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 Tendre la main | Matthew Blackwood

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MessageSujet: Tendre la main | Matthew Blackwood   Tendre la main | Matthew Blackwood EmptyMer 23 Juin - 10:41

Dans l’obscurité de la lune, nos rêves éclairent
le chemin.


Matthew Ϟ Elisabeth


Une nouvelle fois le rideau tomba sous les applaudissements du public privilégié venus terminer leur journée pour admirer l’œuvre romanesque revisité des écrits du grand Shakespeare, Roméo et Juliette. Un instant suspendu pour leur faire oublier pendant un instant leur vie. Un Ballet mondialement connus qui fut à de nombreuses reprises revisitées par les plus grands chorégraphes durant les décennies qui suivirent. Un amour interdit, proscrit de deux jeunes êtres en fleur dont les familles étaient plus qu'à couteaux tirées. Une tragédie toujours sollicité où la seule possibilité de vivre pleinement leur union fut la délivrance du baiser de la mort. L'on me pourrait juger trop âgée pour incarner la jeune Capulet, mais ma notoriété d'ancienne Danseuse Étoile et mon parcours que beaucoup jalousaient ou admiraient me permettaient de danser n'importe quel rôle et de le sublimer. De plus, cette histoire résonnait en moi comme une douloureuse vérité ravivant mon cœur brisé de nombreux regrets et remords à propos du seul homme que j'avais aimé et perdu depuis plus de vingt années. Canalisant ce chagrin qui ne se finira sans doute jamais, cela me permettait de transmettre sur scène au travers de mes pas et de mon expression faciale toute cette douleur et la dualité que ressentais Juliette quant à son idylle.

Les projecteurs s'éteignirent, le public commença à vider les lieux tandis que je félicitais la troupe qui m'avait accompagnée avant de me rendre dans la loge personnelle afin de me débarrasser de mon costume et du maquillage prononcé me permettant d'entrer plus facilement dans le corps de mon personnage. « Pouvez-vous sortir la voiture s'il vous plaît, je serais prête dans une dizaine de minute » demandais-je avec amabilité à mon chauffeur personnel à l'autre bout du fil alors que je réunissais mes affaires personnelles dans mon sac à main une fois complètement changée. Souhaitant amicalement une excellente soirée aux techniciens rangeant les décors, je sortis par l'entrée des artistes. Mes talons haut claquaient sur le bitume de cette petite allée faisant très peu de mètres et donnant directement sur une voie beaucoup plus passante et éclairée. Il se faisait vraiment tard, mes enfants devaient sans doute soit être en soirée étudiante ou en train de dormir. Envoyant un message à ma cousine pour lui signifier que je rentrais sous peu à la maison, mon visage dériva inconsciemment sur ma droite alors que la voiture venait à peine d'arriver à ma hauteur. Un jeune homme semblant complètement ailleurs était recroquevillé à sur le trottoir à quelques centimètres à peine de la route. Son visage éclairé par le réverbère non loin de lui ainsi que les halos aveuglants des véhicules circulant me parvins. Ayant une mémoire photographique, je le reconnus presque instantanément. Le fils de Maître Blackwood, notre avocat à la Juillard School, Matthew il me semble. Que faisait-il ici aussi tard? Mon âme bienveillante de mère prit le pas, signalant au chauffeur de patienter quelques instants, je me rendis près de lui, m'accroupissant pour me mettre à sa hauteur tout en respectant une certaine distance d'espace vitale « Matthew, dis-moi, tout va bien? » lui dis-je tout simplement avec inquiétude mais douceur pour ne pas le brusquer.
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Dernière édition par Elisabeth R. Norringhton le Mer 4 Aoû - 8:46, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Tendre la main | Matthew Blackwood   Tendre la main | Matthew Blackwood EmptyVen 25 Juin - 9:29

Tendre la main - Ft. @Elisabeth R. Norringhton
Une semaine… Cela faisait une semaine que le moment avec Sienna au centre commercial tournait en boucle dans ma tête. Le moment entre nous avait été parfait et puis cela avait tourné au drame. Je n’avais clairement pas compris ce qu’il se passait. J’étais resté interdit en la voyant partir en courant. Ramassant la robe qui gisait sur le sol alors que je commençais déjà à me repasser la scène en boucle pour trouver ce que j’avais fait de mal.

