Tout se passait pourtant bien ! [ft Adelaide]

C’était une bonne journée. J’avais été réveillé assez tôt ce matin, alors j’en avais profité pour allez tôt au garage travailler et prendre de l’avance. Je me sentais bien aujourd’hui, et toutes mes réparations se passaient sans le moindre accro, c’était parfait. Alors j’avais pu quitter le travail assez tôt et me mettre à mon second job, la vente de came. Là encore, ça avait été le succès le plus total aujourd’hui et lorsque j’avais décidé de rentrer chez moi en début de soirée pour manger un morceau, j’avais déjà ramassé plus de billets que n’importe quel autre jour ce mois-ci. J’avais l’impression d’être surpuissant aujourd’hui, que rien ne pouvait m’arrêter. Alors, j’avais décidé d’aller faire un tour ce soir, du côté de Manhattan. Tout me réussissais, alors c’était le moment de finir dans le lit d’un ou d’une partenaire beau gosse, pourquoi pas dans un bel appartement luxueux tant qu’à faire. J’avais passé un peu de temps dans la salle de bain, essayant de coiffer mes cheveux qui n’en faisaient qu’à leur tête et de raser ma barbe pour qu’elle fasse soignée. Tee-shirt blanc bien taillé pour mettre parfaitement en valeur ma silhouette musclée, un jean bleu tout aussi bien taillé et une paire de basket pour rester détendu quand même. Mais surtout, j’avais un foutu smile qui restait collé à mes lèvres. Ouais, ce soir ça allait le faire, j’allais passer une bonne soirée qui allait se finir de la meilleure des manière c’était sur !

Je sortais alors de chez moi direction le métro, que je fraudais comme d’habitude. Encore plus aujourd’hui d’ailleurs, vu que j’étais carrément invincible. Qu’est-ce qui pouvait bien m’arriver ? Je faisais alors comme j’aimais le faire, je m’arrêtais à une station au hasard une fois à Manhattan et je marchais un peu pour trouver un bar sympa aux alentours. Ça ne mettait jamais vraiment longtemps, des bars plutôt branchés il y en avait un paquet ici, ce n’était pas tout à fait comme dans le Bronx. Je rentrais alors, prêt à mettre tout le monde d’accord et mon regard se promena rapidement dans la salle. Il y avait de la musique, les discussions partout allaient bon train alors que la lumière était tamisée. Certains dansaient, d’autres étaient bien installés au bar … c’est d’ailleurs là que mon regard s’arrêta, sur une charmante jeune femme qui semblait bien seule. Ouais, c’était avec elle que j’allais terminer la soirée ce soir j’en étais sur. Je m’approchais d’elle, avec le sourire mais essayant de rester le plus naturel du monde tout de même. Je ne voulais quand même pas passer dès les premières secondes pour le gros lourd qui ne pensait qu’à une chose. Alors je me contentais d’une approche des plus classiques. « Excusez-moi, est-ce que ce siège est libre ? » J’avais dis ça en regardant le siège d’à côté d’elle évidemment, puis remontant le regard sur elle, toujours souriant.

J’étais vraiment bien, ça faisait longtemps que je ne m’étais pas senti aussi bien, aussi en forme. J’allais conclure ce soir c’était sur, j’en étais convaincu ! Alors en entrant dans ce bar, je me permettais même de choisir qui j’allais séduire. Femme, homme, aucune importance tant que la personne était charmante et sexy. Et finalement j’avais jeté mon dévolu sur cette femme seule au bar, les lèvres ancrées sur la paille de son mojito. Alors j’avais été demander si le tabouret à côté d’elle était libre, cherchant évidemment à savoir si j’étais le bienvenu mais j’étais sur que ce serait le cas … car rien ne se mettait en travers de ma route aujourd’hui. Elle releva alors son regard sur moi, que je voyais de bien plus prêt cette fois, et je ne pu m’empêcher de continuer de sourire. Ouais vraiment j’avais bien choisit, elle était magnifique. Il y avait quelque chose dans son regard qui était presque … envoûtant. Je ne savais comment le définir mais je ne voulais plus la lâcher de la soirée, longue soirée j’espérais. Elle me confirma que la place était libre et je ne tardais pas à m’y installer, regardant le barman pour lui commander une bière. Elle me souriait elle aussi … du moins pendant un bref instant avant qu’il ne disparaisse pour une raison qui m’échappait. Elle m’expliqua alors qu’elle avait eu une dure journée, précisant avant qu’elle n’était pas sur d’être de très bonne compagnie.

