivre aussi longtemps pour te revoir aussi… Parce que l’on sait parfaitement que dans la police, on peut ne pas vivre très longtemps… Je suis désolée… Encore une fois, tellement désolée… »

Laura ne regardait plus son téléphone. Elle avait juste envie de le lancer à l’autre bout de la pièce, mais non. Elle ne montra pas à Michael non plus qu’elle n’était pas du tout à l’aise, surtout avec ce harceler qui était dans les parages…

Laura ne savait plus trop comment réagir avec ce harceleur. Parce qu’il semblait être partout à la fois… C’était presque flippant. Non, c’était flippant. Et la jeune femme commençait à paniquer pour rien chaque fois qu’elle recevait une notification sur son téléphone. Et cette fois, il fallait qu’elle soit avec Michael lorsque le quatrième mail arriva. Et la nervosité et tout qui prenait le dessus. Elle regarda par la fenêtre pour voir s’il n’avait pas quelqu’un de louche dans la rue, mais il n’y avait personne. C’était bizarre cette histoire. Peut-être que la personne était passée et avait envoyé le mail après ? A force de trop réfléchir, elle allait se faire des noeuds au cerveau. Michael la regarda encore et toujours depuis qu’elle s’était levée et elle décida de s’asseoir de nouveau avant de s’excuser. Puis, il lui demanda si tout allait bien. Elle tourna la tête vers lui en lui disant :

« Rien de grave, ne t’inquiète pas. C’est juste un malade qui me prend pour cible… Je reçois des mails bizarres depuis quelques temps et… »

Elle ne continua pas sa phrase. Est-ce qu’elle avait envie de partager ça avec lui ? Non, elle ne l’avait même pas dit encore à Adrien… Il fallait qu’il soit au courant aussi. Elle secoua la tête et rajouta :

« Mais ça va aller. »

Ensuite, Michael lui dit d’éviter de se faire tuer, même si elle était dans la police. Laura sourit légèrement. Elle n’allait pas lui dire qu’elle s’était prise une balle récemment pour Adrien alors… Il y avait un peu d’émotions dans la voix de Michael alors elle ravala son sourire. Il rajouta que même si elle et lui, ça n’arrivera plus jamais et qu’il lui en voulait pour certaines choses, il tenait encore à elle. Comment pouvait-il tenir à elle même vingt ans plus tard ? C’était une chose curieuse… Mais une chose était sur, c’est qu’elle même n’avait pas les mêmes sentiments que lui…

« C’est gentil… mais ça devrait aller, je t’assure. »

Enfin, c’était ce qu’elle pensait…

Cette histoire d’harceleur commençait sérieusement à courir sur le haricot de Laura. La jeune femme voulait savoir qui c’était derrière tous ces mails, mais elle ne connaissait personne qui puisse l’aider. Il y avait peut-être des personnes qui étaient dans le fichier de la police de New-York… Les plus gros hackers étaient dans les fichiers du FBI… Il faudrait peut-être qu’elle ouvre une enquête sur elle-même peut-être ? Elle allait y penser. Michael lui dit que ce n’était pas rien qu’un malade la prenait de cible et lui envoyait des mails bizarres, qu’elle devait prévenir la police… Laura eut un petit sourire malgré tout et il s’excusa en lui disant qu’il avait oublié qu’elle était dans la police, mais il ne fallait pas laisser ça. Il n’avait pas envie qu’il lui arrive quelque chose. Laura le regarda pendant un instant et lui dit :

« Je vais voir ce que je peux faire. Mais tu as raison, je vais regarder ça avec des collègues. Je cherche seulement une personne qui pourrait m’aider à voir l’adresse ip de cette personne… »

Elle évitait des questions pour éviter de faire du mal parce qu’elle n’était pas bête. Même s’il disait qu’il tenait à elle, il y avait quand même de la tristesse et de la colère en lui. Elle n’était pas bête pour autant. Il lui dit qu’il comprendrait si elle ne voulait pas le revoir, mais si elle le voulait, ils pourraient aller boire un café ensemble des fois, comme de vieux amis. La jeune femme le regarda pendant un petit moment avant de lui dire :

« Tu es sur que c’est une bonne idée Michael ?»

Ce n’était pas qu’elle ne voulait pas. Elle pensait à Emily qui serait peut-être heureuse que ses parents s’entendent bien ensemble. Déjà, il faudrait qu’elle rencontre son père. Laura ne savait pas que Michael avait l’intention de la voir dès les jours qui suivaient et que leur rencontre allait être positive. Elle était loin d’imaginer que Emily allait être plus proche de son père que de sa mère. Après tout, elle l’avait abandonné elle et aussi son père. Ils se retrouvaient bien ensemble. Pourtant, Laura se demandait quand même si c’était une bonne idée. Elle regarda sa tasse de café qu’elle n’avait finalement pas fini et lui dit :

« Je ne sais pas Mick… Ça fait vingt ans. Qu’est-ce qui me dit que tu ne fais pas ça pour autre chose ? Me retrouver ? Tu sais que ce ne sera pas possible… »

Laura avait vraiment envie de découvrir qui se cachait derrière ce harceleur. Elle était surtout loin d’imaginer qu’il se trouvait devant elle actuellement. Elle essaya de se rassurer et de rassurer Michael en lui disant qu’elle allait s’en occuper sous peu. D’un coté, il fallait qu’elle le fasse parce que ce n’était pas possible que cette personne continue de faire ça. Mick lui dit alors qu’il l’aurait bien aider, mais il était toujours aussi nul qu’à l’époque en informatique. Laura eut un petit rire et lui dit :

