Une nouvelle année universitaire commençait. Le genre de détail pour la plupart des professeurs qu’il connaissait. J’ai bien dit la plupart, il y en a pour qui le stress ne passe jamais, même après plus de dix ans. Lui, il se classait dans cette seconde catégorie. Il n’était pas assez blasé par son travail que pour ne pas vouloir actualiser ses cours, ses PowerPoint et même ses syllabus d’années en années. Même si c’était parfois à un détail près. C’est après tout dans les détails que l’on voit si l’orateur est un passionné ou un salarié en attente de paie. Du moins, c’est ainsi qu’il voyait les choses. De même, vous ne verrez jamais Santiago Madrigal arrivé en retard à un de ses cours. Le quart d’heure académique ? En général, il était dans l’amphithéâtre, avant la plupart des élèves. Déjà parce qu’il estime que c’est la moindre des politesses, et que si l’on veut la même politesse d’autrui, il faut commencer par montrer l’exemple. Ensuite, car comme ça, il pouvait s’assurer que tout fonctionnait comme prévu. Il en avait trop vu de ses collègues pesté parce que l’informatique faisait des siennes. Cela étant, Tiago n’était pas toujours ponctuel dans sa vie privée. C’était même loin d’être le cas.
C’est en fin de journée, qu’il fit la première fois connaissance, visuellement, avec les nouvelles premières années. Oui, visuellement, car à l’université, impossible d’avoir une vraie relation entre le professeur et ses élèves, et ce, par leur nombre. Franchement, celui qui arrive à retenir le nom de tous les élèves en première est un génie. Cela dit, cela s’améliore avec le temps, au fil de l’écrémage qui se fait de lui-même, les classes diminuent en nombre et on peut faire quelques connaissances. Pourtant, cette année, il repéra assez vite un visage familier, qu’il était heureux de voir là, assis dans l’amphithéâtre. Ce n’est qu’une fois le cours informatif terminés, qu’il put aborder la jeune fille. « Mademoiselle Stewart. » Lance-t-il en rangeant son ordinateur portable dans son sac. « Tu as fini par franchir le pas et décider de revenir à l’université ? » Puis avec son ironie naturelle d’ajouter : « Ou est-ce qu’il n’y avait plus assez d’exposition/conférence où se croiser, que tu as décider de venir me voir bosser ? » Son sourire s’élargit à sa blague, qu’il juge bien innocente après tout.
Métier : Alcoolique à temps plein Orientation : Hétérosexuelle Age : 24 Messages : 762 Points : 0 Date d'inscription : 25/07/2020
Sujet: Re: Welcome in Egypt || ft. Emily S. Dim 4 Sep - 18:58
Welcome in Egypt
Santiago Madrigal & Emily Stewart
Août 2022.
Sortir de chez moi était difficile depuis mon agression, mais l’arrestation de mon père biologique m’a donné un sacré coup au cœur. Oh, j’ai encore à régler mes comptes avec lui mais juste de repenser à cette histoire me fait si mal que je préfère ne pas l’affronter pour le moment. À la place, je préfère me terrer dans ce que j’aime. Et je n’ai fait que ça depuis, dans les jeux vidéo, dans le rhum (beaucoup de rhum que je bois encore très souvent), dans les soirées avec Jeremy, mais aussi dans les livres d’histoire et les documentaires qui me poussaient souvent à faire moi-même mes propres recherches. Je me suis retrouvée à aller voir des expositions, des conférences, et tout ça malgré ma peur de sortir de chez moi. Je ne dis pas que je vais mieux, mais j’ai tout de même fait un pas de géant, je crois. Et après avoir discuté avec un homme, un total étranger, dans une conférence sur l’Égypte ancienne, j’ai décidé de reprendre l’université et aller me chercher un diplôme.
Retourner à l’université n’a pas été une tâche simple. Déjà, j’ai été renvoyé avant pour m’être battue contre une fille à papa qui a des relations dans le système. Je n’avais aucune chance de pouvoir retourner dans cette université. Du coup, j’ai appliqué dans la NYU. Mais le plus difficile a simplement été de prendre la décision, simplement parce que chaque fois que je décide de me reprendre en main, la vie m’envoie quelque chose de nouveau pour me détruire. Mais me voici maintenant dans cet amphithéâtre, en train de sortir un ordinateur portable de mon sac pour me préparer à prendre des notes. Je n’ai jamais été très douée pour me faire des amis à l’école et je ne m’attends pas à m’en faire cette fois non plus alors je suis la première arrivée, assise au premier rang. Je veux être attentive et ne rien manquer, surtout sur cette matière que j’aime tant.
