Le coup de téléphone mystérieux [ft Laura]

Un mois. Laura était épuisée. Voilà qu’elle arrivait à la fin de son enquête pour Jared Parker. Les choses s’étaient déroulées comme elle le devait et elle espérait vraiment que le jeune homme allait se remettre de cette histoire. Il fallait qu’elle tape encore un rapport ou deux. Mais avoir, elle regarda encore une fois ses mails. Depuis un mois, elle avait revu Michael et elle avait du dire à Adrien que le père de sa fille était revenue dans sa vie. Bien sûr, elle avait rassuré Adrien en lui disant qu’il n’y avait aucune chance qu’elle retourne avec Mick parce que vingt ans s’étaient passés et qu’elle était plus qu’heureuse avec lui. Elle espérait vraiment l’avoir rassurée. Puis, il y avait cet harceleur encore et toujours. Il était toujours là, lui envoyait encore des mails et même des photos. Il était toujours tout proche et Laura était vraiment au bord de la crise de nerf. Elle en avait aussi parler avec Adrien. Il allait sans doute faire des recherches de son coté mais elle doutait qu’il arriverait à trouver quelque chose. C’était un doué cette personne. Elle ne savait toujours pas si c’était un homme ou une femme, mais elle penchait vraiment pour un homme. Une femme ne pouvait pas être aussi… présente si ? Elle avait souvent pris exemple sur les enquêtes qu’elle avait eu et c’était souvent des hommes. Elle en avait même discuter un peu avec Michael, sans entrer dans les détails et sans se douter que c’était lui le fameux R. Elle se sentait en confiance avec le père de sa fille sans doute parce qu’elle le connaissait depuis longtemps, du moins, c’était ce qu’elle croyait… Aujourd’hui, elle était dans son bureau et elle regardait son téléphone portable. Elle s’attendait à avoir un mail dans pas très longtemps, mais elle était loin d’imaginer qu’il allait l’appeler directement sur sa ligne professionnelle. Cette même ligne qui n’était utiliser que par les agents de police…

Après avoir regarder son téléphone pendant plusieurs secondes, elle décida de se concentrer sur son rapport sur l’enquête en cours. Elle avait commencé à taper quelques mots lorsque le téléphone de son bureau sonna. Par habitude et parce que c’était une ligne qui n’était utiliser que par les policiers, la jeune femme ne regarda pas le numéro ou du moins l’indication d’un numéro masqué.

« Lieutenant Harris, j’écoute »

C’est alors qu’une voix déformée se fit entendre. Laura fronce les sourcils pour comprendre ce que la personne dit et c’est alors qu’elle l’entend. C’est lui. C’est son harceleur. Comment avait-il trouvé ce numéro de téléphone ? Elle voulait raccrocher mais quelque chose lui disait qu’elle devait rester en ligne. Toutes les lignes de la police étaient sur enregistrements et sur écoute alors si elle voulait écouter de nouveau l’enregistrement. Elle se redresse doucement sur sa chaise pour
se concentrer.

« Je ne vois pas pourquoi je devrais vous répondre. Vous n’êtes qu’un malade. »

Elle sentait son coeur battre très fort. Personne dans les bureaux aux alentours pour venir écouter la conversation avec elle. Laura n’en avait pas encore parler avec ses supérieurs, mais elle n’allait pas tarder à le faire parce que le fait que cette personne ait eu accès à son numéro de téléphone interne à la police, ce n’était pas rien.