Est-ce que j’avais été trop insistant ? Est-ce que j’avais été trop oppressant ? Est-ce que finalement je ne lui plaisais pas ? Est-ce que c’était parce que c’était moi tout simplement ? Tant de questions qui ne trouvaient pas de réponses… J’avais acheté la robe de Sienna ainsi qu’un bon d’achat dans la même boutique pour ma mère ce jour-là. Je voulais partir de cet endroit, fuir le lieu où il avait eu tellement de passion, de fougue et de déception dans la foulée.

A chaque instant depuis une semaine lorsque je fermais les yeux, lorsque j’étais seul, son visage tournait en boucle dans mon esprit, la douceur de sa peau, son odeur, ses gémissements lorsque je la touchais. Je cherchais, je fouillais dans ma mémoire le moindre faux pas de ma part, la moindre parole déplacée, le moindre geste qui aurait pu être de trop. J’ai beau y penser, y repenser, en rêver, me repasser en boucle la scène, je ne trouve pas et cela me ronge de l’intérieur.

Persuadé d’être fautif, d’être coupable, de lui avoir fait peur ou de lui avoir fait du mal d’une manière ou d’une autre, je ne suis plus que l’ombre de moi-même depuis une semaine. Je reste silencieux, je reste discret, je reste dans ma bulle. Bien sûr, mes amis et mon entourage s’en ai rendu compte mais je n’ai pas envie d’en parler. Je ne veux pas en parler à personne. J’ai offert le cadeau à ma mère pour la fête des mères sans grande conviction et dans la foulée je suis repartie dans ma chambre. Tout cela c’était cette semaine… Une semaine de torture, une semaine de silence, une semaine de non-dits où mon seul exutoire fut de dessiner…

Ce soir, il y avait un anniversaire d’une des filles de mon groupe et malgré ma réticence à m’y rendre, j’avais finalement fait le déplacement pour lui faire plaisir. Je crois qu’elle avait un béguin pour moi – enfin c’était ce que mon pote m’avait dit – mais pour moi il n’y avait plus que Sienna qui comptait. Il n’y avait plus qu’elle qui occupait mes pensées. Que devais-je faire ? J’avais sa robe, emballée dans un joli paquet dans mon placard, j’avais le souvenir de ces moments intimes avec elle et je ne savais plus quoi faire, plus quoi penser.

Du coup ce soir, j’avais bu plus que de raison. Je n’étais pas le seul et normalement je sais me tenir mais là je n’étais pas dans mon état normal. J’étais triste, j’étais déprimé et l’alcool n’aidant en rien, j’étais dans le mal. N’arrivant plus à faire semblant face à mes « amis », j’avais quitté le bar à pied. J’avais bien conscience que je devais rentrer mais si mon paternel me voyait dans cet état, j’étais mort. Alors je marchais dans la rue, une rue qui n’était pas vraiment droite et où le sol penchait dangereusement. Titubant et visiblement très éméché, je déambulais devant un opéra. La séance devait être terminée car je vis beaucoup de personnes sortir du bâtiment. Commençant à les voir en double, je me laissais alors tomber sur le trottoir le temps que cela aille un peu mieux.

Assis, seul sur le trottoir de cette rue éclairée et bondée, je compris que j’étais tombé bien bas. Sienna me manquait et je ne trouvais pas de solution ni de réponses à mes questions. Posant mes coudes sur mes genoux, j’enfouissais mon visage dans mes mains. Ce ne fut que lorsque j’entendis mon prénom que je relevais la tête brusquement. Le visage humide et décomposé par l’alcool, je vis péniblement la jeune femme qui s’adressait à moi. Elle semblait élégante et gentille… Je me relevais alors à la hâte, trop vite d’ailleurs puisque la tête me tourna aussitôt m’offrant quelques titubations supplémentaires. Et puis je plissais les yeux pour mieux la reconnaitre, c’était une cliente de mon père, Elisabeth Norringhton.