Je regarde alors le barman revenir avec ma bière qu’il dépose devant moi pendant qu’elle précise que moi je semble de bien meilleure humeur. Mon sourire revient alors de plus belle sur mon visage et je répond. « En effet, la journée se déroule à merveille jusqu’à présent et je suis confiant pour la soirée qui va aller avec. » Je me saisis du verre de bière, et je lève légèrement en la regardant avant de plonger mes lèvres dedans. Il n’y avait vraiment rien de meilleur après une bonne journée que de la terminer au bar en charmante compagnie avec une bière. Je repose alors mon verre et me retourne vers elle. Je n’ai pas oublié ce qu’elle m’a dit sur sa journée à elle alors je reprend la parole. « Je suis désolé d’apprendre que votre journée a été plus compliqué que la mienne. Si je peux faire quoi que ce soit pour l’égayer un peu et vous faire croquer un peu de ma bonne humeur. » Qu’elle ne se méprenne pas, je ne pensais pas forcément à des choses coquines en disant ça. Du moins peut-être inconsciemment et j’aurais été capable de le faire mais là, je parlais d’avantage de compagnie ici même, de discussion, de passer un bon moment ensemble … avant de pourquoi pas prolonger plus tard. J’ajoute néanmoins une dernière chose quand même. « Au fait, je m’appelle Jared. » C’était mieux de connaître nos prénoms si nous devions passer la soirée ensemble, de quelconque manière que ce soit.

Je reprends une gorgée de bière, savourant ce breuvage délicieux. J’adore ce sentiment de toute puissance que je ressens actuellement, comme si rien ne pouvait ne m’échapper. La chute n’en serais sûrement que plus rude mais tant pis, je n’y pensais pas pour le moment car je ne voyais que l’instant présent et le fait que j’allais arriver à mes fins. Mes fins, c’était de la séduire, cette jolie brune, et de finir la soirée ensemble après avoir passé un bon moment. Je ne cache rien de ma bonne humeur et lui souris lorsqu’elle me dit que j’ai l’air sur de moi. Je reprends une gorgée de bière sans la lâcher du regard, ce beau regard sombre absolument délicieux. « Et bien déjà, je suis en charmante compagnie c’est un bon début. Et puis, j’ai envie d’être optimiste. C’est bien de l’être non ? » J’avais bien des défauts, mais j’étais en général assez optimiste quand même. J’avais accepté l’idée de ne jamais avoir mieux que ma vie actuelle dans le Bronx, je me plaisais dans mon petit garage, dans mon petit studio. Ce n’était clairement pas la vie de château mais c’était comme ça et ça m’allait. J’aidais les gens en réparant leur bagnole leur permettant eux d’avoir une meilleur vie, du moins je l’espérais. C’est ça l’optimisme non ? Je ne la lâche pas du regard, elle a un sourire en coin, malicieux, qui me fait totalement craquer. En la voyant ainsi, j’ai vraiment envie de jouer avec elle, un petit jeu de séduction. Ce n’est pas le cas tous les soirs, parfois j’ai envie d’aller droit au but, mais là, j’ai vraiment envie de jouer. Elle reprend mes mots, me parler de croquer, et je lui répond d’abord par un large sourire. « Croquer oui, c’est bien ce que j’ai dit ... » Je ne l’ai pas lâché du regard en répétant ces mots. Je crois que mes intentions sont assez clairs depuis le départ de toute façon, tout me trahis depuis que je suis arrivé.

Les présentations se font après que je lui ai donné mon prénom. Elle s’appelle donc Adelaide. Ou Ade selon ses mots. « Enchanté également de te connaître Ade. » lui répondais-je respectueusement en reprenant son surnom, et également le tutoiement aussi. Après tout, nous sommes une nana et un mec dans un bar, autant se mettre à l’aise. Elle me demande alors ce que je fais dans la vie et je lui fais un petit sourire. « Je suis mécanicien. Je travaille dans un petit garage, dans le Bronx. Et toi ? Qu’est-ce qui fait que tu as passé une mauvaise journée ? A moins que ce ne soit pas à cause du travail. » Je ne me forçais même pas à m’intéresser à elle dans l’unique objectif de finir la soirée ensemble. J’avais réellement envie de passer un bon moment, de discuter, d’échanger. Et pourquoi pas de lui remonter le moral, d’une manière ou d’une autre. Je n’étais pas forcément le gars à qui on va se confier habituellement, ça se voyait rien qu’avec ma famille, et pourtant je savais aider les gens. Comme au garage justement.

