Faire connaissance au milieu des nuages [pv Gabriel]

Faire connaissance au milieu des nuages @Gabriel Furey & Adelaide HarveyC’était le jour J, le jour où je rentrais aux Etats-Unis. J’avais dit au revoir à mes personnes qui étaient mes collègues depuis plus de six mois et qui étaient devenus des ami(e)s. J’avais dit au revoir, non sans larmes, aux enfants orphelins ou non qui étaient dans l’hôpital que j’étais basée. J’avais dit au revoir aux blessés, malades et autres réfugiés de l’hôpital. Entre cadeaux, câlins et gestes affectueux j’avais failli manquer mon avion. Mais finalement j’avais pris place à mon siège, mon sac emplis de souvenirs était dans la soute, mon sac à main était installé dans le compartiment au-dessus de mon siège. J’avais demandé à avoir le côté hublot et j’avais constaté en m’installant que ma demande avait été respectée.

Le vol au départ du Congo pour New-York avec une escale à Londres débuta et je savais que même si le vol serait long et peut-être parfois compliqué, j’allais être heureuse de revenir sur la Grosse Pomme. Tenter de revoir Jay si je le retrouvais. Tenter de lui parler de mon départ et de potentiellement le reconquérir. Après le décès de sa grand-mère, il avait totalement disparut et de mon côté j’avais eu cette proposition que je ne pouvais pas refuser… Alors j’étais partie, sans un appel, sans un mot, sans une excuse. Je l’avais regretté amèrement mais arrivé sur place je n’avais pas pu faire quoique ce soit. J’avais été plongée dans le vif du sujet et j’étais ce qu’on nomme désormais une médecin de guerre. Les seuls instant où je parvenais à penser à moi et par extension à Jeremiah étaient les rares moments où je parvenais à fermer les yeux. Je rêvais de lui quasiment toutes les nuits avant d’être réveillée le plus souvent par des bruits de bombardements ou par des vagues de blessés.

La mission humanitaire (et quasi militaire) était désormais terminée et alors que l’avion surpassait les nuages une pensée s’imposa dans mon esprit. J’étais en vie, j’avais survécu aux catastrophes de ce conflit qui n’engendrait que toujours plus de blessés. J’avais survécu aux bombes, aux expéditions à risques, mais également à la maladie et à la malnutrition. J’avais survécu… Grâce à Jay d’une certaine manière. Peut-être était-ce une pensée égoïste mais pour une fois que je pensais ne serait-ce qu’une seconde à moi… L’hôtesse de l’air nous fit alors le cours habituel avec les commentaires du commandant.
J’avais constaté que le siège à mes côtés était resté vide, songeant surement à l’idée qu’une personne s’y installe une fois arrivés à Londres, j’avais temporairement posé le livre que j’étais en train de lire afin de fermer les yeux quelques instants. La fatigue s’étant accumulée depuis de nombreux mois, je m’étais finalement endormie profondément d’un sommeil qui se voulait de plomb. Les écouteurs me délivrant une musique apaisante dans les oreilles, j’étais comme coupée du monde.

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Faire connaissance au milieu des nuages

Durant deux ans j'ai vécu l'enfer... Je me suis occupé de ma mère atteinte d'un cancer. J'ai refusé qu'elle soit hospitalisée, par contre je l'emmenais à chacun de ses rendez-vous, j'ai payé une fortune pour qu'elle reçoive les meilleurs soins possibles... On lui donnait neuf mois... Elle a tenu deux ans. Je l'ai vu se dégrader... J'ai du l'aider à prendre ses douches, à changer ses couches, à la retourner dans le lit pour éviter les escarres... Elle n'arrivait plus à quitter le lit... Elle n'avait plus aucune force... Je la portais pour l'installer dans son fauteuil roulant afin de la promener dehors pour qu'elle prenne l'air... J'ai du la nourrir aussi... Les deux ans les plus horribles de ma vie mais j'ai tenu bon, je n'ai pas pleuré, j'ai gardé la tête haute et j'ai tout fait pour qu'elle ait une belle fin de vie... Elle a fini par mourir dans mes bras... Elle est partie blottie contre moi... Après cette terrible épreuve j'ai du gérer son enterrement et régler tout ses papiers... Pour payer tout ça j'ai du vendre notre appartement... Et au final cela a été la parfaite raison pour partir... Pour quitter cette ville... Me reconstruire ailleurs... Je n'avais plus rien qui me retenait ici... J'ai attendu deux mois avant d'avoir mon héritage et j'ai donné les clefs de mon logement. J'ai tout laissé dedans sauf mes affaires et je suis parti... Je suis allé à l'aéroport et j'ai décidé de prendre le premier avion, celui qui partait en premier.

