Essayer de retrouver une vie normale... [feat. Adrien O'Connor]

Laura s’agitait dans son sommeil. C’était le cas depuis des jours maintenant. Depuis qu’elle avait été enlevé par Michael. Laura n’avait jamais été du genre à avoir peur de quelqu’un. Elle prenait toujours le temps de mettre entre parathèses son boulot et sa vie personnelle. Mais depuis que Michael lui avait appris qu’il était le fameux R. qui lui envoyait des messages depuis des semaines, la jeune femme avait perdu pied. Son boulot et sa vie personnelle s’étaient entremêlés. Elle avait été obligé d’en parler à Adrien, heureusement d’ailleurs que ce dernier était au courant. Lorsque la jeune femme avait été enlevé, il avait été celui qui avait chercher à la retrouvé après des heures sans nouvelles. Les habitudes que la jeune femme avait étaient aussi un indice. Elle rentrait toujours à la maison une fois qu’elle avait fini le travail ou alors, elle envoyait un sms pour prévenir qu’elle serait en retard. Mais comme elle n’avait pas accès à son téléphone pendant son enlèvement, cela avait été très rapide. Elle avait quand même passé plus de vingt quatre heures dans le sous sol de Michael sans que personne ne puisse l’entendre. Puis, il était venu. Adrien. Il était venu la chercher avec Dimitri. Ce dernier l’avait trouvé dans la cave, mais il l’avait trouvé inconsciente et surtout, quelque chose s’était brisé en elle. Alors qu’elle commençait seulement à faire de nouveau confiance à son ex petit ami de l’époque, il lui avait planté un couteau dans le dos, jouant sur le fait qu’elle avait tout fait pour qu’il ne voit pas sa fille grandir. Laura non plus n’avait pas vu Emily grandir et elle s’en voudrait toute sa vie. Michael ne voulait pas comprendre cela et il avait fini par l’enlever pour faire du mal aux gens qui aimaient Laura, en l’occurrence, Adrien. Ce dernier avait vraiment été inquiet, Laura le savait. Elle n'avait pas pu le voir quand Dimitri l'avait remonté de la cave, plongée dans l'inconscience, mais elle le savait. La jeune femme avait été transférer dans les bras de son amoureux. Puis elle avait été emmené à l'hopital. Ses poignets étaient dans un état lamentable à force de tirer sur ses liens. Elle s’était brulée jusqu’au sang avec la corde. Elle n’avait pas mangé et à peine bu, et elle avait été drogué... Oui, une nuit dans un hôpital ne lui ferait pas de mal…

Une fois sur place, Laura avait repris connaissance et avait du faire face à toutes sortes d’analyse et surtout, à son collègue, Smith qui venait de la retrouver lui aussi. Ce dernier avait un visage très inquiet, se maudissant de ne pas avoir vu la chose avant. Il avait été averti par Adrien de ce qui se passait, sachant au passage que sa coéquipière n’était pas célibataire. Mais ce n’était pas le soucis. Smith se demandait comment il avait fait pour passer à coté de toute cette histoire. Il s’était bien rendu compte que sa lieutenant n’était pas vraiment dans son assiette depuis des jours, mais il n’avait pas osé lui demandé pourquoi… C’était une chose qu’il aurait du faire. Après qu’Adrien soit entrer en contact avec lui, Smith avait fait des recherches de son coté aussi, mais n’avait pas eu le temps de les mener à bien. Un matin, Adrien l’avait appelé pour lui donner une adresse et un nom et il lui demandait de le retrouver vite sur place. Smith ne savait pas s’il pouvait lui faire confiance, mais il décida de le faire, par respect pour Laura. Sur place, il s’était rendu compte qu’Adrien avait raison lorsqu’il le vit sortir de la maison avec une Laura inconsciente. L’ambulance était déjà là et il ne put lui parler qu’une fois à l’hôpital. Laura lui avait dit que ce n’était pas de sa faute, mais il refusait presque d’y croire. La lieutenant lui avait fait un petit sourire avant de partir dans sa chambre avec Adrien, le laissant un peu dans le néant.

Laura était restée une seule nuit à l’hôpital. Cette nuit là, elle était tellement fatiguée, qu’elle avait dormi d’une traite jusqu’au matin. Pas un cauchemar, pas un rêve. De la douleur, mais vite effacer par les médicaments. On lui avait donné aussi les résultats de ses analyses de sang. On l’avait drogué, mais la drogue n’était presque plus présente dans son organisme. Puis, elle eu la permission de rentrer chez elle ce qu’elle accepta rapidement. Elle voulait juste retrouver ses habitudes. Elle savait qu’elle n’allait pas retourné au boulot tout de suite, alors elle devait prendre ces quelques jours de repos. Mais ce n’était pas de tout repos justement. La présence d’Adrien était rassurante pour Laura, mais il y avait toujours ces cauchemars. Et si on ne l’avait pas retrouvé ? Et si Michael n’avait pas été arrêté ? Et Emily ? Est-ce qu’elle savait ce qui s’était passé ? Sans doute pas puisqu’elle était venue voir son père la veille sans pour autant savoir que sa mère se trouvait sous ses pieds. Laura ne voulait pas que Emily soit en danger à cause de son père. Il fallait qu’elle fasse confiance au système judiciaire, mais elle savait comment il fonctionnait justement… Il fallait espérer que Michael se retrouve derrière les barreaux pendant un long moment…

Depuis qu’elle était rentrée à la maison, la jeune femme avait beaucoup dormi, beaucoup réfléchi et elle était restée longtemps dans les bras d’Adrien, a tremblé, à s’assoupir, à trembler de nouveau. Quelque chose s’était cassé en Laura. Sa confiance sans doute. Il allait lui falloir du temps pour remonter la pente, peut-être moins de temps que la moyenne, mais elle allait remonter la pente. Elle n’allait pas se laisser abattre, mais avant toute chose, il fallait qu’elle se fasse confiance de nouveau. Et ce n’était pas facile. Et les cauchemars ne l’aidaient pas. C’est ainsi que Laura s’agitait encore une fois dans son sommeil. La nuit était encore bien présente et la jeune femme se redressa d’un coup dans le lit, en sueur. Elle se passa doucement la main contre son visage et s’efforça de respirer doucement de nouveau pour ne pas réveiller Adrien. Il fallait qu’elle se reprenne en main et vite. Elle posa son front contre ses genoux qu’elle avait relevé vers sa poitrine et essaya de calmer l’angoisse qui montait en elle. Il fallait qu’elle voit Emily et vite aussi… Perdue dans ses pensées, Laura ne se rendit pas compte qu’elle avait sans doute réveiller Adrien avec ses mouvements…  

La disparition de Laura a laissé des marques sur mon âme, une sérieuse remise en question quant à ma capacité de la protéger, de veiller sur elle. Mais si j’ai cette remise en question au fond de ma tête, je fais de mon mieux pour m’occuper de ma belle au maximum de mes capacités. Laura a subi un énorme traumatisme et je me sens totalement impuissant face à cette situation. J’ai envie de fuir cette ville avec elle. J’ai envie de partir loin, sur une plage où nous serons seuls sans personne autour, où nous serons bien et où nous pourrions faire ce que l’on veut. J’ai envie de vivre cette insouciance avec elle. Mais pour l’instant, les obligations nous obligent à rester, et il y a Sam… J’ai l’impression qu’un truc cloche dernièrement, et je dois trouver ce que c’est. Elle est pratiquement ma fille, plus que ma sœur. Certainement, Laura peut comprendre ça.