« Comment avez-vous eu ce numéro ? »

C’était maintenant totalement la panique dans la tête de Laura. Parce que ce fou, ce malade, cette personne venait de trouver le numéro interne de la police, que personne ne devait avoir ou seulement quelques rares personnes. Comment avait-il fait ? Elle se doutait bien qu’il devait être hackeur ou quelque chose comme ça parce que ce n’était pas possible autrement ? Ou alors, il y avait quelqu’un au sein de la police qui lui donnait des informations ? Ce ne serait pas la première fois, mais elle se doutait bien que pour avoir des informations aussi rapidement, c’était sans doute la première option qui était de mise ici. Lorsqu’elle eut décrocher et qu’elle avait entendit cette voix bizarre, Laura s’était demandée si elle ne devait pas raccrocher… mais d’un autre coté, tous les postes de téléphone de la police étaient sous écoute alors c’était peut-être sa chance. Alors, elle lui dit que c’était un malade et elle sentit le sourire de la personne derrière le téléphone… Cette personne lui disait qu’il était peut-être malade, mais qu’il avait beaucoup d’informations sur elle. Sans blague ! Comme si elle n’avait pas compris depuis le début. Elle se retient de lancer une remarque cinglante. Ce n’était pas le moment. Alors, elle choisit de lui demander comment il avait eu ce numéro sans pour autant attendre une réponse. Il lui dit qu’il serait trop facile de lui dire, que c’était elle le détective. La jeune femme serra les dents, mais ne répondit pas.

La jeune femme ne s’était jamais sentit aussi mal, aussi sous pression depuis qu’il y avait cette o personne dans sa vie. Bizarrement, il y avait aussi Michael qui était entré dans sa vie presque en même temps, qui était là pour l’écouter se plaindre tout comme Adrien lorsqu’ils se croisaient. Pourtant, elle était toujours aussi mal. Elle espérait seulement que cette personne allait laisser sa fille tranquille. Emily n’avait rien fait et elle ne méritait pas d’être traquer elle aussi. Ce n’était pas le moment de perdre le peu de confiance que Laura avait réussi à gagner, ne se doutant pas qu’entre temps, Michael avait aussi fait connaissance d’Emily. La voix métallique la fit légèrement sursauté sur sa chaise lorsqu’elle lui demanda comment elle était habillée et surtout, elle ne devait pas mentir, la personne le saurai… Laura regarda autour d’elle. Elle était à l’étage du commissariat, loin de la fenêtre, il n’y avait personne autour d’elle, son bureau était vide… Sauf si la personne avait posé des caméras, pour l’instant, la jeune femme ne voyait pas la menace. Mais elle n’avait pas envie de prendre le risque.

« Comme d’habitude. Un tailleur bleu marine, une chemise blanche et des baskets noires pour ne pas être trop mal sur le terrain. »

Sa voix n’était pas hésitante, mais elle était légèrement froide. Ne pas se laisser déconcentrer, ne pas paniquer même si c’était la tempête au fond d’elle. Il fallait qu’elle découvre qui il ou elle était parce que ce n’était plus possible de vivre ainsi…

« Qu’est-ce que vous me voulez ? »

Laura avait toujours eu le contrôle de sa vie ou presque, mais maintenant, ce n’était plus le cas avec cet harceleur dans les pattes. Et maintenant, il lui demandait comment elle était habillée ? Sérieusement ? Bien sûr, il avait une vue sur elle. Elle ne comprenait pas comment c’était possible, mais elle décida de ne pas mentir. Il y avait tellement de conséquences qui pouvaient découler si elle ne répondait pas la vérité… Alors, elle lui répondit comment elle était habillée et il lui confirma qu’elle ne mentait pas. C’était une chose. Mais il lui dit qu’elle n’avait pas tout dit. Les dents de Laura se serrèrent. Bien sûr, il voulait aller jusque là. C’était logique que Laura ait quelque chose sous ses vêtements. Mais il voulait l’entendre le dire. Elle ferma les yeux un instant pour reprendre ses esprits et lui dit :

« Bien sûr que j’ai des sous vêtements. Noirs si vous voulez tout savoir. »