J'ai vraiment besoin de fuir Londres... De me reconstruire ailleurs... Cette ville ne m'a jamais rien apporté de bon... Entre mon géniteur... Et mon passé... Et puis la maladie et la mort de ma mère... C'est bien trop pour rester ici. Je paie un billet assez cher car j'ai trois sacs. Je passe sans problème tous les trucs de sécurité et finalement je me dirige vers l'avion, il va bientôt décoller il ne faut pas que je traine. J'ai juste un petit sac à dos avec moi. Je monte dedans et je regarde mon billet pour voir où je dois m'installer et finalement je trouve ma place. Il y a quelqu'un du côté hublot, une jolie jeune femme. Cela me fait sourire. Je dépose mon sac dans le compartiment prévu à cet effet et je vais pour m'installer mais je vois qu'il y a un livre à ma place. Je le ramasse et lis le titre avant de m'assoir. La jeune femme semble bien endormie... J'ose alors poser ma main sur la sienne et la secoue doucement.

- Mademoiselle ?...

Je tente d'être gentil et de ne pas la réveiller brusquement. Je ne voudrais pas qu'elle prenne peur. J'aimerais lui rendre son livre et lui informer qu'elle a un compagnon de voyage désormais. Et puis cela pourrait être sympa de faire la conversation durant le vol... Je crois que j'en ai bien besoin pour me faire penser à autre chose. C'est toujours intéressant de dialoguer avec de nouvelles personnes encore plus quand elles sont aussi charmantes que ma voisine. J'ai vu très peu de monde durant ces deux dernières années... J'ai passé la quasi totalité de mon temps en compagnie de ma mère. Je me suis accordé quelques moments de répit mais cela était très rare...

@Adelaide Harvey

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Faire connaissance au milieu des nuages @Gabriel Furey & Adelaide HarveyCet état cotonneux dans lequel je me trouvais était à la fois sécurisant et apaisant. J’avais cette sensation d’être entourée, protégée et pour une fois depuis des mois en totale sécurité. Le sommeil auquel j’avais eu le droit depuis déjà de longues heures avait été réparateur. J’avais tenté de lire … en vain. Morphée m’avait attrapé dans ses filets pour un repos amplement mérité.

Pourtant comme une douce mélodie accompagnée d’une enveloppe de satin sur ma peau, l’on m’extirpa de mon sommeil. J’ouvris alors doucement les yeux, les fronçant dans un premier temps à cause de la lumière pour finalement les ouvrir complètement en me redressant. J’étais toujours dans cet avion mais il n’était plus en vol, il était sur le tarmac d’un aéroport. Après un rapide coup d’œil côté hublot pour me rendre compte de l’espace, je me tournais vers la personne qui m’avait réveillé, constatant qu’elle avait toujours sa main posée sur la mienne.

« Pardon… Je… »

Me raclant la gorge pour me réveiller davantage, j’entrepris de me redresser encore, bougeant ma main au passage pour stopper ce contact avec un inconnu. Mon regard croisa le sien et en un instant, je compris qu’il n’était pas méchant. Comment aurais-je pu le savoir? Je ne sais pas, l’instinct d’infirmière peut-être… Toujours est-il que mon visage se détendit doucement pour lui offrir un sourire plus doux et un regard plus apaisé.

« Je suis navrée de ne pas m’être réveillée… Est-ce que tout va bien ? Ou sommes-nous? L’on ne peut pas déjà être arrivé aux Etats-Unis? »

Intriguée je regardais un peu autour de nous avant de revenir vers mon nouveau voisin de voyage. Réalisant que je ne m’étais pas présentée, je lui présentais ma main pour que l’on puisse se faire une poignée de main amicale, avant de me présenter à mon tour :

« Pardonnez-moi… Je m’appelle Adelaide. »

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Faire connaissance au milieu des nuages

Je m'en veux un peu de devoir la réveiller alors qu'elle semble dormir si profondément. Mais je préfère qu'elle sache que je suis installé à côté d'elle et je préfère lui rendre son livre pour éviter tout problème... Je ne veux pas de problème. Mais sans doute que j'aurais du patienter, attendre qu'elle se réveille toute seule... Elle finit par ouvrir les yeux mais regarde dehors. Elle ne se concentre pas sur moi au premier abord et finalement elle se rend compte de ma présence. Elle s'excuse mais je ne comprend pas pourquoi. Elle se redresse et récupère sa main. J'avais complètement oublié que je tenais la sienne pour la réveiller.

- Ne vous excusez pas. C'est moi qui devrait m'excuser.

Nos regards se croisent finalement et je lui souris un peu plus. C'est une très charmante demoiselle. Et elle me sourit en retour. Le voyage pourrait être fort agréable en sa compagnie. Oula... Elle semble un peu perdue. Elle dort depuis combien de temps ?