Quand j’entends mon nom en revanche, je réalise que l’enseignant, sur qui je n’avais porté aucune attention, est l’homme grâce à qui j’ai finalement décidé de revenir à l’université, surtout grâce à ses conseils avisés. Comme quoi, l’avis d’un étranger parfois, ça compte beaucoup plus qu’on ne le pense. Je souris à sa remarque, me levant pour me rapprocher de son bureau pour ne pas non plus avoir à élever le ton. « Oui, ça m’a trop manqué de discuter avec toi alors j’ai décidé de te stalker. » Et alors je me souviens que c’est le professeur et me ravise. « Enfin… Vous stalker. » En dehors des cours, c’est pas trop trop mal de tutoyer les gens, mais là c’est mon enseignant, alors je vais devoir faire attention. Malgré tout, je ris aussi à cette petite blague entre nous. En réalité, j’ai trouvé très passionnante notre discussion certes, mais je ne l’ai pas suivi partout non plus. En revanche, je suis contente d’avoir l’occasion d’échanger à nouveau avec lui. « Plus sérieusement, c'était pas facile de prendre la décision, mais vous m'y avez aidé, alors... bien joué. Et merci. »
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ஃ She seems fine most of the time, forcing smiles and neverminds. Her laugh is a symphony, when the lights go out, it's hard to breathe. You pull at every thread, tryna solve the puzzles in her head. Live your life scared to death she'll decide to leave instead ஃ
Arpenter les conférences sur le sujet de l’Egypte Ancienne, ou encore les expositions, c’était un de ses passetemps. Quelque part afin d’avoir un œil critique sur son travail, mais également sur celui des autres. Découvrir ou redécouvrir ce qu’il savait déjà. Voyager tout en restant aux USA vers le pays qu’il aimait tant. Après tout, n’avait-il pas épousé une Égyptienne ? Dans le genre mordu jusqu’au bout, il s’amusait à dire qu’il avait fait fort. Même sa mère ne l’avait pas vu venir celle-là. Alors, forcément, à force de se rendre partout où ça parlait d’Egypte et de faire des commentaires à voix haute, il avait fini par se faire des connaissances et parfois même, des amis. C’est comme ça, qu’il avait fini par tomber sur mademoiselle Stewart. Peut-être que c’est son côté paternel qui l’a poussé à exhorter la jeune fille à revenir à l’université. En fait, il n’en sait trop rien, mais tout ce qu’il peut dire, c’est qu’il n’aime pas le talent gâché. Cela étant, il se lançait sûrement vite en conclusion, mais elle était mordue par le sujet, alors pourquoi ne pas tenter sa chance ? Y’a que les idiots qui ne changent pas d’avis après tout. Puis, ça lui ferait du bien de voir autre chose que ses quatre murs.
Un sourire amusé sur le visage, il rit lorsqu’elle lui dit être venue le stalker. Diantre, sa femme aurait-elle raison de se méfier des étudiantes, comme mentionné au dîner chez sa meilleure amie ? Tiago refuse toujours de croire à cela. De toute façon, il prend tout cela avec bonne humeur et humour. « En fait, tu aurais dû faire l’école de police et pas l’histoire. » Ironise-t-il. « C’est ma femme qui t’a engagé avoue… » Est-ce qu’il entre dans le jeu et qu’il en pousse l’ironie ? Oui et il aime ça en plus. Ses yeux sombres se tournent vers les élèves qui vont et viennent dans l’amphithéâtre, avant de retourner à Emily. « Mais de rien. Je pense que le mérite te revient. Il en faut du courage pour prendre ce genre de décision et surtout, aller jusqu’au bout. » Il n’en retirait pas vraiment d’orgueil, puis c’était mal placé d’en avoir dans ce genre de situation. Cela ne l’empêchait pas d’être heureux d’avoir pu contribuer à la décision de la demoiselle. « Si jamais, tu as besoin d’aide, pour quoi que ce soit. Tu sauras trouver mon bureau, je suppose ? » Dit-il avec un nouveau sourire. « Et accroche-toi, ça en vaut la peine, je pense. »
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Sujet: Re: Welcome in Egypt || ft. Emily S. Mer 12 Oct - 22:03
Welcome in Egypt
Santiago Madrigal & Emily Stewart
Ce professeur n’est pas aussi sérieux comme les autres vieux qui parlent et parlent sans arrêt devant la classe et dont les poils s’irisent sur les bras lorsqu’un étudiant a le malheur d’ouvrir la bouche pour faire un commentaire sans avoir levé la main au préalable. Oui, je suis ce genre-là, alors j’ai toujours eu du mal avec ce genre de professeur. Et eux… Et bien ils ont toujours eu encore plus de mal avec moi. J’aime être considérée comme une égale quand je m’adresse à quelqu’un. Il faut dire qu’en tant que noire – mulâtre, mais noire quand même – et en plus d’être une femme, j’ai eu mon lot d’interlocuteur qui me voyait comme moindre. Hé, je ne suis pas une bagarreuse pour rien. J’ai dû apprendre le karaté parce que j’étais intimidée quand j’étais encore dans le Maine, puis au lycée aussi.