Décidément, il semblerait que ma cible du soir ne soit pas de très bonne humeur ce soir, du moins d’une humeur assez maussade. Elle reste néanmoins agréable. Après tout, après une mauvaise journée je suis le premier à pouvoir envoyer promener n’importe qui d’un peu trop insistant. Peut-être parce que je suis un peu trop sanguin moi aussi. Mais là, elle me redit que c’est un peu compliqué aujourd’hui tout en restant gentille et agréable avec moi, sans me repousser le moins du monde. Alors, je me sens quasiment investi d’une mission. J’ai envie de lui remonter le moral au moins pour ce soir. J’ai envie que ma bonne humeur déteigne sur elle, qu’elle oubli ses soucis le temps d’une soirée juste pour profiter avec moi, sous toutes les formes que cela peut représenter. Se couper de la dureté de la vie pour quelques temps, ne plus penser à rien d’autre qu’elle et moi, dans ce bar, en train de prendre du bon temps. Et peut-être en dehors de ce bar, ensuite. Je me contente de lui sourire lorsqu’elle valide en quelque sorte ma manière de voir la vie, d’être optimiste. C’est un sourire sincère néanmoins. Nous parlons alors de nos métiers et je commence en évoquant le miens.  Sa réaction me fait sourire à nouveau. Qu’y a-t-il de plus agréable quelqu’un s’intéresser à soit de la sorte ? Mon métier, c’est une bonne partie de ma vie. Des conneries, j’en fais toujours aujourd’hui mais plus autant qu’à l’époque. Le garage me donne un cadre, quelque chose auquel je peux me raccrocher, une raison de mener ma vie. Bien plus que ma famille, ce qui est plutôt triste en réalité, mais j’ai dis que j’étais optimiste ce soir ! Je lui répond alors sur un air plutôt enjoué. « On est sans doute le garage le moins cher de tout New York en plus. Si tu n’as pas peur de mettre les pieds dans le Bronx évidemment. Mais si tu as besoin, le mieux serait peut-être encore que je te donne mon numéro. » Je dis ça tout en la regardant. Évidemment que ce n’est pas totalement innocent, je ne pensais juste pas que l’opportunité arriverait aussi vite. Mais ce petit mordillement de lèvre qu’elle a eu juste avant, il est … à croquer.

Je n’aime pas trop comment elle a perdu de son sourire lorsqu’elle répond à ma propre question sur son métier. J’avais bien compris qu’elle n’avait pas passé une très bonne journée au travail, mais ça me semblait normal de m’y intéresser malgré tout. Elle m’expliquer alors et heureusement qu’elle développe car l’oncologie moi, je n’ai vraiment aucune idée de ce que ça peut bien être ! Lorsqu’elle m’en dit plus, je comprends alors pourquoi sa journée a été pesante. Le simple fait de dire à des clients que leur voiture est irréparable est souvent rude alors là … C’est autrement pire encore. « Ne t’excuse pas. Tu ne fais que ton travail, il faut des gens pour faire ça et … personnellement je trouve ça très courageux et admirable. » J’étais sincère en disant ça. Ce n’est pas à moi qu’on allait expliquer qu’il n’y a pas de sous-métier et que chaque métier est une pièce essentielle d’un puzzle. Je la vois alors vider son verre d’une traite. Et bien, sacrée descente ! Elle me demande alors plutôt de parler de moi pour changer de sujet et je lui souris. « D’accord, mais on va commencer à y aller un peu plus doucement sur la descente alors. Non pas que ça ne me faciliterait pas la tâche ce soir … mais ce n’est pas vraiment mon genre. » Inutile de cacher mes intentions, j’ai été déjà très clair depuis le début. Je bois alors une nouvelle gorgée de ma bière tout en réfléchissant. Qu’est-ce que je peux bien lui dire sur moi ? D’avantage, c’est plutôt moi qui fait parler les demoiselles en vérité. « Et bien euh … Je viens donc du Bronx comme tu l’as sans doute compris, j’ai toujours vécu là-bas, même avant avec ma famille. Tu vis sur Manhattan toi ? » Je n’étais pas très doué dans ce genre d’exercice, alors je lui renvoyais un peu la patate chaude.