- Vous ne pouviez pas savoir que quelqu'un allait venir prendre place à côté de votre siège. Tout va très bien ne vous en faites pas. Nous sommes à Londres. Et nous partons dans quelques minutes pour les États-Unis.

Lorsqu'elle me tend la main je fronce un peu les sourcils en regardant sa main puis je viens la prendre délicatement dans la mienne pour qu'on se présente avec une gentille poignée de main.

- Adelaide, arrêtez de vous excusez sans arrêt. Je vais finir par culpabiliser de vous avoir réveillé... Vous n'avez rien fait de mal.

J'éclate de rire. Elle est vraiment drôle. Je ne connais personne qui en trois phrases trouve le moyen de s'excuser trois fois... Elle me fait rire. Ouais... Ce trajet en avion risque d'être bien sympa.

- Et moi je m'appelle Gabriel. Je suis ravi d'être assis à côté de vous. Tenez avant que je n'oublie.

Je lui tends son livre pour le lui rendre. Un peu plus et j'oubliais que je l'avais dans mon autre main. Une fois qu'elle le prend j'attache ma ceinture de sécurité. Je crois que nous allons bientôt décoller.

- Vous partez en vacances ? Et vous venez de loin ? Je suis un grand curieux.

J'ai envie de faire la conversation avec elle. Je trouve cela plus sympa de voyager à deux, de passer le temps comme on peut. Surtout qu'on a quatre heures de vol devant nous. Et puis si je peux dragouiller un peu au passage...

@Adelaide Harvey

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Faire connaissance au milieu des nuages @Gabriel Furey & Adelaide HarveySi J’étais un peu déphasée à cause de la fatigue mais également à cause d’une sieste rapide qui visiblement s’était transformée en sommeil profond. Le réveil n’avait pas été brutal car l’homme qui désormais à ses côtés semblait très doux en plus d’être charmant. Son sourire aurait pu me faire sourire ou même me faire rougir si je n’étais pas légèrement perdu à la fois dans l’espace mais également dans le temps. Regardant rapidement autour de moi tout en parlant je m’entendais m’excuser à plusieurs reprises…

L’homme était particulièrement charmant et gentleman, il s’était assis lentement à mes côtés et fit en sorte de ne pas me brusquer tout en me parlant. Il m’informa également que nous étions déjà en Angleterre. L’escale était déjà en cours et visiblement j’aurais un voisin de vol pour la suite du parcours.

« A Londres ? Mince alors c’est passé incroyablement vite, je n’ai pas vu le début du voyage. »

Un fin rire vint terminer ma phrase alors que je lui présentais ma main afin de me présenter officiellement en m’excusant à nouveau. Il éclate de rire en se présentant et e signale que je dois arrêter de m’excuser. La première phrase qui me viendrait serait de lui que je suis navrée mais de fait je me retiens cette fois-ci en baissant les yeux et en rougissant. Gabriel, mon voisin pour les prochaines heures donc, me serre la main et me dit qu’il est ravi. Je relève doucement les yeux en croisant son regard assuré alors que je me sens encore plus perdue.

« Ravie également. Vu notre départ, je pense que l’on va passer un bon moment. »

Il me rend mon livre que je reprends doucement en observant la couverture comme si c’était la première fois que je le voyais. En réalité, je mets plusieurs secondes à me souvenirs que je l’avais posé sur sa place et que de ce fait il ne s’est pas assis dessus. L’idée apparait alors en moi comme une lumière qui s’allume au-dessus de ma tête avant que je ne pose le livre dans le filet qui se trouve devant moi.
La mention de vacances me fait aussitôt relever les yeux vers lui. Je n’aurais pas qualifié mon voyage de vacances en effet mais lui ne le sait pas encore alors je ne peux pas lui en tenir rigueur. A la place j’affiche un petit sourire discret en perdant mon regard quelques instants.

« Je rentre en fait. Je suis de New-York. J’étais partie en voyage humanitaire. »

Mon regard croise le sien et je déglutis devant ses yeux noisette qui ont ce petit côté charmeur. Je crois qu’il s’écoule quelques secondes de silence avant que je me reprenne moi en même temps que je reprends la parole :

« Et vous ? Petit accent anglais ? Vous êtes Londonien ? »

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Faire connaissance au milieu des nuages

La pauvre semble totalement perdue. Elle devait sans doute dormir profondément. Je n'ai pas regardé d'où vient l'avion. J'ai juste pris le premier qui partait sans réfléchir. Le début d'une nouvelle vie loin de mon passé... Besoin de faire table raz du passé. Lorsqu'elle se remet à me parler je me rends compte qu'effectivement elle a passé tout le début du vol à dormir. Je m'en veux un peu plus de l'avoir réveillée. J'aurais peut être du m'installer et attendre qu'elle se réveille d'elle-même... Je la regarde en souriant. C'est une très jolie jeune femme. Je ne peux que le remarquer.