« Madame Norringhton ?  Qu’est-ce que … ? Je suis euh… ça va, vous en faites pas. »

La tête me tournait de plus en plus et mes pieds avaient bien du mal à me porter mais je tenais à rester debout. Il fallait faire bonne figure devant les clients de mon père sinon cela pourrait me retomber dessus.
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MessageSujet: Re: Tendre la main | Matthew Blackwood   Tendre la main | Matthew Blackwood EmptyVen 25 Juin - 10:49

Dans l’obscurité de la lune, nos rêves éclairent
le chemin.


Matthew Ϟ Elisabeth


Une soirée douce forgée dans mon tout nouveau quotidien terminant à merveille cette journée que j'avais exclusivement passée au New York City Ballet, entre répétitions solos, en groupe et réglages de dernières minutes je n'avais guère eu le temps de voir mes enfants. Mon retour au sein de la capitale économique américaine avait sonné comme un nouveau départ, une nouvelle vie, une opportunité pour reprendre, enfin surtout apprendre, mon rôle de mère. Mais comment pouvais-je faire pour que ces derniers acceptent que j'entre dans leur vie? Après tout, j'avais conscience de n'avoir été qu'un fantôme dans les leurs durant temps d'années. Les regards sombres et emplis de reproches d'Ayden me figeaient le sang tandis que Mia-Rose semblait à tout prix oublier le passé et aller de l'avant. Ne m'imposant guère, j'avais appris à respecter leurs intimités et vies. L'on ne devient pas parent d'un presque adulte en un claquement de doigt malgré toute la bonne volonté du monde, encore moins lorsqu'il y en a deux! Nous vivions donc ensemble, mais chacun continuait sa vie. Les opportunités d'emplois n'avaient eu de cesse de pleuvoir de par ma notoriété dans le milieu de la Danse Classique, emplissant une nouvelle fois mon emploi du temps de nombreuses activités professionnelles mais aussi bénévoles et sorties mondaines. Le revers de la médaille d'être la descendante d'une des plus grandes et influentes famille du continent. Néanmoins, je ne regrette nullement mon retour sur cette petite île qui m'a vus naître et que je ne cesse de redécouvrir de jours en jours. La seule et unique chose ne m'ayant nullement manqué par contre et m’excédant toujours autant était l'individualisme, l'égocentrisme et la facilité de juger autrui présente au sein de la Grosse Pomme. Alors lorsque je reconnus ce jeune homme que je ne connaissais certes que très peu, mais qui semblait aller très mal et se mettant involontairement en danger en étant trop proche de la voie de circulation, je ne fis nullement comme les autres passants. Ces derniers le contournaient naturellement et ne se gênait guère pour murmurer des propos qui ne semblant nullement être des éloges. Non, mon instinct maternelle et ma bienveillance envers autrui me poussa à venir à sa rencontre.

Je m'étais rapproché prudemment de l'étudiant semblant complètement ailleurs, dans un autre monde, dans sa bulle. Ne voulant nullement le brusqué, je lui parla avec douceur et gentillesse, m'inquiétant sincèrement de son état. L'étudiant mit un peu plus de temps que n'importe qui a percevoir ma présence, relevant précipitamment son visage vers moi, je fus immédiatement bouleversé et surprise de son état.  Décomposé était un doux euphémisme pour qualifier son état. Ses yeux injectés de sang, son expression torturée et malheureuse, les pores de sa peau inondée de larme comme s'il portait tous les malheurs du monde sur ces épaules... Que lui était-il arrivé pour être un tel état? Certes je ne l'avais rencontré qu'une seule et unique fois, lorsque son père nous avait convié la directrice de la Juillard School et moi-même à un dîner formel, accompagné de sa charmante femme et de son fils. Son radieux visage quelque peu mal à l'aise m'avait marqué, mais là c'était totalement le jour et la nuit. Posant une main sur mon cœur, je fus rapidement surprise de le voir tenter de se mettre debout. Me relevant par la même occasion, les émanations d'alcools provenant de sa personne m'attaquèrent directement les narines. Matthew devait être bien bourré pour ne presque plus pouvoir mettre un pied devant l'autre. Une soirée étudiante en plein week-end devait sans doute en être la cause. Personnellement je ne buvais qu'extrêmement rarement, une petite coupe lorsque les circonstances l'imposait, tenant à avoir une hygiène de vie des plus impeccable pour entretenir mon corps de danseuse où les imperfections n'étaient nullement accepté. Honnêtement, je n'avais jamais connue l'ivresse mais cela ne me dérangeait nullement au vus de ce que cela causait sur les esprits et la santé. « Madame Norringhton? Qu’est-ce que…? Je suis euh… ça va, vous en faites pas. » réussit-il plus ou moins à articuler dans la confusion la plus grande. Soucieusement, je me pinçais la lèvre et murmura comme pour moi-même « Non, tu ne vas vraiment pas bien... » son regard me rappelant douloureusement celui que j'avais vus depuis tant d'années face à mon propre reflet lorsque la dépression était la maîtresse de mon esprit.