Je souris en l’écoutant me rassurer, me dire qu’elle est une grande fille et qu’elle a … une lacrimo dans son sac. Je lâche même un petit rire en réalité. Il faut dire que le Bronx a une sale réputation alors que je ne suis pas sur qu’il soit plus dangereux aujourd’hui que d’autres quartiers ailleurs à New York. Il traîne surtout un passé peu glorieux, bien entretenu par la culture populaire. Mais pour le coup, je décide plutôt d’en jouer avec elle. « Madame est brave et courageuse, ça me plaît. » Elle avait l’air assez sur d’elle, d’être forte. De toute façon il fallait sans doute l’être pour faire le métier qu’elle m’avait dépeins. Forte dans la tête. Elle souligna alors ma manière d’avoir son numéro et je lui fis un petit sourire assez fier cette fois alors qu’en réalité … je n’avais absolument rien calculé ! Bon il faut dire que je n’étais pas vraiment le genre à le faire, j’étais d’avantage du genre à foncer tête baissée sans réfléchir à la suite moi. Je me tourne alors vers le barman, lui demandant s’il a un crayon et il me trouve ça vite. J’attrape alors une serviette et y note mon numéro avant de la faire glisser vers la jeune femme. « Si jamais. Tu sais où me trouver. » Il n’y a pas de contrainte, je ne lui ai pas demandé son numéro à elle, elle est totalement libre d’en faire ce qu’elle veut. Même si je serais déçu c’est vrai qu’elle ne s’en serve pas.

Elle me remercie alors après que je l’ai complimenté par rapport à son travail. Là non plus ce n’est pas calculé, je le pense sincèrement. J’aime son sourire en tout cas, je trouve que c’est la plus belle chose qu’on puisse trouver chez les gens. Je lui souris à mon tour alors qu’elle vide son verre et ce sourire malicieux là, il provoque autre chose pour le coup chez moi je dois bien le reconnaître. Quand elle ajoute en plus qu’elle n’a pas besoin d’être ivre pour succomber à mon charme, je ne peux me retenir de me mordre la lèvre inférieure moi aussi. Oh oui, elle me fait de l’effet pas de doutes. Je ne regrette absolument pas mon choix en entrant dans ce bar, tout ce passe comme je le voulais et ce sentiment de toute puissance est toujours bel et bien là. Je me penche alors un instant au dessus d’elle pour lui dire plus bas. « Attend, tu n’as encore rien vu ... » Je vais peut-être un peu vite en besogne, mais je suis confiant. Je vois la jeune femme changer de commande pour prendre une bière et je finis alors la mienne d’une traite, faisant signe au barman de m’en remettre une en même temps.

Je baisse légèrement le regard tout en me passant la main dans les cheveux, ce que je fais naturellement quand je suis un peu gêné, après qu’elle m’ait posé cette question. Je n’ai jamais vraiment su parler de moi non. « En fait, c’est que je ne sais pas trop quoi dire. Je n’ai pas une vie passionnante. A part que j’ai beaucoup de frères et sœurs et que je suis mécanicien, il ne se passe rien de fou dans ma vie. » Bon en réalité j’avais tout mon petit trafic, mais je n’allais pas balancer ça à la première venue ce serait du suicide. Alors je me contente de la face visible de ma personne et ce n’est pas extraordinaire. Elle me parle alors d’elle à son tour. Elle vit à Manhattan depuis toujours et … son père est médecin. Et bien ça alors, on est loin de mon père qui fait des allers retours en taule ! Elle m’explique alors son parcours et ses envies dans le domaine. Tout ça me paraît tellement improbable pour moi qui ait arrêté jeune les études. Je lui souris à nouveau un tout cas, un sourire vrai et chaleureux. « Je trouve ça fantastique que tu prennes autant de plaisir à exercer ton métier, sans chercher à monter forcément plus haut, pour la gloire. On sent rien qu’à t’entendre parler que tu aimes ce que tu fais et tes patients ont beaucoup de chance. » Question travail pas forcément reconnu à sa juste valeur mais passionnant, je savais de quoi je parlais. J’aimais vraiment mon travail de mécanicien, et c’est bien pour cela que je le faisais toujours alors qu’il me permettait à peine de boucler les fins de mois. Moi aussi j’aidais les gens à ma manière. Je ne réparais certes pas directement leur corps, mais en réparant leur machine je réparais bien souvent leur moral, et c’était déjà ça je crois. Elle m’explique un peu plus le fond de sa pensée et je fronce légèrement les sourcils. « Ce n’est pas stupide. On a tous des objectifs différents dans la vie je crois. Tu sauras quoi faire, en tant voulu. » On reste toujours maître de nos choix et si un jour elle souhaitait une autre vie, alors j’étais sur qu’elle saurait se retourner pour arranger ça.