- Vous n'avez sans doute rien raté de ce début de voyage. Au moins vous avez pu vous reposer un peu.

L'ambiance est légère, détendue et nous rions de bon cœur. Elle me fait rire à s'excuser autant. Et voilà qu'elle se met à rougir. Cela lui va à merveille... Je souris encore un peu plus quand elle me dit qu'on va passer un bon moment. Mon esprit a une idée coquine que je chasse rapidement. Mais elle me tend une perche et j'ai bien envie de la prendre pour voir si elle va rougir un peu plus. Raaa... C'est si tentant...

- En votre compagnie je sais d'avance que ce sera un bon moment mademoiselle. Le temps va passer bien trop vite à mon goût...

Une fois que je lui ai rendu son livre je la regarde. Elle semble chercher à se souvenir pourquoi je le lui donne, comme s'il ne lui appartenait pas puis elle le range lentement. Je me mets alors à la question pour en savoir un peu plus sur elle, pour connaître ma voisine de vol. j'aimerais en savoir plus sur qui elle est. Quand elle me regarde je lui fais un petit sourire en coin, les yeux pétillants. Ainsi donc j'ai en face de moi une New-Yorkaise qui aide son prochain. Intéressant...

- Vous étiez dans quel pays ? Je suis impressionné, vous avez participé à quelque chose de bien. Vous êtes partie avec un organisme ?

Je n'ai jamais fait ce genre de chose, mais j'y ai déjà pensé. Partir loin pour aider des gens dans le besoin. Je ne suis pas dans le médical mais je sais qu'il n'y a pas besoin que de ça. Je suis assez doué de mes mains et je peux aider à reconstruire des bâtiments, apporter des vivres ou que sais-je encore. Peut être qu'un jour je le ferais. Mais pour l'instant je dois penser à m'installer, à reconstruire ma propre vie. Je dois me trouver un logement rapidement, un job, un moyen de locomotion et découvrir la ville...

Elle se tait en me regardant et je ne peux que sourire un peu plus. Je ne peux m'empêcher de la détailler et ce que je vois me plait beaucoup. Qui sait... Peut être que nous allons bien sympathiser... Et passer un très bon moment à deux dans cet avion avant de reprendre notre route... Ou pas d'ailleurs. Je n'attends rien de cette discussion.

- Je suis né et ai grandi à Londres oui. Mais il est temps pour moi de découvrir de nouveaux horizons. Je pars m'installer à New-York.

Je préfère ne pas expliquer le pourquoi du comment. Je ne peux pas lui dire que je cherche à fuir... Un père en taule je crois... Je ne sais même pas... Et je veux fuir les dernières images que j'ai de ma mère... Son petit corps si fragile et sa mort... Cela a été une telle épreuve pour moi. C'est bien mieux de partir. Il était temps. Je vais pouvoir penser à moi désormais.

- Vous faites quoi dans la vie ? Et vous ne voulez pas qu'on se tutoie ?

Cela serait tellement plus agréable et puis nous parlons si bien... Autant ajouter une petite proximité en se tutoyant...

@Adelaide Harvey

Codage par Libella sur Graphiorum

Faire connaissance au milieu des nuages @Gabriel Furey & Adelaide HarveyLe voyage avait pourtant déjà duré plusieurs heures et je ne m’étais rendue compte de rien. En même temps, je n’avais eu aucune raison de rester éveillée et j’étais tout de même très fatiguée. Les bruits du moteur de l’avion m’avaient finalement bercée plus qu’autre chose. Les paroles de Gabriel m'avaient conforté dans mon idée que je n’avais rien du manquer si je n’étais réveillée. Je lui souris alors doucement en répondant :

« Oui je crois que j’avais bien besoin de dormir. »

Les présentations furent faites dans la foulée mais le vouvoiement restait présent. En soit cela ne me dérangeait pas, il serait toujours tant de changer en cours de conversation. Mais il était vrai que nous avions eu un départ un peu particulier sans pour autant qu’il soit désagréable. Personnellement, je n’avais pas envie de perdre ce sourire que j’avais sur mes lèvres. Il s’était effacé de mon visage durant plusieurs mois et je me devais de l’avoir pour revenir aux U.S.A.. Je me devais de l’avoir au moment où j’allais retrouver Jeremiah pour lui avouer ce que je ressentais. Mais j’ignorais déjà comment j’allais faire pour retrouver sa trace. Enfin bref, ce n’était pas le moment de penser à lui. C’était pourtant plus fort que moi, toutes mes pensées et mes réflexions étaient tournées vers lui. Pour l’instant j’étais en compagnie de Gabriel. D’ailleurs il semble enchanté d’être en ma compagnie et même si nous ne nous connaissons pas, je suppose que le vol passera plus rapidement que prévu. Je ne pourrais pas dire plus rapidement que la première partie de mon voyage car concrètement je ne l’ai pas vu passer. Pourtant je lui souris à ses paroles en lui répondant simplement :