Le voyant titubé de plus en plus, je déduis rapidement qu'une chute était prévisible, je réduis donc rapidement la distance entre nous, l'agrippant fermement par le bras pour tenter de le maintenir debout et le dirigea un mètre plus loin de la route où les nombreux taxis et véhicules roulaient à une allure peut raisonnable et dangereuse. « Tu seras plus en sécurité ici qu'au bord du trottoir » décrétais-je toujours avec douceur avant de lui faire signe de s'asseoir sur la première marche donnant sur l'Opéra où j'avais dansé il y a quelques minutes de cela. Les spectateurs étaient déjà tous partis et seuls les passants curieux nous observait mais je n'en avais cure, Matthew m'inquiétait et en tant que mère de jumeaux d'approximativement le même âge, je ne pouvais décemment pas être insensible à sa détresse « Tiens, prends cette bouteille d'eau, cela te fera le plus grand bien » lui tendant celle qui se trouvait dans mon sac à main, je m'installais à la suite à ses côtés. Observant le ballet incessant des vas et viens de la ville qui ne dors jamais, je ne m'habituais guère à cette odeur nauséabonde d'alcool mais pris sur moi. « Tu sais Matthew, l'on ne se connaît pas bien mais à l'heure actuelle je me soucie grandement de ton état... De toi. » dis-je avec bienveillance ne cessant de fixer comme perdue dans l'horizon du paysage urbain. Son père était certes l'avocat représentant l'école où j'enseigne, un très bon avocat et professionnellement il n'y avait strictement rien à redire, mais dès notre rencontre j'avais sentie une certaine froideur et autorité émanant de cette personne, ce qui se vérifia lors de ce fameux dîner et me rappelant l'espace d'un cours instant ma dictateur de mère. Les cicatrices de mon enfance ainsi que mon fort instinct maternel m'avaient poussé à lui venir en aide et me poussaient encore à vouloir prendre soin de Matthew, qui auraient sans doute préféré resté seul dans ses sombres pensées, mais ne nous y trompons guère il est toujours mieux de s'agripper à une main tendue plutôt que de s'enfermer dans ses propres ténèbres.
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MessageSujet: Re: Tendre la main | Matthew Blackwood   Tendre la main | Matthew Blackwood EmptyDim 27 Juin - 21:56

Tendre la main - Ft. @Elisabeth R. Norringhton
Faire bonne figure devant une cliente du paternel, faire bonne figure… Des mots qui tournaient en boucle dans ma tête alors que je m’efforçais de garder contenance devant cette femme à la fois sublime et douce comme une caresse du matin. Mais … Mais qu’est-ce que je dis ? L’alcool fait parfois avoir des pensées bizarres et mine de rien je n’ai qu’un seul autre visage en tête : Celui de Sienna. Il n’y avait qu’elle qui comptait, elle et elle seule. C’était d’ailleurs pour elle que j’étais dans cet état là ce soir. Je pourrais dire à cause d’elle mais malheureusement je ne parviens pas à lui en vouloir de quoi que ce soit. Bien au contraire, je culpabilise car je songe à l’idée de lui avoir fait peur ou de l’avoir fait souffrir. Cette idée me miner encore plus le moral…

Et puis je relevais les yeux humides vers miss Norringhton et je remarquais son air désolé. Elle semblait véritablement atteinte de mon malheur. L’empathie de cette femme me percuta alors qu’elle m’agrippait le bras pour m’éloigner de la route. Bien entendu, elle avait raison et je me sentais encore plus mal de causer du souci à quelqu’un, d’autant plus à une femme aussi distinguée alors que je n’étais clairement pas en état. Je ne vis pas les regards malaisants des personnes autour de nous. Je ne voyais que son regard inquiet et je n’entendais que ses mots réconfortants. Pourtant si je les entendais, je ne les écoutais pas. J’étais encore dans mes pensées et dans mes souvenirs de mon après-midi avec Sienna.