Les jours et les nuits sont difficiles depuis que son ex a été arrêté. Elle a peur, elle est terrorisée, et je ne peux que comprendre. Je n’ai presque pas travaillé dernièrement, ou du moins pas au bar ou au QG. J’ai préféré travailler de la maison pour être avec elle. Dimitri s’occupe très bien du QG, et moi je m’occupe de Laura et du bar. C’est un peu cette dynamique que nous avons adopté depuis que nous avons sorti Laura de là. J'en ai également profité pour envoyer un message à Emily pour lui envoyer l'adresse et lui dire que ça ferait du bien et rassurerait Laura de la voir.

Je suis endormi, près de ma douce. Je suis en train de rêver, des rêves perturbants qui troublent un peu mon sommeil dernièrement. Notamment, la vision de Laura inconsciente dans les bras de Dimitri qui revient du sous-sol. Ma Laura, si mal en point, blessée et maltraitée. C’est une chance que la police soit arrivée sinon j’aurais tué Michael. À la place, j’ai donné ma version des faits, mes plaies corroborant mes dires. Dimitri est parti avec la voiture et je suis parti en ambulance avec Laura. Et elle a passé la nuit à l’hôpital. Et j’ai pleuré à son chevet, impuissant. J’ai relâché tout ce que j’avais réprimé pendant son absence. L’inquiétude, la tristesse, la solitude, la culpabilité, la honte… oui, la honte. J’ai honte de ne pas avoir été à la hauteur, de ne pas avoir pu la protéger. C’est la deuxième fois que, près de moi, elle fini à l’hôpital, la première fois étant quand elle s’est pris cette balle pour moi.

Je sens du mouvement dans le lit. Ma conscience revient doucement en l’entendant souffler et j’ouvre les yeux, la regardant en grimaçant de sommeil. Laura a le front appuyé sur ses genoux. Elle pleure ? Je m’assois dans le lit et pose ma main dans son dos pour le caresser, cette scène ayant pour effet de me réveiller un peu plus vite. Je m’approche un peu et passe mes bras autour d’elle pour la serrer contre moi. « Tu as encore fait un cauchemar ma belle ? » Je pose ma main sur sa tête pour la poser contre moi et embrasse sa tête. « Je suis là. »

C’était difficile pour Laura de se remettre sur pied. En fait, elle ne savait pas pourquoi elle n’y arrivait pas, mais peut-être est-ce que c’était normal ? De toute sa vie, la jeune femme avait toujours eu une grande confiance en elle, elle avait toujours suivit son instinct et elle avait toujours mener ses enquêtes avec le plus grand soin. Cependant, le retour de Michael dans sa vie puis ce fameux R. qui n’était autre que son ex l’avait ébranlée. Plus qu’elle ne le penser. Et l’enlèvement n’avait rien aider. Elle avait vu la haine dans le regard de Mick lorsqu’il l’avait maintenu dans son sous sol. Il voulait vraiment qu’elle ait mal et que les autres personnes autour d’elle aient mal. Elle avait entendu Emily qui était venu manger mais qui ne pouvait pas se douter que sa mère se trouvait sous ses pieds. Emily… Elle avait fait confiance à son père. Laura ne savait pas que Adrien avait envoyé l’adresse de leur maison à la jeune femme pour qu’elle puisse passer. La lieutenant s’inquiétait beaucoup pour sa fille aussi. Qu’est-ce que Michael avait pu lui dire pendant toutes ces soirées où ils s’étaient vu ? Parce que Laura n’était pas bête, elle se doutait bien que sa fille avait eu envie de retrouver son père. Elle ne lui en voulait pas parce que c’était tout à fait normal pour la jeune femme de retrouver une figure paternelle. Elle avait revu sa mère, maintenant elle voulait revoir son père pour le connaitre. Mais Laura avait peur que Mick se soit servit de sa colère contre elle pour la remettre à Emily… mais cette dernière était plus intelligente que ça. Laura ne se doutait pas que sa fille allait faire la part des choses.

Pour la centième fois, Laura se réveilla en sursaut avec les mêmes rêves qui venaient la hanter. Il fallait qu’elle surmonte cette épreuve. Elle allait devoir trouver un psychologue, c’était obligé. Sans doute qu’elle allait prendre celui du boulot, ce serait plus simple et les délais n’étaient pas énormes. Mais il faudrait déjà qu’elle arrive à sortir de chez elle. Adrien avait tout fait pour rester avec elle. Il n’allait plus au travail et faisait tout de la maison. Elle appréciait beaucoup ce geste, mais d’un autre coté, elle se trouvait égoïste de lui demander de rester avec elle. Ses employés avaient aussi besoin de lui… Et elle s’en voulait de lui faire subir ses nuits horribles. Il ne dormait pas beaucoup lui non plus. Alors encore une fois, avec une grande patience, elle le sentit bouger à coté d’elle et venir passer sa main dans son dos pour la caresser doucement. Elle ne sursautait pas, elle profita juste du moment. Il lui demanda si elle avait fait un cauchemar et elle releva la tête avant de le regarder et lui dire :

« Oui… Comme d’habitude… »

Elle ne pleurait pas, mais elle n’était pas bien non plus. Il vient posa doucement sa main sur sa tête pour venir la poser contre lui et il lui embrassa la tête en lui disant qu’il était là. Elle passa ses bras autour de son torse et se serra contre lui, étouffant un sanglot :

« Je sais… Heureusement que tu es là… Je suis en train de craquer Adrien… »

Elle prit une grande inspiration pour se calmer. Elle ne voulait plus pleurer. Elle avait pleurer plus souvent ces derniers jours qu’au cours des dernières années. Elle s’était cru forte, mais elle ne l’était pas…

« Il m’a brisé… Il y est arrivé Adrien… Je dois remonter la pente, mais je ne sais même pas si je vais y arriver. Je crois que je me pensais… plus forte… »

Laura est réveillée et sur le coup, je me demande si elle pleure. Quand je passe ma main dans son dos, je lui demande si elle a fait un cauchemar et constate avec soulagement qu’elle ne pleure pas. En revanche, elle me confirme mes soupçons et je n’aime pas ça. Je sais à quoi elle a rêvé, ou du moins je me doute. Heureusement que son ex est en prison car je lui ferais bien la peau moi-même. Mais je reste calme. Je ne veux pas m’emporter ou devenir tendu à cause de cet enfoiré. Laura a besoin que je reste calme et à son écoute. Doucement, j’attire Laura vers moi pour la serrer dans mes bras.

Ma main sur sa tête, je caresse ses cheveux et pose un baiser sur sa tête. Je lui dis que je suis là et elle ne tarde pas à me dire qu’elle le sait et qu’heureusement, je le suis, car elle est en train de craquer. Ses bras autour de moi, je souhaite lui donner le plus de chaleur possible, question qu’elle soit bien et confortable, qu’elle se sente en sécurité. Mais quand elle reprend, je sens qu’elle retient ses émotions. J’entends le sanglot qu’elle étouffe, et ça me brise le cœur. Elle inspire profondément alors que je ferme les yeux en la serrant un peu plus fort contre moi.