« J’espère être à la hauteur alors… »

Un sourire plus malicieux se forme sur mes lèvres alors que la conversation dévie sur un sujet plus sérieux. La raison de nos voyages en commençant par le mien. Il semble surpris ou impressionné par mes dires mais pourtant de mon point de vue, c’est normal d’aider les autres lorsqu’on en a la possibilité. Alors je repose mon regard sur le ciel qui se trouve à ma droite tout en lui répondant plus rêveuse ou mélancolique :

« J’étais au Congo. Je n’ai pas … Je ne sais pas si c’est ce qu’il y a de mieux à faire mais j’aime aider les autres alors dès que j’en ai l’occasion j’en profite… et euh… non ce n’est pas une organisation à proprement dit c’était avec la fondation de mon lieu de travail. Mais une fois sur place, nous étions coordonnés avec « Volunteer World ». »

Je recroise son regard et un silence s’installe quelques instants avant que je ne détourne la conversation vers lui. J’ai d’ailleurs la confirmation qu’il est bien anglais. Découvrir de nouveaux horizons ? Une façon détournée de dire qu’il ne se sentait plus à sa place dans sa vie actuelle au point de vouloir tout quitter et complètement changer de pays. C’est un choix osé et courageux mais comme il ne semble pas vouloir se pencher davantage sur le sujet, je m’abstiens de toute remarque et de tout commentaires. A la place je préfère lui parler de l’avenir qui s’offre à lui suite à ses choix :

« Je vous souhaite de trouver tout ce que vous recherchez alors en venant à New-York. Que votre nouvelle vie soit digne de vos attentes Gabriel. »

J’appuyais mes propos avec mon éternel regard bienveillant sur lui. Toutes les personnes qui croisent ma route, me le disent bien, j’ai ce regard calme et doux qu’ils affectionnent tant et qui les aident à se sentir mieux. Je ne sais pas comment je le fais à vrai dire mais s'il peut aider les autres alors je continue.
A son tour, il me pose une question avant de me proposer le tutoiement. Je dois avouer qu’en effet, cela sera plus simple pour avoir une conversation disons plus amicale.

« Oui, c’est vrai, tu as raison, cela sera plus facile. Et euh.. Je suis infirmière en centre hospitalier. C’est grâce à une demande de bourse humanitaire dans le cadre de mon travail que j’ai pu faire ce voyage humanitaire. »

Je me rends compte qu’une part de moi à envie – ou besoin peut-être – d’extérioriser et de parler de ce que j’ai vécu là-bas mais je me retiens. Je doute que cela soit très approprié de parler de ce genre de choses avec quelqu’un que je ne connais pas. Une pensée alors me traverse l’esprit, une pensée que je n’aime pas et que je refoule un peu. Une légère inspiration avant d’éloigner mon regard de Gabriel pour repartir sur le ciel nuageux. Je laisse mes pensées guider mes paroles :

« J’ai hâte de rentrer et en même temps, j’aurais pu rester des semaines voire des mois supplémentaires tant les besoins sont immenses et permanents là-bas. »

Et puis je me rappelle alors que je parle avec quelqu’un qui a sans doute ses propres soucis et sa propre vie alors je secoue la tête pour me remettre les idées en place avant de reprendre en le regardant à nouveau :

« Et toi tu fais quoi dans la vie ? Tu as envie de faire quoi quand tu vas arriver à New York ? »

Au moment où ma phrase se termine, l'avion se met à trembler. Des turbulences. Mon premier réflexe est de me tenir à l’accoudoir de mon siège tout en observant devant nos places pour voir ce qui se passe dans le reste de l’appareil…

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Faire connaissance au milieu des nuages

Je ne doute pas une seule seconde qu'elle sera à la hauteur. Elle semble être une femme très intéressante et je la trouve vraiment drôle et attachante. Et c'est donc tout naturellement que je me mets à lui poser des questions ; pour en apprendre plus sur elle, pour savoir quel genre de personne j'ai à mes côtés. Et sans doute aussi, peut-être, pour me changer un peu les idées. Le peu qu'elle m'a dit jusqu'à présent me plait beaucoup. Je trouve cela cool ce qu'elle fait. C'est même bien plus que cela. Partir pour aider des gens qui en ont besoin. C'est un acte noble. Je n'imagine pas les choses qu'elle a du voir là bas... Cela n'a pas dû être évident tous les jours. Je n'ai jamais pu le faire jusqu'à présent parce que je l'aurais fait de façon égoïste je crois. Je l'aurais fait pour oublier ma vie et pour me « rassurer ». Et je ne veux pas de cela. Je ne veux pas penser ce genre de choses. Et puis, il faut du temps pour partir et aider ceux dans le besoin ; je n'en ai pas vraiment eu ces dernières années.