Je reculais à l’idée de revoir encore et encore son visage. Et la nausée qui montait me laissait penser que l’alcool ingurgité n’allait pas tarder à ressortir. Je préférais préserver la femme qui se tenait devant moi et qui semblait m’aider. Elle me tendait une bouteille d’eau que je pris et la leva lentement devant moi pour la remercier :

« Merci… »

J’ouvris dans la bouteille dans la foulée pour en boire une longue gorgée. Le liquide frais me fit du bien physiquement mais moralement j’étais toujours au plus bas… Je me devais de m’excuser, d’être à la hauteur du comportement que mon père voudrait que j’ai en sa présence.

« Je suis navré que vous me voyez ainsi. Si jamais mon père l’apprend… »

Je laisse ma phrase en suspens tout simplement parce que je ne sais pas comment la terminer. Mon père était un homme très particulier. Il n’était pas méchant dans le fond, je le savais mais il voulait que je fasse sa fierté et je détestais l’idée de devoir suivre un chemin tout tracé. Les mots d’Elisabeth résonnaient alors à mes oreilles. Elle s’inquiétait pour moi. Et finalement, je reconnus la mère qu’elle était dans son regard. Un fin sourire, teinté d’une empreinte alcoolisée, s’afficha sur mes lèvres. Elle était gentille avec moi et je dois avouer qu’une part de moi aimerait que mes parents soient tout aussi gentils et compréhensifs avec moi. Elle n’avait pas de jugements envers ma personne et je devais avouer que je m’en trouvais plus soulagé.

« Je vais bien… Enfin, j’essaie d’aller bien mais ouais j’ai clairement abusé de l’alcool ce soir….. »

Je jouais avec la bouteille d’eau tout en baissant le regard, signe de la gêne que je pouvais ressentir en cet instant. Gêne occasionnée par le fait de me montrer vulnérable en présence d’une personne aussi importante. Pourtant je me raclai la gorge en osant lui demander un service :

« Je … Est-ce que… Je… vous pourriez ne pas en parler à mes parents ?... Ils … enfin euh… vous voyez… »

Je voulais me reprendre mais la boisson qui coulait dans mes veines me fit perdre légèrement l’équilibre. Me rattrapant rapidement au mur qui se trouvait à proximité, j’essaie encore de garder contenance devant cette femme.

« Je devrais y aller… Je … Merci de votre … Merci… »

Rentrer chez moi c’était hors de question mais rester ici n’était pas mieux. Je devais trouver une solution mais pour l’heure, je m’en voulais déjà assez vis-à-vis de Sienna alors autant ne pas en rajouter en culpabilisant pour cette femme qui voulait m’aider.
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MessageSujet: Re: Tendre la main | Matthew Blackwood   Tendre la main | Matthew Blackwood EmptyLun 28 Juin - 12:17

Dans l’obscurité de la lune, nos rêves éclairent
le chemin.