Je ne la lâche pas une seule seconde du regard lorsqu’elle range la serviette dans la poche de son pantalon, après m’avoir dit qu’elle en prendrait soin. Je souris, espérant que ce sera la cas. Une si charmante jeune femme, je serais ravie qu’elle se serve de ce numéro. Pas pour des raisons professionnelles évidemment. Enfin si elle le peut, mais ce n’est pas vraiment ma priorité dirons-nous ! Je la regarde réajuster chemisier et décolleté, ne pouvant d’ailleurs réprimer un petit mordillement de lèvre. Ce que j’ai envie de pouvoir partir d’ici avec elle, la faire mienne … elle me fait de l’effet cette fille, ça faisait longtemps que je n’étais pas tombé sur aussi belle conquête je crois. J’aime en tout cas ce petit jeu entre nous qui prend de plus en plus d’ampleur. Je lance des perches, mais elle les prends et y répond là où elle aurait pu botter en touche. Ça n’aurait pas été la première fois après tout. Elle me dit qu’elle a envie d’en savoir plus et un sourire charmeur se dessine sur mon visage. « Chaque chose en son temps ma chère ... » Lui dis-la alors que le serveur revient avec nos bières. Pas que je ne sois pas pressé de passer aux choses sérieuses, mais le meilleur moyen de la faire craquer est encore … de se faire désirer. Je prends alors ma bière que je viens faire taper contre la sienne avant d’en prendre une gorgée, toujours avec le sourire.

Nous avons alors un peu parlé de nous, l’un et l’autre. Je ne sais jamais vraiment quoi dire sur moi. C’est plus facile de parler des autres, de draguer même. Moi je ne suis qu’un gars du Bronx, avec un petit boulot, une grande famille plutôt atypique, et un business autour de la drogue. Ce n’est pas vraiment sexy et aguicheur  dans ce genre de situation, je préfère me contenter de mon physique et de ma tchatche. Je suis pourtant touché lorsque la jeune femme pose sa main sur mon avant-bras, avec beaucoup de douceur. Et je suis tout aussi touché par ses mots. L’espace de quelques instants, j’oublie un peu mon côté assuré et séducteur, je lui fais même un sourire plus timide mais chaleureux, comme pour lui montrer que ses paroles me touchent. D’ailleurs, Adelaide ne semble pas plus à l’aise que moi pour parler d’elle. Parler du boulot n’est pas vraiment dans ses intentions elle me l’a bien fait comprendre.

Je reprends une gorgée de ma bière, essayant de reprendre contenance. Je crois que désormais, j’ai encore plus envie de passer la soirée en charmante compagnie, et pas pour faire un monopoly. Histoire de se vider la tête, oublier les problèmes. Après tout, c’était une bonne journée aujourd’hui, je ne dois pas l’oublier. Et j’avais prévu de profiter de cette belle journée jusqu’au bout. Je retourne donc la tête avec le sourire lorsqu’elle me demande quels sont mes objectifs à moi. Un sourire se dessine à nouveau sur mon visage. J’ai retrouvé de mon assurance, de ma séduction. « Et bien, je me verrais bien sortir de ce bar avec une charmante personne à mon bras … aller chez elle, et lui faire vivre la plus belle nuit de sa vie ... » Je ne suis pas du genre à y aller par quatre chemins. Elle me demande mes intentions, je les lui donne. Mais je souris encore plus largement lorsqu’elle me demande si je pense réussir. « ça, ce sera à la charmante personne de me le dire. J’espère surtout pour elle qu’elle voudra la même chose … Elle louperait quelque chose … Mais comme je te le disais, je suis plutôt optimiste ... » Je suis assez clair, mais à aucun moment je ne cite son nom. Je n’en ai pas besoin, je sais bien qu’elle comprend que je parle d’elle. Maintenant, j’attends surtout de voir sa réaction à elle, par rapport à ces nombreuses perches tendues.