- Partir, prendre des risques pour aider les gens qui en ont besoin... C'est un bel acte. Vous changez des vies, vous en sauvez aussi. C'est vraiment admirable.

On se regarde en silence. J'ai un petit sourire sur les lèvres. Je me sens bien à ses côtés, apaisé, calme. C'est très étrange. Hélas, on se met un peu à parler de moi. Je n'arrive pas à entrer dans les détails donc je fais au plus court. Mais je sais d'avance que si elle me pose des questions j'y répondrais. Tout du moins je crois que j'y répondrais. Mais à la place elle me souhaite de trouver ce que je cherche. Je ne sais pas trop ce que je cherche. Je n'ai même pas choisi cette ville, c'est elle qui m'a choisi dans un sens. Je désire juste passer à autre chose, me reconstruire, panser mes blessures et aller de l'avant.

- Je... Je n'attends rien de particulier. Juste me trouver un toit et un emploi pour commencer. Découvrir ce que cette ville a à m'offrir. Mais merci infiniment. C'est agréable à entendre. Je sens que je vais vivre une grande aventure. New-York pourrait bien me surprendre...

Et je n'imagine pas encore à quel point. Pour l'instant, je n'ai aucune espérance. Je veux juste fuir mon passé et tout recommencer là-bas, sans plus aucune attache, sans personne qui ne connaisse mon histoire. Un sourire sincère et doux apparaît sur mes lèvres, un sourire qui se reflète dans mes yeux. Je ne ressens aucune appréhension face à cette nouvelle vie. Et si toutes les personnes que je vais rencontrer sont aussi prévenantes et gentilles qu'Adélaïde, je sens que je vais m'y plaire. Je me remet à parler après encore un petit instant de silence et je me concentre de nouveau sur elle, sur ce qu'elle fait dans la vie exactement. Il est toujours agréable de découvrir de nouvelles personnalités, de nouvelles choses. Ainsi donc c'est une infirmière. Elle fait un bien beau métier. Décidément, elle aime vraiment aider les gens. Une belle personne altruiste comme j'en ai rarement vu dans ma vie.

- Tu fais un beau métier je trouve. On dirait que tu aimes vraiment aider les gens. C'est tout à ton honneur. Cela a du être dur pour toi de prendre cet avion pour rentrer...

Et laisser les gens dans le besoin. D'ailleurs elle me le confirme... Elle aurait pu rester plus longtemps. C'est sur qu'il y aura hélas toujours à faire dans ce pays... Revenir à sa vie ne doit pas être simple... Surtout quand on voit le confort qu'on a contrairement à eux.

- Tu comptes repartir en voyage humanitaire ? Retourner les aider ?

Cela doit être compliqué mine de rien à organiser... Elle doit mettre de côté sa vie pour s'occuper de gens qui ont besoin de tellement d'aide... Et cela doit couter cher aussi bien niveau argent que niveau émotionnel. Je la regarde secouer sa tête, restant concentré sur ses mèches de cheveux qui bougent au même rythme. Elle désire savoir ce que je fais dans la vie. Je ricane doucement. J'ai fait tellement de métiers différents. Je prendrais surement le premier boulot qui s'offrira à moi. Peut-être bosser dans un garage. J'aime ça. Je suis un bon mécano. Mais je suis doué avec les chiffres aussi. Pourtant, je ne me vois pas enfermé dans un bureau toute la journée devant un écran. Soudain, l'avion se met à trembler. Je vois que ma voisine semble inquiète. Je viens poser ma main sur la sienne et la serre doucement. Tout comme elle, je regarde autour de nous. Les gens semblent avoir peur. Il faut dire que ce n'est pas très rassurant. Nous passons dans une zone de turbulence mais il faut qu'on garde notre calme. Je me tourne légèrement pour mieux la regarder.

- Ce n'est rien... Cela va vite passer ne t'en fais pas. Et pour te répondre, j'ai fait plein de petits boulots jusqu'à présent. Mécano, comptable, caissier et j'en passe. À New-York, je verrais ce qu'on me propose. Mais j'aimerais bien remettre les mains dans le cambouis ; ne pas rester assis toute la journée.