Elle donne alors la victoire à son ex, ce qui me fend le cœur un peu plus. Non, il ne peut pas avoir gagné. Je refuse de lui accorder la moindre victoire. Laura me dit qu’elle doit remonter la pente mais qu’elle ne sait pas si elle y arrivera, ayant pensé qu’elle était plus forte. C’est alors à mon tour d’inspirer profondément. Doucement, je l’invite à s’écarter et pose ma main sur sa joue pour l’inviter à me regarder. « Laura… »

Mon regard est tendre, doux, même admiratif. Mes pupilles se perdent sur son visage alors que je replace les mèches de ses cheveux derrière ses oreilles. Elle est magnifique. Je l’aime tant, et je voudrais tellement qu’elle s’aime autant. Je croise alors son regard à nouveau, caressant sa joue. « Il ne t’a pas brisée. Certes, la situation est difficile, mais tu es loin d’être brisée. Parce que ma chérie, tu es bien plus forte que ce que tu penses. »

Ma main de libre vient chercher la sienne et je colle ma paume à la sienne, entrecroisant mes doigts avec elle. « Ton ex n’a que le pouvoir que tu lui autorises d’avoir sur toi. Tu es une femme forte, bien plus forte que ce que tu penses même. Quand tu tombes, tu te relèves. Ce n’est pas quelqu’un de faible qui oserait se prendre une balle pour un homme comme moi. Et j’étais encore un étranger à l’époque, en quelque sorte. » Sans oublier que je suis un criminel aux yeux de la justice. Je lui souris légèrement à ce souvenir. Si elle a besoin de se rappeler de sa force, alors je vais le lui rappeler. « Lui, il est faible. Il faut être même très faible pour tomber aussi bas dans la vie. »

Sans prévenir, je pose un chaste baiser sur ses lèvres puis lui sourit. « Tu es la femme la plus formidable qui soit. J’aimerais tant que tu te vois avec mes yeux. Viens là… » À nouveau, je passe mes bras autour d’elle et la serre contre moi. Mon sourire disparaît un peu pendant le silence qui s’installe. Je repense aux dégâts qu’il a causé et ça me rend malade. « Tu sais… Je ne nie pas qu’il ait causé de gros dégâts. Moi aussi ça m’a blessé. Tu n’as pas idée du mal que j’ai quand je te revois inconsciente dans les bras de Dimitri dans ma tête. J’ai cru devenir complètement dingue. Mais… Il n’y a pas que toi et moi que ça a atteint toute cette histoire. » À nouveau, je pose un baiser sur sa tête. « Je pense que tu devrais reprendre contact avec Emily. Je crois que ça vous ferait du bien à toutes les deux. »

Laura ne se sent pas bien depuis que Michael l’a retenu contre son gré. En fait, elle ne se sent pas bien depuis qu’il est revenu dans sa vie. Elle pensait que les choses auraient changé depuis qu’ils ne s’étaient plus vu, mais non. En fait, le jeune homme lui en voulait de ne pas avoir fait des efforts pour le retrouver. De partir avec elle. Est-ce que leur vie aurait été magnifique si elle était partie avec lui ? Ils n’avaient que quinze ans à l’époque… Personne n’aurait cru en eux, Laura avait eu peur de se retrouver à la rue avec un enfant. Oui, elle n’avait pas résisté à ses parents, mais c’était pour le bien de cet enfant… Emily n’avait pas eu le plaisir de grandir avec ses parents, mais au moins, elle avait eu un toit sur la tête… Laura connaissait son capitaine, elle savait qu’Andrew était quelqu’un de très bien. Elle n’avait pas eu l’occasion de connaitre Madame Stewart cependant…

Etre dans les bras d’Adrien était la seule chose qui suffisait à Laura. Elle reprenait sa force en étant dans ses bras. C’était ce qui lui faisait le plus de bien. Alors qu’elle lui dit qu’elle se pensait plus forte que ce qu’elle pensait, Adrien murmure son prénom avant de poser une main contre sa joue pour qu’elle le regarde. Ses yeux croisent les siens et elle l’écoute lui dit qu’il ne l’avait pas brisé, que la situation était difficile, mais qu’elle n’était pas brisé. Elle était plus forte qu’elle ne le pensait. De sa main libre, il vient prendre la sienne et il croise leurs doigts ensemble. Il reprenait en lui disant que son ex n’avait de pouvoir que ce qu’elle lui autorisait. C’était vrai au fond, Laura laissait beaucoup de place à Michael dans sa vie actuellement alors qu’elle ne devrait pas. Elle pensait surtout au fait qu’il puisse sortir un jour ou alors qu’il s’en prenne à Emily… Adrien continue en lui disant qu’elle était une femme forte et qu’elle l’était plus qu’elle ne le pensait. Lorsqu’elle tombait, elle se relevait. Et puis, peu de gens auraient pris une balle pour quelqu’un comme lui, même s’il était un peu un étranger. Elle le regarda pendant un instant avant de lui dire :

« Je n’ai pas réfléchi à l’époque. C’était presque logique pour moi. »

Peut-être qu’elle était déjà amoureuse à cette époque. Laura lui sourit aussi un peu. Il est vrai que peu de personne aurait prit une balle pour quelqu’un qu’il connait à peine. Il rajoute alors que Michael est faible parce qu’il faut être faible pour être tomber aussi bas. Laura sait qu’il a raison, mais elle ne peut s’empêcher de se dire qu’elle aurait pu éviter la chose. Mais cela ne servait à rien de revenir sur le passé. Il vient poser un baiser sur ses lèvres et elle sourit un peu plus. Elle l’aime tellement… Il lui dit alors qu’elle est la femme la plus formidable qu’il ai connu et qu’il aimerait qu’elle le voit avec ses yeux. Elle se laisse aller contre lui quand il lui dit de venir vers lui. Elle se serre contre lui et lui dit :

« Je le vois déjà… »

Le silence apparait pendant un petit moment avant que Adrien ne reprenne la parole et lui dise qu’il ne peut pas nié qu’il a fait des dégâts. Michael. Adrien aussi a été blessé dans cette histoire, il était dans un état pas possible quand il l’a vu inconsciente dans les bras de Dimitri. Laura ne peut l’imaginer. Elle était tellement faible qu’elle n’a même pas vu le garde du corps d’Adrien venir la sauver. Elle était déjà dans les vapes, mais elle ne savait pas depuis combien. Adrien lui dit alors qu’ils n’étaient pas les seuls à avoir été toucher dans cette histoire. Il vient poser une nouvelle fois un baiser sur sa tête et elle ferme les yeux. Il lui dit alors qu’elle devrait reprendre contact avec Emily. Il pensait que cela allait faire du bien à toutes les deux. Laura se redresse un peu avant de dire :

« J’y pensais… Est-ce qu’elle sait ce qui s’est passé ? Je n’ai pas eu le temps d’en discuter avec elle depuis… Tout ça… Est-ce que je devrais lui demander de passer à la maison ? »

La nuit était très avancé, mais Laura ne se permettrait pas d’envoyer un sms à sa fille en plein milieu de la nuit.