Matthew Ϟ Elisabeth


Je n'ai jamais eu la possibilité d'être une bonne mère, voir être tout simplement une mère pour mes propres enfants qui m'ont été arraché à la naissance par Rosalinde. Cette blessure ancienne d'une vingtaine d'année ne se refermera sans nul doute jamais malgré ma volonté d'apprendre à les connaître et de tisser des liens avec Ayden et Mia-Rose, désormais jeune adulte près à entrer dans la vie active. Je m'en suis toujours voulus de ne pas m'être assez battus contre la tarentule, de m'être aussi facilement fait manipuler, nous aurions pus vivre une vie complètement différente ensemble... Néanmoins ces événements que je ne cesserai de regretter jusqu'à mon dernier souffle, l’instinct maternel a toujours été présent en moi, dès que j'appris que je les portais en mon sein, malgré les kilomètres nous séparant, je les ai toujours très profondément aimé de toute âme en souhaitant le meilleur pour eux. Cet instinct si particulier semble à la fois aisé de définir mais aussi très compliqué de par son paradoxe, certaines en sont doté et d'autres non. Plutôt exacerbé en moi, je serais prête à tout pour mes jumeaux malgré le faîte qu'ils n'aient plus autant besoin de ma présence que dans leur prime jeunesse. Alors peut-être qu'inconsciemment je reportais ce besoin maternel auprès des jeunes gens que je côtoyais. Que ce soit mes élèves à la Juillard School auprès desquelles j'étais extrêmement bienveillante, que je ne cessais d'encourager avec une oreille attentive pour chacun et chacune. Mais aussi avec mes collègues danseurs et danseuses au New York City Ballet qui avaient respectivement au minimum dix années de moins que moi. Comme un besoin viscéral et incontrôlable de veiller aux bien-être des autres, je pouvais passer une femme beaucoup trop bienveillante mais je m'en avais cure, la bienveillance et la bonté sont des qualités qui se perdent, ce qui est bien dommage, et qu'il est indispensable d'entretenir au cours de sa vie. C'est pourquoi je ne pus détourner le regard au vus de la détresse de Matthew, emportée par son mal-être et mon caractère plutôt avenant il était de mon devoir de prendre soin de lui autant que je le pouvais. Lui parlant sans le brusquer, je réussis à l'éloigner à la fois du danger représenté par les véhicules bondant l'avenue mais aussi de lui-même qui ne semblait guère en état de mettre un pied devant l'autre. « Merci... » me répondit-il faiblement en prenant la bouteille d'eau que je lui tendais, persuadée que cela lui ferait du bien et pourrait éventuellement apaisé un temps les élans néfastes que l'alcool trop goulûment ingurgités devait avoir sur son être. « De rien, c'est tout à fait normal » lui répondis-je avant de m'installer à ses côtés tout en respectant toujours une distance physique convenable avec le jeune homme semblant lutter contre de nombreux démons intérieurs.

Après avoir bu une grande quantité d'eau, Matthew reprit la parole « Je suis navré que vous me voyez ainsi. Si jamais mon père l’apprend… » prenant sur moi pour ne rien laisser paraître comme l'on me l'avait si souvent inculqué, je ne pouvais empêcher cette boule d'empathie naître en moi. Oui, je ne connaissais que dans l'aspect professionnel son paternel mais je me doutais bien de quel genre d'homme il semblait être dans la sphère privée pour en avoir eu un bref aperçus. Tout au long de ma vie, j'avais pu côtoyer ce genre de personne lors des représentations officiels où ma famille était convié pour soutenir les campagnes politiques de père ou encore pendant ces fameux dîners mondains faits d'apparence qui me débecte au plus haut point. « Matthew, cesse de te morfondre. Ton père n'en seras rien, cela sera notre petit secret » dis-je en tentant de faire un peu d'humour en collant l'un de mes doigts à mes lèvres telle une enfant promettant de conserver le silence avant de laisser sans le vouloir mes mots dépasser ma pensée « Et puis ce n'est pas parce qu’il représente l'école dans laquelle j'enseigne que je l'apprécie pour autant » terminais-je en observant un point invisible de l'autre côté de la route. Même si je m'évertuais à devenir moi-même et apprendre qui je suis réellement, il m'arrive de temps à autre d'oublier dans quel monde aussi cruel qu'il soit nous évoluons et vivons. Le bonheur d'être libérée de mon despote par le doux baiser de la mort ne m'empêchais nullement d'avoir conscience que d'autre étaient encore sur l'emprise du leur. « Je vais bien… Enfin, j’essaie d’aller bien mais ouais j’ai clairement abusé de l’alcool ce soir….. » l'alcool comme seul refuge face à une situation inextricable ou à un malaise grandissant. Je ne dis rien et l'observait silencieusement. Le jeune homme semblait mal à l'aise au vus de la situation, me voyant sans doute comme quelqu'un d'influent, d'un autre univers, une cliente privilégiée de son père. Il n'avait certes pas tord, mais ma place au sein de la hiérarchie n'avait que peu d'importance à mes yeux, maintenant ce qui m'importait le plus était mon interlocuteur plus vulnérable qu'il ne souhaitait bien l'admettre « Je … Est-ce que… Je… vous pourriez ne pas en parler à mes parents ?... Ils … enfin euh… vous voyez… » il n'avait nullement besoin de me faire un dessin, je comprenais aisément ce qu'il souhaitait me dire et me demander. Néanmoins je n'eus nullement le temps de lui répondre que je remarquais sa brève perte d'équilibre, ayant un mouvement de réflexe je faillis le rattraper par la manche pour le remettre bien droit mais ce dernier réussis à retrouver plus ou moins une contenance presque respectable. Trop c'en était trop, il ne pouvait pas rester dans un tel état « Je devrais y aller… Je … Merci de votre … Merci… » non, il était hors de question qu'il s'en aille et pour aller où? Il était de ma responsabilité de prendre soin de Matthew pour qu'il ne lui arrive rien. Tournant la tête vers mon chauffeur qui m'attendait, je lui fis comprendre de faire marche arrière pour se garer à notre hauteur à quelques mètres de son stationnement actuel. Me relevant pour faire face et barrage au jeune homme, je conservais cette douceur bienveillante et maternelle en lui parlant pour ne pas le brusquer « Matthew, écoute moi bien, au vus de ton état les seuls endroits où tu risques de terminer la nuit sont soit au poste en cellule de dégrisement pour ivresse sur la voie publique ou dans l'obscurité d'une ruelle n'attestant guère de ta sûreté. » puis m'agenouillant à sa hauteur pour qu'il puisse lire la sincérité dans mes yeux je terminais « J'ai réellement envie de te venir en aide, mais dans ce cas là il faut que tu acceptes la main tendue que je te propose, je te promet de prendre bien soin de toi » lui tendant la main d'un geste se voulant aussi symbolique que bienveillant tandis que mon chauffeur venait d'arriver à notre hauteur et ouvrait la porte côté passager. « S'il te plaît Matthew ».
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Dernière édition par Elisabeth R. Norringhton le Mer 4 Aoû - 8:48, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Tendre la main | Matthew Blackwood   Tendre la main | Matthew Blackwood EmptyDim 1 Aoû - 14:36