Elle se sentait humilié de parler de ça mais heureusement, il n’y avait personne autour d’elle. Est-ce que c’était un coup de chance, sans doute. Mais pour l’instant, elle remercia ses collègues d’être partis en intervention ou d’être partis manger quelque chose. Alors, elle choisit de diriger l’interrogatoire, mais c’était sans doute peine perdu. Il avait tellement d’informations… Parce que maintenant, elle savait que c’était un mec. Sauf avis contraire, une femme se souciait peu des sous vêtements d’une autre femme, du moins, c’est ce qu’elle pensait. Alors, elle lui demanda ce qu’il lui voulait. Il commença par lui demander si elle avait un chat. S’il savait tout de sa vie, il devait savoir qu’elle n’en avait pas. Lui par contre en avait un. Il le voyait parfois attraper des souris et il ne cherchait pas à les tuer. Seulement à jouer avec. Parfois, la souris est tellement traumatisée qu’elle ne bouge plus et il pouvait presque voir la peur dans le regard de l’animal. Il rajouta qu’il était le chat et elle la sourit. Laura avait de nouveau fermer les yeux en l’écoutant. Oui, elle était coincée avec cet homme pendant un moment. Il fallait qu’elle trouve le moyen de s’en défaire. Elle ne savait même pas pourquoi il s’en prenait à elle. Il n’y avait qu’une seule personne qui pourrait le faire, mais depuis quelques temps, ils prenaient des cafés ensemble et tout semblait aller bien. Loin de se douter que ces deux personnes étaient les mêmes, Laura dit :

« Je ne sais même pas ce que je vous ai fais pour que je sois votre proie… »

Il y avait presque des tremblements dans sa voix. Non, il ne fallait pas qu’elle montre qu’elle avait peur. Oui, elle avait peur. Peur des conséquences. Parce qu’il n’y avait sans doute pas qu’elle dans l’histoire. Il y avait Adrien pour commencer et ensuite Emily. Si ce malade touchait à sa fille, elle savait qu’elle ne répondrait plus de rien. Alors, il lui demanda s’il était un bon photographe. Laura ouvrit de nouveau les yeux et vit qu’elle avait laissé les photos qu’il lui avait envoyé sur son bureau. Est-ce qu’il était un bon photographe ? Sans doute, parce que les détails étaient bien présents.

« Tout est un histoire de gout j’imagine. »

Oui, elle n’allait pas lui laisser ce plaisir de lui faire croire qu’il était un bon photographe. Elle allait aussi mettre en place un petit jeu, même si elle devait en laisser des plumes. Laura n’était pas du genre à se laisser faire, même si, pour l’instant, les choses n’étaient pas à son avantage.

Laura ne savait plus si c’était de la peur ou de l’agacement qu’elle ressentait. De la peur parce qu’il y avait d’autres personnes en jeu dans cette histoire et de l’agacement parce qu’elle détestait qu’on joue avec elle. Mais, elle n’avait pas trop le choix. Elle n’avait aucun indice concernant cet homme et il semblait faire attention de couvrir ses traces. Laura n’était pas une experte de l’informatique, mais elle se doutait bien qu’il devait avoir plein de proxy entre son ordinateur et son accès internet. Il lui faudrait trouver quelqu’un qui puisse l’aider, mais qui ?

L’homme lui demanda alors si elle n’avait pas oublié de parler de quelque chose dans ses vêtements et elle savait déjà qu’il lui demanderait. Alors, elle n’avait pas trop le choix. Presque honteuse, elle lui parla de ses sous vêtements, imaginant un homme sans visage qui se fait plaisir sur cette image… Elle secoua la tête en l’entendant lui dit qu’il voulait tout savoir, rajoutant qu’elle n’avait pas compris encore. Elle serra les dents et lui répondit :

« J’ai très bien compris. »

Il lui parla alors du chat et de la souris lorsqu’elle lui demanda ce qu’il lui voulait. Bien sûr, il n’était pas très clair dans ses explications alors elle demanda pourquoi elle ? Loin de se douter que c’était Michael derrière tout ça, elle l’écouta lui dire que pour lui, c’était un jeu. Qu’il aimait savoir qu’elle n’était pas bien en ce moment, qu’il aimait voir le lieutenant, forte et imposante, qui est impuissante face à la situation. Il voulait qu’elle sente son souffle dans son cou, qu’il soit dans ses pensées jour et nuit.