« Je le ferais demain… J’ai besoin de la voir… »

Adrien avait raison, le mieux serait de la voir. La pauvre allait sans doute tomber des nues… sauf si elle savait déjà ce qui s’était passé ? Laura se serra contre Adrien et à force de câlins, finit par se rendormir contre lui…  

Laura… Ma pauvre Laura… Si je déteste ce vaurien de Michael d’avoir blessé physiquement ma douce, je lui en veux encore plus de lui avoir fait du mal mentalement. Oh, je n’ai pas de problème à lui rappeler la femme forte qu’elle est et combien elle est une femme extraordinaire comme il en existe peu, mais je préfère le faire quand elle n’en doute pas, quand elle va bien. Je ne veux pas qu’elle doute. Je veux qu’elle soit bien. Je veux qu’elle soit heureuse. Alors pour l’instant, je recolle les morceaux, mais Michael ne perd rien pour attendre. Il le regrettera amèrement. Mais çe sera quand j’aurai le temps de contrôler ma colère, et quand j’aurai du temps à accorder à la petite personne qu’il est. Mon temps est plus précieux que lui. Et de toute façon, c’est moi qui dicte les règles, qui tire les ficelles, qui tiens les rennes. Pas lui.

Je rappelle donc à Laura la personne qu’elle est et lui dit même qu’il faut être fort pour prendre une balle pour un homme comme moi. Surtout elle en tant que policière et moi en tant que "criminel". Je lui offre un chaste baiser et lui dit que j’aimerais qu’elle se voit avec mes yeux. Je l’attire à moi pour la serrer encore dans mes bras, voire la réchauffer si elle en a besoin. Mon corps boue encore à force d’être sous les couvertures. Elle se blottit alors contre moi et me dit que c’est déjà le cas. Je souris à cette phrase. J’en doute fortement. Elle tomberait amoureuse d’elle-même si c’était le cas, ce qui n’augurerait rien de bon pour moi. Mais je ne dis rien. Au moins, elle a une légère idée de ce qu’elle représente pour moi.

Je n’ai peut-être pas été celui qui a été enlevé, mais j’explique à Laura que la torture m’a été faite aussi. Quand elle a disparu, j’ai cru devenir fou. Et la voir inconsciente dans les bras de Dimitri m’a profondément troublé. Mais j’ajoute à cela que nous ne sommes pas les seuls à avoir été blessés par cette histoire. Je pense à la jeune Emily qui, je le sais bien, s’était rapprochée de son père avant qu’il ne passe à l’action. La pauvre avait déjà un certain mal de vivre d’après ce que j’ai pu comprendre. Elle doit se sentir trahie et profondément blessée par cette histoire. C’est un peu pour cette raison que j’ai envoyé ce message à Emily pour lui donner notre adresse. Je ne donne cette adresse à personne normalement, mais j’ai fait une exception pour cette fois. J’invite du coup ma merveilleuse conjointe à contact avec sa fille et celle-ci me répond qu’elle y pensait déjà, se demandant du coup si elle sait ce qu’il s’est passer et si elle devrait l’inviter à la maison.

« Oui, tu devrais l’inviter. » Je ne mentionne pas que j’ai déjà envoyé un message. Au pire elle l’apprendra plus tard, ça ne fait rien. J’ai fait ça pour elle après tout. Laura me dit donc qu’elle va l’inviter et qu’elle a besoin de la voir. Pendant qu’elle s’assoupit doucement, je caresse ses cheveux et la berce doucement dans mes bras jusqu’à ce qu’elle s’endorme. Je la replace donc doucement sur le lit et me replace à côté d’elle, la gardant contre moi pour me rendormir.

Il est presque 10h quand je me réveille. Laura dort encore et je m’éclipse du lit pour aller m’hydrater un peu. Je ne porte qu’un pantalon quand j’enfile un peignoir. Je suis en train de cuisiner – chose que j’ai commencé à faire plus fréquemment depuis une semaine – quand j’entends l’ascenseur ouvrir ses portes dans l’entrée. Je fronce alors les sourcils, ferme l’élément sur lequel je cuisinais et ferme mon peignoir avant de me rendre vers l’entrée. C’est alors que je la vois dans l’entrée, légèrement déstabilisée. « Oh, Emily ! Bonjour. Je t’en prie, entre et fais comme chez toi. » Je l’invite à me suivre, mais je la sens méfiante. « Vous êtes le propriétaire du Rising Sun, non ? » Je lui souris. « Oui, mais je suis aussi le conjoint de Laura. Ne t'inquiètes pas, elle est là. Allez, viens. » Je pars donc vers le salon et l'invite à s’asseoir. « Je suis content que tu sois venu. Elle sera heureuse de te voir. Je vais la prévenir que tu es là. »

Je laisse donc Emily et me rend à la chambre où Laura dort encore, sans doute épuisée par sa nuit éprouvante. Je m’assois donc sur le bord du lit et caresse ses cheveux pour la réveiller doucement. « Ma belle… Laura… Il faut te réveiller. » Je me penche et pose un baiser sur sa tête. Quand elle a ouvert les yeux, je lui souris. « Bonjour… Je suis désolé de te réveiller… Mais Emily est ici. Elle vient d’arriver, elle attend au salon. »

Ça fait une semaine que j’ai le goût amer de la trahison et de l’abandon en bouche. Ça fait une semaine que je le noie ce goût avec de l’alcool, pour me faire oublier ce qu’il a pu faire, pour me faire oublier que je me suis fait avoir comme une bleue. Je lui ai fais confiance. En même temps c’est ma faute. J’aurais dû me douter que ça arriverait. Tous mes parents m’ont abandonné une fois, alors pourquoi pas lui ? Il fallait bien que ça arrive, non ? Ce qui me blesse le plus, c’est qu’il a osé me faire entrer chez lui en sachant pertinemment qu’elle était sous nos pieds. A-t-elle entendu ce que nous nous sommes dit ? A-t-elle entendu ce qu’il m’a dit ? Ce connard me parlait en sachant très bien qu’il n’allait pas rester près de moi. Il m’a regardé dans les yeux en me parlant comme si nous allions nous revoir bientôt.

Je n’ai que très peu dormi cette nuit. Ça fait une semaine que je me repasse tous les moments avec lui en boucle dans ma tête, me demandant où j’ai pu faire une erreur, où est-ce que je n’ai pas vu le signe qu’il était un psychopathe. Mais ce matin, je n’arrête pas de regarder cette adresse que j’ai dans mon téléphone, celle de Laura qu’on m’a envoyée anonymement. Si je ne suis pas encore allée la voir, c’est parce que j’ai honte. Cette conversation que j’ai eu avec mon père, mon vrai père, celui qui m’a élevé, quand je lui ai dit que Laura était ma mère, me revient en tête comme un coup de fouet en plein visage. Au fond, je sais que je ne la détestais pas, Laura. J’avais juste peur. J’avais peur de vivre exactement ce que j’ai vécu il y a une semaine avec Michael. Et dire que je me suis autorisé à l’appeler papa…

J’ai donc décidé de faire face à ma peur aujourd’hui. Il est environ 8h quand je quitte la maison. J’ai peur de sortir depuis mon agression survenue il y a un mois, mais j’ai tout de même décidé de ne pas prendre de taxi. J’ai pris le métro à la place, question de marcher un peu et réfléchir à ma démarche. Mais quand j’arrive à l’adresse, je prends un moment pour contempler l’endroit. Je doute fortement que Laura puisse se payer un endroit pareil avec le salaire qu’elle fait. Sinon je vivrais dans le grand luxe moi aussi. Même tante Juliet ne vit pas dans un luxe pareil et elle a un sacré bon salaire. Enfin, j’entre après un moment, essayant un peu de me repérer. Apparemment, je dois prendre l’ascenseur pour me rendre à son appartement.