Avec Mr. Madrigal, c’est différent. Il rigole avec moi. C’est même lui qui a commencé avec ses conneries de stalking. Bon, j’ai continué, je suis donc aussi coupable. D’ailleurs, je ris quand il dit que j’aurais dû faire l’école de police et qu’il me demande si sa femme m’a engagé. « Oh, j’ai fait mieux que l’école de police. J’ai été élevée par le capitaine d’une brigade de Manhattan. Et d’ailleurs, mon père m’a bien appris à ne pas révéler mes sources. » Je pose mon index contre ma bouche pour appuyer mon silence. Je continue de sourire, amusée, le remerciant ensuite de m’avoir encouragée à reprendre les cours. J’en avais bien besoin. Oh, j’ai toujours des soucis en dehors, mais m’évader dans une matière que j’adore, ça m’aide le temps de quelques heures.
Je baisse les yeux quand il dit que ça en prend du courage et hoche faiblement la tête, mon sourire moins grand. C’est vrai que pour le coup, je peux m’applaudir. Juste sortir dehors me demande un courage énorme, alors fréquenter un endroit où j’ai du potentiel pour me faire embêter – comme dans toutes les écoles que j’ai fréquenté – ça en prend bien davantage. Il me dit d’aller le voir si jamais j’ai besoin d’aide et je retrouve le sourire quand il me dit que je saurai trouver son bureau. Je hoche la tête. « Détective Stewart trouve toujours ce qu’elle cherche. » Puis je retrouve un peu plus mon sérieux sans perdre complètement mon sourire. « Mais… Oui. Cette fois, j’ai vraiment envie d’aller jusqu’au bout. Je vous avoue qu’en général, l’école me repousse un peu. Alors j’appréhende beaucoup. »
HJ:
Désolée pour le retard
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Les disparités raciales, Santiago les connaissaient bien. Trop bien sans doute. Certes, il est relativement clair de peau pour un latin, mais il ne peut pas renier ses origines ethniques. Dans le pays de l’oncle Sam, il ne fait pas bon être d’une minorité quelconque. Il en avait pris son content de commentaire raciste, les difficultés d’intégration à l’école et surtout, il s’était fait passer à tabac. Parce qu’en plus d’être un émigré du Guatemala, il avait un QI supérieur à la moyenne et donc, un premier de classe, dans des écoles défavorisées, ça en prend toujours plein la tête. Pour finir, sa douce maman avait épousé en secondes noces un afro-américain et son propre frère était métisse. Alors oui, les difficultés d’Emily, il les comprenait. Et quelque part, il était la preuve vivante, qu’on pouvait réussir malgré l’adversité et essentiellement sans trop de violence. Dans le genre pacifique, il était pas mal. Jugeant sans doute – comme tout bon professeur -, que l’intellect est l’arme la plus puissante du monde. Mais soit.
Il n’est effectivement pas de ses professeurs qui se plantent sur une estrade et déclame son cours, comme une poésie bien apprise. L’interaction, la discussion, le débat, voir la confrontation d’idées sont des choses qui forgent – d’après lui- bien mieux l’apprentissage. Même d’une matière aussi académique et ancrée de faits, comme l’Histoire. Pourtant, plus on remonte dans le temps, moins les sources sont fiables après tout, et laisse alors la place à l’interprétation, voire à l’imagination. Et puis, c’est un être sociable, donc il apprécie avoir des rapports aimables avec ses élèves, même si c’est très compliqué avec le nombre. Son sourire amusé grandit sur son visage à mesure de la discussion ‘’étrange’’ – diraient certains ; un peu déconne diraient d’autres – avec la jeune demoiselle en face de lui. « Oh, Dios mío. Je vais devoir surveiller ce que je dis et ce que je fais, si je suis continuellement en garde à vue. » Finalement, Santiago rit de bon cœur et ça lui fait du bien. Le détachement de la réalité, un petit aparté sympathique et humoristique, dans son quotidien routinier, ça ne peut que faire du bien. « N’étant pas de la profession policière, je ne saurais te soutirez ce genre d’information, de toute façon. »
Le ton redevient un peu plus sérieux, lorsqu’ils abordent le sujet du retour sur les bancs d’Emily. Il ne connait peut-être pas tout de la demoiselle et en même temps, qui peut se vanter de réellement connaître quelqu’un en ce bas monde. Mais c’est comme ça, il a envie de l’aidée et s’il peut faire quelque chose dans ce sens, alors il le fera. Sous sourire aimable et amusé revient orné ses lèvres à l’allusion du détective. « Je n’en doute pas une seconde, détective Stewart. » Il ponctue sa phrase d’un clin d’œil, redevenant sérieux l’instant d’après. « L’école a de quoi en rebuter plus d’un et l’université encore plus. Mais tu dois t’accrocher. Parce que tu en es capable, Emily. Alors, à défaut d’être un de tes camarades classes, tu peux venir me trouver n’importe quand et pour n’importe quoi. Si tu as besoin de parler, de conseils ou simplement d’un café moins dégueulasse que celui de la cafétéria. Mais promets-moi que tu vas tout faire pour que ça marche, d’accord ? » Après cet instant très paternaliste, il reprend un peu moins sérieux. « Bon, je sais, il y a plus cool que d’avoir un professeur comme ami, mais bon… Je suis plus jeune dans ma tête qu’on ne veut bien le croire. »
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