« Vous savez que ça ne va pas durer des lustres, un jour, je vais vous attraper. »

Oui, elle avait confiance Laura. Elle l’entendît lui parler des photos et fait curieux, elle n’avait pas ranger celles qu’elle avait imprimé dernièrement. Elle cherchait un indice ou autre chose lorsqu’il l’avait appelé. Il lui dit alors qu’elle devait bien les aimer pour les avoir à porter de main.

« Je cherchais surtout un moyen de vous coincer. »

Elle jouait un peu avec le feu, mais tant pis. Elle voulait qu’il commette une erreur, qu’elle puisse l’identifier. Plus elle l’écoutait, plus elle se disait qu’il devait connaitre pas mal de chose de sa vie… Bon, il était facile de l’observer dans la rue, peut-être même qu’il avait accès aux caméras des différents appareils qu’elle utilisait… D’ailleurs, il venait de lui dire qu’elle avait un nouveau mail. Laura regarda son téléphone et ouvrit sa messagerie. Et là, elle se vit sur une photo qui avait été prise… par la webcam de son ordinateur de bureau. La jeune femme arracha presque l’appareil avant de siffler entre ses dents :

« Vous n’êtes qu’un malade ! Je vous aurai ! »

Elle ne savait pas dans quoi elle était embarquée, mais Laura commençait sérieusement à se dire qu’elle n’allait pas s’en sortir indemne. En fait, elle n’avait jamais eu de soucis depuis qu’elle était dans la police. Maintenant, elle cumulait une blessure par balle, une relation amoureuse avec un criminel et maintenant un harceleur qui ne la lâchait pas d’une semelle. Et surtout, il semblait en savoir long sur elle. Alors, quand elle lui dit qu’elle allait l’attraper un jour, il semblait rigoler à l’autre bout du téléphone lui disant quand, vingt ans ? Trente ans ? Cinquante ans ? Personne n’avait réussi à mettre la main sur lui. La jeune femme fronça les sourcils. C’était un peu prétentieux non ? Mais peut-être que non puisqu’il était toujours là. Il fallait qu’elle trouve quelqu’un pour l’aider et vite. Par la suite, elle essayait de le coincer par ses paroles, mais elle se doutait bien qu’il faisait attention. Attention à tout. S’il disait qu’il n’avait jamais été arrêter, c’était sans doute pour une bonne raison. Elle se sentait coincée et elle n’aimait pas du tout ça. Elle essaya même de lui dire qu’elle cherchait le moindre indice sur les photos, mais c’était complètement faux : Il avait très bien cacher ses traces et même s’il avait prit les photos avec son reflet dans une glace par exemple, il avait fait attention de ne pas le montrer sur les photos envoyées. Vraiment, il pensait à tout et il le lui rappela bien en lui disant qu’elle n’allait rien trouver et qu’elle pouvait perdre son temps si elle le voulait. Elle serra de nouveau les dents. Elle allait finir par se faire mal à la mâchoire, mais c’était ça ou exploser… Ce qui arriva, arriva. Il lui envoya une nouvelle photo et pensant que c’était sa propre webcam, elle la fracassa oubliant qu’il y en avait une autre un peu plus loin. Il rigola. Il éclata de rire en lui disant qu’elle n’allait pas l’avoir parce qu’elle ne savait même pas repérer la bonne webcam dans son bureau. Elle leva les yeux vers celle qui se trouvait plus loin. Merde. Il rajouta que le NYPD était tellement minable qu’il était rentré dans le réseau aussi facilement que dans du beurre. N’importe quel criminel pourrait les espionner s’il le voulait., mais elle croyait vraiment l’avoir ? Elle n’avait qu’une envie, c’était de balancer le combiner de son téléphone à l’autre bout du bureau. Il y avait quelques uns de ses collègues qui commençaient à revenir. Elle n’était plus totalement seule.

« Je vais vous avoir quand même. Tout le monde a une faille. »

Et elle raccrocha le téléphone. Tant pis pour lui et pour elle. Il fallait qu’elle trouve un autre hacker pour l’aider…