Quand j’arrive en haut, je ne suis pas accueillie par une porte, mais l’entrée en elle-même. Elle vit dans un putain de penthouse de Manhattan, rien de plus ! Déstabilisée, je regarde autour et sursaute quand un homme en peignoir apparaît. Je fais un pas en arrière même. Merde ! J’suis dans la merde ! J’suis chez un homme ! Et pas n’importe qui. Je suis chez le propriétaire du Rising Sun. Enfin, il me semble… Il m’invite à entrer et je reste sur place, prête à me défendre cette fois s’il tente quoi que ce soir. « Vous êtes le propriétaire du Rising Sun, non ? » Je ne m’attendais pas à un sourire de sa part. Il confirme que oui, mais il ajoute à cela qu’il est le conjoint de Laura, ce qui explique le luxe. Il ajoute également qu’elle est là, ce qui me rassure. Je ne suis pas complètement seule avec lui.

Je le suis jusqu’au salon et il me dit d’attendre, qu’il va aller la prévenir de ma présence. Je m’assois donc sur le canapé, presque mal à l’aise de m’asseoir sur un meuble aussi dispendieux et attend sagement. Les minutes me paraissent éternelles. J’ai le temps de me demander si je ne devrais pas fuir en courant d’ailleurs… et aussi de remarquer le bar qui me semble très invitant. Mais je reste sage et attend. Et quand je la vois arriver, je me lève, nerveuse et la regarde, les traits tirés par la fatigue. Ma nervosité est apparente. Est-ce qu’elle va me haïr d’avoir été proche de son ex ? « … Salut. » C’est vraiment tout ce que j’arrive à dire. J’ai le souffle coupé. J’ai peur de faire ou dire une bêtise. J’ai peur de subir un rejet ou un abandon. Mais je suis là. Comme pour m’aider, me donner du courage et me protéger, je porte un sweat du NYPD, celui que j’ai dérobé à mon père après mon agression il y a un mois.

L’idée d’inviter Emily à la maison avait déjà effleurer l’esprit de Laura. En fait, c’était sans doute le bon moment pour mettre les choses à plat et surtout, pour la rassurer. Parce que la lieutenant sait que Michael a passé du temps avec Emily, il le lui a dit. Mais qu’est-ce qu’il a pu lui dire ? Est-ce qu’il l’a monté contre elle pour lui faire croire que c’était de la faute de Laura tout ce qui se passait ? Il l’avait même invité chez lui alors qu’il savait pertinemment que Laura se retrouvait sous leurs pieds pendant tout le repas ? Elle n’avait même pas pu faire du bruit pour que Emily l’entende. La jeune femme devait être totalement perdue. La pauvre, c’était comme si on venait de la trahir une deuxième fois et cette fois, c’était par son père. Tout ce qui importait à Laura maintenant, c’était que les choses se passent mieux entre elles et elle devait l’invité à venir. Alors, elle dit à Adrien qu’elle allait envoyer un message à Emily le lendemain matin sans se douter que son bel homme avait déjà donné son adresse à la jeune femme. Laura finit par s’endormir contre son amoureux et pu dormir d’un sommeil sans rêves.

Le lendemain, Laura ne se rend même pas compte que Adrien se réveille avant elle. C’est une habitude qu’il a depuis quelques jours. Il arrive même a cuisiner. Il y a un petit coté sexy a tout ça. Mais pour le moment, la policière dort. Mais plus pour longtemps. Elle sentit un main dans ses cheveux et une voix qui lui demande de se réveiller. Elle grogne un peu avant de finalement ouvrir les yeux et voir Adrien à ses cotés. Il lui dit qu’il est désolé de la réveiller, mais qu’Emily est là. Elle vient juste d’arriver et elle attend au salon. Laura se redresse d’un coté.

« Quoi ? Comment peut-elle être ici ? Je ne lui ai pas envoyé de sms avec l’adresse ? »

Se fichant pas mal de sa tenue, Laura passe juste un peignoir sur le t-shirt et le short qu’elle porte en guise de pyjama et marche rapidement vers le salon. Puis, elle la voit. Elle est là, fatiguée, attristée, nerveuse, en colère sans doute, mais elle est là. Laura s’approche d’elle alors que la jeune femme se lève en lui disant un salut. Elle ne sait pas quoi dire, elle le sent. Alors Laura fait ce qui lui semble juste. Elle s’approche de sa fille et vient la serrer dans ses bras. Elle est vivante, elle est là et c’est tout ce qui compte. Laura ne sait pas comment Emily va réagir à ce geste de tendresse alors elle y met un terme un peu plus vite que prévu. La policière attrape les mains de sa fille et l’invite à s’asseoir de nouveau.

« Tu es là… J’avais peur… J’avais peur que tu ne veuilles pas me voir après ce qui s’est passé… Je ne sais pas ce… ce qu’il t’a dit, mais je suis là. Je serais toujours là pour toi Emily. Je n’ai pas l’intention de te laisser tomber une nouvelle fois… J’ai aussi besoin de toi… On n’est pas partie sur de bonnes bases toutes les deux… J’aimerai que les choses changent… »

Laura est loin d’imaginer que Emily a un soucis avec l’alcool. Elles ne sont pas assez proches pour ça. Mais si sa fille avait un soucis, la mère allait tout faire pour la sortir de là. Laura se permet une douce caresse sur la joue de sa fille avant de se détacher d’elle et lui demander :

« La question est sans doute dure, mais… comment vas-tu ? »

Laura arrive et je me lève nerveusement. Tout à coup, j’ai envie de prendre mes jambes à mon coup et fuir le plus loin possible. Je ne sais pas comment agir à côté d’elle en fait. Non seulement parce que j’ai passé plus d’un an à lui faire la gueule alors qu’à côté, j’ai accepté son ex très facilement sans jamais me poser de question, mais aussi parce que justement, j’ai honte d’avoir été proche de mon géniteur et, par le même fait, lui avoir probablement fait du mal. Je n’ose même pas imaginer comment elle a dû se sentir quand elle m’a entendu entrer dans la maison de Michael. Du coup je reste plantée là comme une idiote en lui sortant un « Salut » qui a l’air si vide. Ne rien dire aurait eu le même effet.