Je tente de parler pour lui faire penser à autre chose. Les turbulences continuent et ce n'est pas du tout agréable. Voyant qu'elle n'est pas attachée je viens passer mon bras autour d'elle pour attraper la ceinture et ainsi l'attacher, puis j'en fais de même pour moi. C'est plus prudent. J'ai agis sans réfléchir. La sécurité avant tout.

@Adelaide Harvey

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Faire connaissance au milieu des nuages @Gabriel Furey & Adelaide HarveyJe n’aurais pas cru que la conversation puisse être aussi intéressante. Non pas que je doutais du jeune homme qui se trouvait à mes côtés, disons que c’était plutôt une impression générale des gens dans les avions. Le plus souvent, les conversations sont intéressées ou alors n’ont pas franchement de sens mais là il y a quelque chose de différent. Il ne semble pas plus que cela dans l’attente de quelque chose hormis avoir de la conversation avec quelqu’un. Ce qui me satisfait amplement. Je lui parle alors de mon voyage humanitaire et grossièrement comment il a été mis en place. Gabriel semble intéressé et même fasciné par mon action. Je lui souris, rougissant légèrement. Je n’ai jamais fait ce genre de chose pour la gloire ou autre chose si ce n’est inspirer d’autres personnes à faire de même : aider son prochain.

Pour l’heure son objectif est plutôt de changer de vie et de refaire la sienne dans une nouvelle ville. Il semblerait que cela soit New-York. Il semble excité et impatient de découvrir de nouvelles personnes et de nouveaux lieux.

« Si jamais vous avez besoin d’une guide ou simplement d’un peu de compagnie en arrivant dans cette ville plus d’immense, cela sera avec plaisir pour ma part. »

C’était dans ma nature d’accorder du temps à ceux qui en ont besoin et cela peu importe qui ils sont. Cela a toujours été ainsi et dans le fond je crois que c’est ce qui donne un sens à ma vie. Un sourire se forme sur mes lèvres alors que le tutoiement se met en place entre nous, en même temps que je lui parle de mon métier. Ses derniers mots cependant me font légèrement perdre le sourire.

« Je… ouais… c’était dur et en même temps mon séjour était terminé, j’avais une mission à durée limitée. Et puis… »

Je ne terminais pas ma phrase car la culpabilité d’avoir de telles pensées m’empêcha de parler. J’avais toujours été profondément altruiste mais en montant dans cet avion, j’avais ce soulagement coupable d’être en vie et de partir pour rentrer chez moi. Pas forcément pour retrouver le confort mais plutôt pour retrouver la sécurité d’un foyer, des repères visuels et olfactifs qui m’ont terriblement manqués et surtout une personne dont l’absence a déchiré mon cœur.

« Je ne sais pas si je repartirais là-bas ou ailleurs mais oui, une fois remise de mon séjour, je referais la demande je pense… enfin je verrais selon ce que l’avenir me réserves. »

Je reste vague dans mes propos mais je me doute qu’il ne voudra pas que j’en reste là. Il semble curieux et je mettrais ma main à couper qu’il ne sera pas avare d’apprendre encore plus de choses. Alors dans une tentative peut-être un peu maladroite, je change de sujet afin qu’il parle de lui plutôt que de moi. Cependant l’avion traverse alors une zone de turbulences, ce qui me perturbe légèrement dans la conversation. Pourtant si je semble légèrement inquiète, ce n’est pas le cas de Gabriel qui pose sa main sur la mienne. Mes yeux se posent alors sur ses doigts serrant lentement les miens pour me rassurer avant de les relever pour croiser son regard. Pire, il reprend la conversation comme si de rien n’était. Lentement je tente de m’apaiser pour lui répondre. Je respire un bon coup avant de reprendre la parole :

« C’est intéressant comme boulot. J’espère franchement que tu trouveras mais si jamais, un de mes meilleurs amis a son propre garage. »

Je le vois bouger pour se rapproche. D’un coup je me raidis dans mon siège ne comprenant pas ce qu’il veut faire au prime abord. Et puis je vois ses mains passer près de mes hanches pour attraper la ceinture :

« Mais qu’est-ce que… Aah d’accord … euh merci »

Après la surprise de son geste, je me rassure en songeant au fait qu’il ne voulait pas me faire de mal ou profiter de la situation. Au contraire, il semble tout aussi bienveillant. J’ai surement rougis suite à son geste et je tente de me justifier :

« Désolée, j’ai cru que tu… enfin tu vois quoi … »

Un petit rire nerveux sort entre mes lèvres alors que je baisse les yeux pour me tenir finalement à ma ceinture le temps que les turbulences s’arrêtent.