Tendre la main - Ft. @Elisabeth R. Norringhton
Entendre la confirmation de Mme Norringhton sur le fait qu’elle ne dira rien à mon paternel me rassurait un peu et dans le même temps me terrifiait légèrement. Dans le fond, je ne connaissais pas encore très bien cette cliente et parfois mon père avait des relations légèrement « particulières » alors l’idée qu’elle me fasse chanter par la suite me faisait peur. Mais je chassais bien rapidement cette idée en voyant son regard sur moi. Elle avait un regard purement maternel et protecteur. Un regard que je n’avais que rarement vu chez ma mère et jamais dans les yeux de mon père. C’était le genre de regard qui met en confiance à l’instant même où on le croise et aiderait presque à se livrer à quelqu’un. Mais ce n’était pas un regard auquel j’étais habitué alors je gardais tout de même mes distances avec elle pour l’instant…

Une grande part de moi voulait la laisser, voulait être à nouveau seul et repenser à la seule demoiselle qui faisait battre mon cœur. De toute façon, même en compagnie d’autres personnes, je ne pensais qu’à Sienna. Il n’y avait qu’elle qui comptait vraiment, qu’elle qui occupait mes pensées. Et là même en présence d’une personne plus que respectable comme Mme Norringhton, je n’arrivais pas à être moi-même tant mon esprit était ailleurs… alors autant ne pas rester pour l’importuner davantage, autant partir et sombrer seul dans mes pensées et mes doutes les plus enfouis. Je n’avais pas envie de la déranger et de l’embêter avec mes problèmes personnels… C’était pour toutes ces raisons que je ne voulais pas rester plus longtemps dans le coin et que je lui affirmais alors mon désir de partir…

Mais visiblement, elle ne l’entendait pas de cette oreille, elle me retint en se postant devant moi et mon regard croisa le sien. Dès l’instant où mes yeux plongèrent dans les siens, j’avais compris. Compris que je ne pourrais pas partir aussi facilement, elle ne me laisserait pas faire. Et ses paroles confirmèrent bien assez rapidement ce que son visage exprimait depuis plusieurs minutes déjà. Vu mon état, elle serait bien incapable de me laisser seul et est-ce que dans le fond j’avais envie d’être seul ? Oui et non… Mais cela j’étais trop fier pour me l’avouer et encore plus fier pour l’avouer à quelqu’un.