Mais Laura bouge et agit à ma place. Elle comble l’espace entre nous et me serre dans ses bras, ce qui me prend par surprise. J’oublie même qu’il y a un homme dans la maison qui en ce moment s’habille dans le but d’aller reprendre sa cuisine par la suite. Non, je suis seule au monde avec Laura, et j’ai l’impression que je m’apprête à paniquer. Je pose mes mains dans son dos comme si j’avais oublié comment faire un câlin, mes muscles tendus au point de m’en faire presque mal. Elle s’éloigne alors et prend mes mains. Elle me dit qu’elle a craint que je ne veuille pas la voir après ce qui s’est passé. Ce qui est complètement con parce que c’est exactement la peur que moi j’ai eu. Comment a-t-elle pu penser que je lui en aurais voulu de se faire enlever par l’autre crétin ? Mais elle m’explique un peu mieux le fond de sa pensée. Elle a en fait eu peur que Michael me parle en mal d’elle. C’est donc un bonheur que je n’aie pas eu envie de parler d’elle avec lui. Et je crois que lui non plus n’en avait pas vraiment envie.

Laura me dit qu’elle est là pour moi. Putain… C’est elle la victime et c’est elle qui est là pour moi ? Ça ne fait aucun sens tout ça. Enfin, si ça en fait un peu. Laura agit exactement comme le ferait une mère en fait. Et ça, ça me perturbe encore plus. Si elle ne tenait pas mes mains, elle les verrait trembler. Elle me dit qu’elle veut repartir avec moi sur de meilleures bases, que les choses changent. Et au fond, je sais que moi aussi j’en ai envie, depuis bien plus longtemps que je n’ose me l’avouer à moi-même. Puis vient cette question, celle qui me transperce le cœur comme un coup de poignard. Mon visage se crispe de tristesse et alors ma peine commence à s’évacuer. Par réflexe, je me faufile dans ses bras. Je crois qu’inconsciemment, je cherche autant à cacher mon visage, qu’elle ne me voit pas pleurer, mais aussi à trouver ce réconfort, celui d’une mère, que je n’ai pas eu depuis bien des années.

Je pleure pendant une minute avant de finalement parler dans mes sanglots. « Je suis tellement désolée… » Je ferme les yeux. J’ai eu tort et ça me fait tellement mal. « Je lui ai fait confiance, et il t’a fait du mal… J’ai jamais voulu ça. J’ai jamais voulu te faire du mal… » Je tremble alors dans ses bras. « Si j’avais su… que t’étais là quand j’y suis allée, je t’aurais sorti de là… je t’aurais sorti de là… » Je répète ma dernière phrase dans un murmure, ma voix étouffée par les pleurs. Je m’en veux tellement, comme si c’était ma faute alors que je sais que je n’ai aucun tort. Et je me trouve encore plus conne qu’avant.

Emily est là. Dans l’appartement d’Adrien et c’est tout ce qui compte. Laura se fiche un peu de comment elle est habillée, elle va rejoindre sa fille au salon. Elle est là, certainement pas dans un bon état, mais elle est là. Elle semble nerveuse, en colère, sans doute qu’elle ne comprend pas certaines choses… mais elle est là. Laura fait ce qu’elle pense être le mieux, elle la prendre dans ses bras pendant quelques secondes avant de la relâcher et de lui prendre les mains. Elle lui explique ce qui s’est passé et surtout son ressenti. Elle veut juste repartir sur de bonnes bases avec sa fille, c’est tout ce qui compte. Puis, elle lui demande comment elle va. Elle sent tout de suite que ce n’était pas la question à poser, mais Emily la surprend et vient se faufiler dans ses bras et Laura referme ses bras autour de la jeune femme pour la serrer contre elle, lui faire ressentir qu’elle n’est pas toute seule. Elle pleure Emily, mais ce n’est pas grave. Laura se doute que ce n’est pas une situation facile pour la jeune femme… Alors, elle attend patiemment que sa fille se calme un peu avant de parler. Lui dire qu’elle est désolée. Qu’elle avait fait confiance à Michael et il lui avait fait du mal. Elle n’avait jamais voulu ça, elle ne voulait pas faire du mal à sa mère. Laura la sent qu’elle tremble entre ses bras alors elle lui frotte doucement le dos avec sa main. Emily lui dit alors que si elle avait su, elle l’aurait sortit de là, répétant la dernière phrase dans un murmure. Laura ferme les yeux et pose doucement son menton contre les cheveux de la jeune femme avant de lui répondre.

« Tu n’as pas à être désolé Emily. Tu lui as fait confiance parce que c’était ton père, que vous avez beaucoup de choses en commun. Et c’est normal Emily. Je ne t’en voudrais jamais d’avoir voulu faire connaissance avec ton père. Je m’en veux que ce soit passer comme ça… »

Elle sent les larmes lui montées aux yeux, mais elle ne craque pas. Elle a assez pleuré ces derniers jours. Elle reprend doucement.

« C’est une bonne chose que tu n’es pas découvert que j’étais là quand tu es venue le voir. Parce qu’on ne sait pas comment il aurait réagit et je m’en serais voulu toute ma vie s’il t’avait fait souffrir… Je m’en veux déjà assez de ne pas avoir tenu tête à mes parents concernant ta garde… »

Laura continue de la serrer contre elle pendant un moment avant de se détacher un peu de sa fille et de l’entrainer vers le canapé pour qu’elles s’assoient toutes les deux. Laura replace une mèche de cheveux de sa fille derrière son oreille avant de lui sourire, certainement un peu tristement, mais elle sourit.

« Je suis contente que tu sois là Emily. J’ai vraiment envie qu’on reparte sur de bonnes bases, mais je n’ai pas envie de t’imposer la chose… Je serais toujours là pour toi d’accord ? Quand tu seras prête, on pourra faire des choses ensembles… Se reconstruire ensemble… »

Je ne réponds même pas à sa question, à savoir comment je vais. Je vais mal, c’est évident. Mais je ne vais pas lui dire ça. Je ne vais pas me plaindre alors que c’est elle la victime. Je ne fais que ça, me plaindre, en me noyant dans l’alcool. Mais alors que je viens de lui présenter mes excuses, plates ou non, elle me dit que je n’ai pas à le faire. J’aurais pourtant dû savoir. Si je l’avais su qu’elle était là, sous mes pieds quand j’étais chez lui, je l’aurais sortie de là. J’aurais même osé cogner cet enfoiré si ça avait été nécessaire. Certes, c’est un homme, mais ma façon de me battre est sans aucun doute plus tactique que la sienne, moins brutale, alors peut-être… Peut-être… Enfin… On s’en fout maintenant. Je n’ai pas su. Malheureusement…

Laura me dit qu’elle ne m’en veut pas d’avoir fait confiance à Michael. Elle me dit qu’elle s’en veut que ce soit passé comme ça alors que c’est complètement con qu’elle se blâme pour quoi que ce soit. C’est lui le connard. Ce n’est pas à elle de s’excuser. Elle ajoute que c’est une bonne chose que je n’aie pas découvert qu’elle était là. En réalité, je pense que Michael ne m’aurait jamais fait le moindre mal. Mais alors que je me dis ça, je me demande en fait si je ne suis pas stupide de croire une chose pareille. Après tout, peut-être qu’il faisait exprès de se faire apprécier de moi pour mieux me poignarder dans le dos plus tard. Tous les connards sont les mêmes après tout, non ? Je me sens tellement stupide. Je croyais avoir fait confiance à la bonne personne, celui qui me ressemblait. Un noir dans un monde de blancs. Un homme qui a connu les mêmes injustices que moi. Je pensais pouvoir découvrir enfin quelqu’un qui puisse comprendre tout ça, mais au final, je n'ai trouvé que tromperie. J’en ai voulu à Laura mais… maintenant c’est fini.