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Faire connaissance au milieu des nuages

Le vol est vraiment très agréable grâce à ma voisine de siège. Il faut dire qu'elle a une vie riche et très intéressante. J'aime découvrir les gens, découvrir ce qu'ils aiment dans la vie. Faire de l'humanitaire m'a toujours intéressé mais je n'en ai jamais réellement eu le temps, ou alors, je ne l'ai pas pris comme il aurait fallu. Mais j'ai tout le temps dans le fond pour faire cela. J'y réfléchirais quand je serais sérieusement installé dans ma nouvelle vie. Je suis impressionné par ce qu'elle fait. Je trouve que bien trop peu de gens sont aussi altruistes qu'elle... Aider son prochain... Ce n'est pas rien, mais cela peut tellement changer de vies...

On en vient à parler de moi, de ma nouvelle vie. Je ne sais pas du tout à quoi m'attendre à New York. Je ne sais même pas ce que je vais y faire. Il y a tant de possibilités qui s'offrent à moi. Je pourrais devenir mécano ou vendeur ou comptable... Mon choix n'est pas encore fait. Tout ce qui compte pour moi c'est de me reconstruire, c'est de tourner une page, voir même un livre en fait. Je dois recommencer à vivre, mais seul cette fois-ci. C'est une sensation étrange, mais je n'ai pas le choix, et je dois dire que je suis vraiment impatient. Je sais que de belles choses m'attendent dans cette ville gigantesque. J'ai déjà fait une belle rencontre dans l'avion, j'en ferai encore surement d'autres en atterrissant. Je souris un peu plus à ce qu'elle me propose alors. Je ne m'y attendais pas vraiment.

- C'est avec grand plaisir que j'accepte ! Je suis persuadé que vous connaissez des endroits forts sympathiques. Et puis c'est agréable de savoir que je connais quelqu'un dans cette ville immense...

C'est même plutôt rassurant je dois dire. Cela ne me gêne pas de recommencer tout à zéro, mais savoir que je pourrais passer du temps avec quelqu'un, passer un moment fun à refaire le monde en parlant... C'est bien plus facile à vivre. Et puis, je sais que j'ai encore plein de choses à apprendre sur cette jeune femme.

On reparle de son métier, de sa mission. Je fronce les sourcils quand elle ne finit pas sa phrase. Je ne comprends pas trop. Je me doute que cela a du être dur de quitter ces gens qu'elle aidait. Et puis... Et puis, elle avait peut être besoin de retourner à sa vie... Besoin de souffler, car cela ne devait pas être évident pour elle mine de rien. Adelaide a du voir des horreurs là bas, elle a du voir la misère humaine... Il faut avoir le cœur lourd pour supporter cela...

- Mais tu avais besoin de te retrouver, de retourner à une vie normale... Besoin de souffler un peu.

Il n'y aucun jugement dans ma voix. C'est totalement logique de ressentir ce genre de chose dans le fond. C'est parfois bien trop dur de voir les autres vivre dans la pauvreté, de voir que dans le fond on reste impuissant même en les aidant un peu. On aimerait pouvoir faire bien plus en vain. Je me doute bien qu'elle y retournera. Elle aura sans doute envie de faire plus, de recommencer ou de continuer... C'est une bonne personne, une personne présente pour les autres. Cela se voit rien qu'en la regardant.

- Tu y retourneras... Je ne te connais pas, mais j'ai cette sensation. Tu es une belle personne. Sauf si quelque chose te retient à New York.

Et là oui, ce serait logique qu'elle n'y retourne pas. Soudain nous vivons des turbulences. Je pose ma main sur la sienne pour essayer de la rassurer. Je continue de parler de moi, pour lui changer les idées. Je lui explique que j'aimerai reprendre un boulot de mécano. Je serais ainsi toujours en mouvement. J'espère que j'arrive à la rassurer... A la détendre un peu. Je suis surpris, elle connait un garagiste. C'est stylé. Mais je préfère me débrouiller par moi-même pour l'instant. Je préfère voir ce que me réserve l'avenir.

- Je note, mais je pense tenter de me débrouiller seul pour commencer, voir où le vent va me porter.

Je me penche vers elle pour l'attacher mais je me rends compte que je l'ai mise mal à l'aise. Je me mord la lèvre et me passe la main sur le crâne. Je suis un peu gêné pour le coup.

- C'est de ma faute, je voulais juste t'attacher pour te mettre en sécurité. J'aurais du te prévenir.

Je lui souris et la regarde. Je l'ai vraiment mise mal à l'aise, je suis un peu idiot pour le coup. Les turbulences continuent, j'espère que cela va vite s'arrêter malgré tout...

- Et sinon, questions cons, tu as des frères et sœurs ? Tu fais quoi de ton temps libre ? Un animal de compagnie ? Un endroit préféré à New York ?

Tout cela pour lui changer les idées et pour en savoir un peu plus sur elle, découvre qui est cette jeune femme altruiste et bienveillante.

@Adelaide Harvey

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