« T’en fais pas, je vais bien finir par trouver quelqu’un… »

Ce ne sera sans doute pas facile, mais elle allait y arriver. Il fallait juste trouver la bonne personne. Puis, Michael lui fit une proposition. Il lui demandait s’il était possible qu’ils se voient de nouveau, plus tard, prendre un café de temps en temps. La jeune femme ne sait pas trop quoi en penser. Michael lui dit que c’était une une proposition bizarre, mais il pensait qu’il y avait forcément des choses qu’elle aimait chez lui et il ne parlait pas de sentiments. Il rajouta qu’il avait aimé des choses chez elle et qu’en tant qu’ami, il pourrait les retrouver. Il rajouta qu’il savait que ce n’était pas possible pour autre chose. La jeune femme le regarde. Elle ne sait pas quoi en penser. Revoir Michael était d’un coté une bonne chose, mais d’un autre coté, c’était bizarre. Parce que cela faisait vingt ans qu’elle ne l’avait pas vu et elle avait changé elle, alors lui aussi non ? Loin de se douter qu’il avait vraiment changé profondément.

« J’avoue qu’il y avait des choses qui me plaisaient bien chez toi. Je pense qu’on pourrait commencer par se revoir quelques fois. Apprendre à se connaitre de nouveau. En tant qu’amis. »

Oui, elle voulait le préciser parce qu’elle ne voulait pas qu’il y ai de sous entendu entre eux. Adrien était maintenant celui qui partageait sa vie et les choses n’allaient pas changé. La jeune femme prit son téléphone entre ses mains et regarda l’heure. Il fallait qu’elle rentre. Il était déjà très tard et elle n’arriverait pas à tenir le coup si elle rentrait tous les soirs aussi tard. Elle chercha son calepin dans l’une de ses poches et un stylo avant de griffonner son numéro de téléphone pour Michael.

« Tiens, je te laisse mon numéro, comme ça tu pourras me joindre. Je veux bien qu’on tente de renouer amicalement. »

Loin de se douter que ce serait le début des emmerdes pour elle…

Est-ce qu’il était possible de renouer avec son ex petit ami même après vingt années sans l’avoir vu ? Elle n’en était pas certaine, mais elle voulait lui donner une chance. Pourquoi ? Laura ne savait pas vraiment la raison encore. Peut-être parce qu’il y avait leur fille au milieu ? Non, ce n’était pas la raison, mais l’une des raisons. Peut-être pour se changer les idées aussi ? Avec cette histoire de harceleur, ça lui ferait du bien de trouver un peu de temps pour discuter du passé et se remémorer les bons moments ? Mais est-ce que c’était une bonne idée ? Michael semblait être attacher à elle encore, elle le sentait. Peut-être qu’elle devrait être prudente. Et surtout, elle allait devoir dire à Adrien que le père de sa fille était revenue dans le décor. Bien sûr, Laura aimait Adrien plus que tout, elle espérait seulement qu’il lui fasse assez confiance pour ne pas penser qu’elle pourrait aller vers son ex parce que ce ne sera pas du tout le cas.

Après avoir discuter sur le fait qu’il y avait encore des choses chez l’un et chez l’autre qui était plaisant, Laura donna son numéro de téléphone à Michael. Bien sur, il rajouta qu’ils allaient se voir en tant qu’amis, cela va de soi. Elle espérait vraiment que les chose n’allaient pas s’enivrer. Mais après vingt ans, peut-être qu’ils avaient des choses à se dire encore ? Il rajouta que ce qu’il aimait bien chez elle, c’était le fait qu’elle cherchait toujours à avoir le dernier mot lorsqu’il l’embêtait. Laura eut un petit rire avant de lui dire :

« Et c’est toujours le cas ! Il faut voir comment je mène une enquête parfois, mes collègues me disent que je m’investis trop, mais je n’aime pas les injustices. »

C’était vrai. Elle pouvait rester sur une enquête pendant longtemps pour pouvoir étudier toutes les preuves et être sur que les choses étaient vraiment ce qu’elles étaient. Elle allait d’ailleurs le prouver une fois de plus dans quelques jours avec Jared Parker. La jeune femme regarda Michael et lui dit :

« Moi j’aime beaucoup ta façon de persévérer dans la vie. Tu n’as jamais laisser tomber »

Et elle était loin de se douter que c’était encore plus vrai aujourd’hui. Après avoir écrit son numéro de téléphone, Michael s’empressa de lui envoyer un sms pour qu’elle ai le sien et il lui dit qu’il lui laissait le choix du lieu, de la date et de l’heure. Elle n’aura qu’à lui écrire. Mais il pouvait aussi choisir, rajoutant que ce ne serait pas un rancard. La jeune femme lui sourit un peu et lui dit :

« Avec le boulot, c’est difficile pour moi de me libérer quand je veux, mais on peut se dire qu’on s’écrit et on verra ensemble d’accord ? Je pense que je pourrais partir plus tôt certains soirs… Enfin, j’espère. »

La jeune femme regarda son téléphone qui s’alluma quand elle reçu un sms de Adrien. Elle allait devoir rentrer, il était déjà tard. Elle regarda de nouveau Michael et lui dit :

« Je vais devoir y aller. On m’attend. J’attends ton sms ou je t’écris pour le prochain café. Ça me ferait plaisir oui… »

Elle espérait que d’ici là, elle n’allait pas être prise pour cible par son harceleur… Ce qui n’était pas gagné. Elle se leva doucement avant de saluer Michael et de sortir du café. La soirée s’était bizarrement passé quand même. Il fallait qu’elle en parle à Adrien dès ce soir pour éviter les malentendus…