Je pousse un sanglot quand elle me dit qu’elle aurait dû se battre contre ses parents pour me garder. Je la serre même un peu plus fort, sans non plus lui faire mal. Je ne sais pas après tout quelles sont ses blessures. Je ne sais même pas ce qu’il a osé lui faire. J’ai alors les pires craintes qui commencent à naître dans ma tête mais je ne dis rien. Pas pour l’instant. Laura m’entraîne vers le canapé et je m’y assois sagement, essuyant mes joues pour laisser de la place aux prochaines larmes. Malgré tout ce qu’elle a vécu, elle trouve la force de m’offrir un sourire. Certes, ce sourire est triste, mais elle y parvient tout de même. Cette femme est forte putain !

Je l’écoute me dire qu’elle est contente de me voir et qu’elle a envie que nous repartions sur de bonnes bases, sans non plus vouloir m’imposer quoi que ce soit. Je crois qu’il est temps que je joue la carte de l’honnêteté avec elle. Elle me dit qu’elle sera toujours là pour moi et mon visage se crispe de douleur. Ces mots, je me souviens encore de quand ma mère adoptive me les a dit quand j’étais encore jeune. Je baisse les yeux et essuie encore mes larmes, inspirant profondément. Je pense vite fait à mon père, le vrai, celui qui m’a élevé et qui est là pour moi, celui qui me soutient et qui sera toujours de mon côté, peu importe que j’aie raison ou tort. Je repense à ma conversation avec lui quand je lui ai annoncé que ma mère biologique avait prit contact avec moi.

« En réalité Laura… Je crois que si je t’en voulais, c’était simplement parce que c’était plus facile comme ça. Mais en réalité je ne t’en veux pas. » J’inspire encore, puis expire. J’essaie de me calmer un peu. « Ma relation avec la femme qui m’a adoptée, elle ne s’est pas bien terminée. Je me suis convaincu que j’étais bien, seulement moi et mon père. Je ne m’étais jamais vraiment posé de questions sur mes parents biologiques. Alors que tu as débarquée… J’ai juste été perturbée, et j’ai eu peur de revivre la même chose qu’avec ma m… l’ex-femme de mon père. Mais… J’aurais pas dû… »

Je soupire, essuyant mes joues une énième fois. J’arrive pourtant doucement à me calmer en parlant. J’ai besoin d’évacuer tout ça. « Avec Michael… j’ai vu l’occasion de connaître mes origines, connaître un parent qui puisse comprendre ma situation dans le monde, quelqu’un qui a vécu les injustices que j’ai vécu… » Mon menton tremble, signe que les sanglots sont sur le point de revenir, mais je les retiens. « Mais j’ai juste été trahie par un autre parent… J’aurais dû avoir confiance en toi… Je… C’est avec toi que j’aurais dû passer autant de temps… Je… Je veux bien qu’on reparte de zéro. Je veux bien que tu sois ma mère. Si tu veux bien d’un bordel comme moi comme fille… » Je détourne automatiquement les yeux. Parler de moi ainsi lui laisse l’indice que je me déteste totalement, laisse paraître le mal-être qui m’habite, sans que j’aie pour autant d’aborder ce sujet-là. Je sais qu’elle ne sera pas d’accord avec moi de toute façon.

Voir Emily dans cet état met Laura dans un état de tristesse profond. Elle savait que sa fille avait vécu beaucoup de choses depuis qu’elle l’avait abandonné... Ce n’était pas facile du tout pour une jeune fille comme Emily. Et ce coup de son père biologique envers sa mère biologique... Elle s’en voulait de ne pas avoir libérer Laura quand elle était présente. Laura secoua la tête doucement. Parce qu’elle savait que Michael n’aurait sans doute pas hésiter à s’en prendre à sa fille. Il était totalement dérangé et ce n’était pas près de s’arranger. Laura aurait du se battre pour garder sa fille, mais les choses ne s’étaient pas passés comme prévu. Emily sert les bras autour de Laura encore plus fort et la mère en fait de même. Les choses auraient pu être tellement différentes... Elle entraine sa fille vers le canapé pour qu’elles puissent être assises confortablement. Laura réussi même à sourire à Emily. C’était une chose incroyable, parce que le lieutenant se doute que les choses allaient changé entre elle. Laura était contente de revoir Emily et elle voulait repartir sur de bonnes bases. C’était la seule chose qu’elle demandait, elle ne voulait pas imposer quoique ce soit à la jeune femme tant qu’elle ne sera pas prête. Elle rajouta qu’elle sera toujours là pour elle. Pourtant, elle voit bien les larmes de la jeune femme coulées sur ses joues. Quelque chose s’est passé dans sa vie pour qu’elle se mette dans cet état... Patiente, Laura attend que la jeune femme reprenne ses esprits avant qu’elle ne lui dise que si elle lui en voulait, c’était parce que c’était plus facile comme ça. En vérité, ce n’était pas le cas, elle ne lui en voulait pas du tout. Laura sentit son coeur battre un peu plus vite. C’était une bonne chose, mais elle ne dit rien. Elle voulait écouter sa fille jusqu’au bout, lui faire comprendre qu’elle n’était pas toute seule. Emily rajouta que la relation qu’elle avait avec sa mère adoptive ne s’était pas très bien terminée. Elle était convaincue que les choses étaient bien qu’entre elle et son père et qu’elle ne s’était pas vraiment posé de questions sur ses parents biologiques. Ce qui était normal, quand les choses vont bien dans votre vie, c’était une réaction normale. La jeune femme rajouta que lorsque Laura était arrivée dans sa vie, elle avait été perturbée et qelle avait peur de revivre la même chose qu’avec l’ex femme de son père... Laura posa doucement une main sur le bras d’Emily.

“Je comprends ce que tu veux dire. Je peux comprendre que les choses ne sont pas faciles aussi. Et je peux comprendre que je t’ai perturbé avec mon arrivée. Je dois avouer que je ne savais pas vraiment comment m’y prendre et je pense que je m’y suis mal prise...”

Ce n’était que la vérité, elle aurait du vivre dans l’ombre plutôt que de chercher à connaitre sa fille. Elle avait une chance, elle travaillait avec le père adoptif de la jeune femme. Elle pouvait toujours prendre des ses nouvelles quand elle en avait besoin sans pour autant alerter le capitaine... Mais il était sans doute déjà au courant par Emily que Laura était sa mère biologique... Emily reprit la parole en lui disant qu’avec Michael, elle avait l’occasion de connaitre ses origines, de connaitre un parent qu’il puisse comprendre sa situation, les injustices vécues dans sa vie. Laura baissa légèrement les yeux. Elle ne pouvait pas comprendre totalement, mais elle en voyait beaucoup dans son travail et elle se doutait que ce n’était pas facile. Emily rajouta qu’elle avait juste été trahi par un autre parent, qu’elle aurait du avoir confiance en Laura et que c’était avec elle qu’elle aurait du passer autant de temps. Emily voulait bien repartir de zéro, que Laura soit sa mère seulement si elle voulait d’un bordel comme elle comme fille. Laura obligea la jeune femme à la regarder de nouveau, cette dernière avait détournée les yeux.

“Hey... Bien sûr que je veux de toi comme fille, peu importe ce que tu traverses dans ta vie ces derniers temps. Je pense que tu as vécu beaucoup de choses et que tu as besoin de quelqu’un a tes cotés. Je serais là. Je serais toujours là maintenant. Je vais faire en sorte de toujours être près de toi et tu pourras toujours me joindre si tu as besoin d’accord ? Et sache que je ne t’en veux pas d’être aller plutôt vers Michael que vers moi... C’est normal. Vous avez beaucoup en commun... mais tu n’es pas Michael. Tu n’es pas une dangereuse psychopathe comme lui... Michael pensait que notre vie aurait pu reprendre où elle s’était arrêté il y a des années...”

Laura avait détourné les yeux à son tour. Elle n’était pas certaine qu’elle aurait pu revivre avec lui après toutes ces années... Et puis de toute façon, la question ne se posait pas : Elle était en couple avec Adrien et c’était parfait. Ce qui était encore plus parfait, c’était que sa fille revienne vers elle.

“Je serais toujours là pour toi ma belle enfant. Toujours.”

Un bordel comme moi. Oui, je suis un bordel à moi toute seule. Je suis une gamine perturbée par son passé beaucoup trop lourd pour une seule personne. Laura m’écoute en silence et je lui explique pourquoi j’ai été plus encline à faire confiance à Michael. La réalité, c’est qu’au fond de moi, je sais qu’il a toujours été très sincère avec moi et que tout ce qu’il m’a dit était réel. C’est bien pour ça que je me suis introduite chez lui après son arrestation. Je m’y suis introduite pour prendre une chose, le petit jouet qu’il m’a montré qu’il avait enfant, un cadeau de sa mère. C’est désormais le seul objet qui me lie à mon passé. J’en veux toujours à Michael, mais je ne pouvais pas laisser cet objet partir avec tout le reste de ses affaires. J’aurais toujours cet objet qui me relira à Michael, même si je ne veux plus jamais le revoir. J’ai cet objet qui me lie à mes origines. C’est déjà ça.

Laura m’assure comme une évidence qu’elle veut de moi comme fille. Je ne sais même pas pourquoi j’ai énoncé la possibilité que ce ne soit pas le cas. C’est évident qu’elle a toujours voulu de moi. Mais je suis comme je suis, péjorative à souhait, avec très peu d’assurance. Mais Laura ajoute qu’elle ne m’en veut pas pour ma relation avec Michael, puisque nous avons beaucoup en commun, et je soupire de soulagement, hochant la tête comme pour la remercier, ajoutant un petit sourire à travers mes larmes. Je suis soulagée qu’elle ne m’en veuille pas, mais j’aurais compris si ça avait été le cas. Elle ajoute qu’il est un dangereux psychopathe et qu’il voulait reprendre sa vie avec elle. C’est donc sans doute pour ça qu’il l’avait enlevée. Quel connard, sérieux. Je suis tellement déçue.

Mon regard perd celui de Laura quand elle détourne les yeux à son tour, comme si elle avait honte de sa relation passée avec Michael. En même temps, je peux la comprendre. Je sais qu’elle ne regrette pas le résultat, qui est moi, alors je ne le prends pas mal. À sa place, j’aurais sans doute le même sentiment. Du coup, sans plus attendre, je passe mes bras autour d’elle pour la serrer dans mes bras. Ça me fait bizarre d’avoir une mère. Une vraie mère. J’avoue avoir peur d’être encore trahie ou déçue. Je suis même terrifiée. Je ne crois pas que je pourrais m’en sortir. Après un moment, je m’éloigne et soupire, essuyant mes yeux qui coulent en riant légèrement, comme gênée de pleurer encore. « Je… je devrais y aller. Je dois aller rejoindre mon père au poste. » Son capitaine. J’inspire profondément. Sans doute que je vais passer voir Jeremy après. Ça me ferait un grand bien. « Mais je suis contente d’être venue. Je... Je crois que ça me fera du bien d’avoir une mère. » Je souris un peu plus et me lève, inspirant profondément. « Adrien a déjà mon numéro, tu peux m’écrire pour que j’aie le tiens si tu veux. » Cette visite aura été bénéfique. Elle était nécessaire. Maintenant, j’ai la conscience un peu plus tranquille.

Mais j’ai quand même besoin d’un verre, ou plusieurs…

Rassurée son enfant, Laura n’avait jamais pu le faire avant, n’ayant pas elever Emily eelle-même. Tout ce que la mère de famille espérait, c’était que la jeune femme ait eu quelqu’un pour la rassurer à son tour. Est-ce que c’était le cas avec le Capitaine Steward ? Sans doute, Laura connaissait son supérieur, elle se doutait qu’il se donnait corps et âme pour son travail et pour sa fille adoptive. Laura n’aurait jamais pu trouver meilleur père pour la jeune femme. Michael aurait sans doute été un bon père s’il n’avait pas péter un cable ces dernières années... Est-ce que les choses auraient changé si Laura aurait réussi à garder Emily et que Michael avait été impliquer dans la vie de famille ? Elle ne savait pas. La vie était pleine de surprises et encore une fois, c’était le cas depuis des mois pour la lieutenant de police...

Alors qu’elle finit son discours, Emily vient la serrer dans ses bras et Laura ferme momentanément les yeux pour en profiter. Retenir l’odeur de sa fille, ses petits gestes, c’était tout ce qui comptait à présent même si tout cela allait être difficile. Emily avait besoin de reprendre confiance en elle, en Laura parce qu’elle ne la connaissait pas... Emily met fin a leur étreinte en rigolant légèrement, essuyant une larme et lui disant qu’elle devait y aller, qu’elle devait aller rejoindre son père au poste. Laura lui fait un sourire et hoche doucement la tête. Les phrases qui suivent la touchent en plein coeur. Cela lui faisait du bien d’avoir une mère. Est-ce que sa mère adoptive n’avait pas été présente ? Peut-être, Laura n’était pas légitime de poser la question pour le moment. Laura se lève à son tour et Emily lui dit qu’Adrien a déjà son numéro et qu’elle pouvait lui écrire pour qu’elle ai le sien. Laura hocha doucement la tête et lui dit :

“Je lui demanderais ton numéro et je t’envoie un message dès que je l’ai. Merci d’être passer Emily... Je pense qu’on a beaucoup de temps à rattraper et j’espère qu’on aura l’occasion de se revoir souvent...”

Laura lui fit un petit sourire et la raccompagna jusqu’à la porte d’entrée. Cette visite avait été courte, mais elle savait qu’elle aurait d’autre occasion de la voir. Elle l’espérait... Après le départ d’Emily, Laura chercha Adrien dans le painthouse avant de venir se blottir dans ses bras. Elle avait besoin de lui...

FIN DE RP