Je ravalais ma fierté rien qu’un instant pour l’écouter, écouter son inquiétude, écouter ses conseils, écouter sa tentative de me venir en aide et de me tendre la main. La balle était dans mon camp et le choix m’appartenait de la suivre et de peut-être me confier à quelqu’un ou alors de partir et de garder pour moi ma tristesse et mes ressentiments. Je regardais tour à tour le chauffeur de la cliente de mon père, la voiture qui reculait pour arriver à notre hauteur et le visage suppliant de Mme Norringhton. Qu’est-ce que je pourrais répondre d’autre que merci et oui pour son aide ? Alors je me résignais d’une part et je fus soulagé d’autre part…

« D’accord, j’accepte… Merci Madame Norringhton »

Je répondis à sa main tendue vers moi en lui prenant doucement et en m’appuyant légèrement sur elle pour ne pas fléchir et m’étaler sur l’asphalte. Nous étions tout de même dans un quartier aisé et dans une rue relativement passante même pour une heure tardive.

En l’espace de quelques secondes, nous étions à l’arrière de sa voiture et bizarrement mes deux seules pensées étaient Sienna et mon foirage avec elle et le fait que j’étais dans une très belle voiture et qu’il ne fallait absolument pas que je vomisse dans celle-ci.
En temps normal, je tenais bien l’alcool mais les abus de cette soirée et le fait de me retrouver dans un tel véhicule me faisait rapidement regretter d’avoir autant bu. Instinctivement, j’ouvris la fenêtre de la voiture et je regardais les lumières qui défilaient bien trop rapidement pour mes yeux embués d’alcool. Alors mon regard se posa sur l’avant du véhicule, puis sur l’âme charitable qui avait bien voulu me prendre sous son aile pour la soirée. Je remarquais enfin sa tenue et surtout je compris qu’elle aurait pu passer une bien meilleure soirée si elle n’était pas tombée sur moi.

« Je suis navré si j’ai gâché votre soirée. Je ne … suis pas toujours… comme ça… enfin j’veux dire dans cet état là… Disons que c’est une situation un peu… particulière qui me rend plus triste et plus …enfin voilà quoi, je ne suis pas toujours comme ça… »
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MessageSujet: Re: Tendre la main | Matthew Blackwood   Tendre la main | Matthew Blackwood EmptyMar 3 Aoû - 20:00

Dans l’obscurité de la lune, nos rêves éclairent
le chemin.


Matthew Ϟ Elisabeth


Tendre la main. Un geste fort en symbole devenue pourtant rare de nos jours. Venir en aide à l'autre avec désintérêt, altruisme et bonté proposant une épaule sur laquelle pleurer, un refuge loin des malheurs et tourments de la vie, une aide métaphorique pour se relever et continuer d'avancer dans la bonne direction. Tant de signification perdues dans le néant de cette société individualiste gouverner par le consumérisme à outrance et l'ignorance des valeurs humaines. J'ignorais les démons hantant l'esprit embrumé par l'alcool - une tentative désespérée d'oublier compréhensible - de Matthew, ne cherchant nullement à profiter de sa faiblesse physique et émotionnelle pour lui soutirer la vérité malgré les nombreuses questions me taraudant. Un décès au sein de sa famille? Subissait-il des sévices corporelles ou psychologiques de la part de son père? Une pression insoutenable dans le cadre de ses études? Une rupture complexe à gérer avec son ex petite-amie ou petit-ami? Ne pouvant qu'émettre des hypothèses silencieuses espérant sincèrement que son paternel, cet homme certes professionnel mais exécrable, ne levait pas la main sur son fils car si tel était le cas je ne resterais ni passive ni muette, défendant telle une guerrière les intérêts du jeune homme. Très sensible à ce genre de maltraitance pour l'avoir subit beaucoup trop longtemps, je priais pour que le jeune homme si charmant n'en soit nullement la victime. En attendant une potentielle confession qui ne viendra sans doute jamais de ce dernier concernant le mal le rongeant de l'intérieur, j'avais pris les devants en lui proposant mon aide avec sincérité. Douce était l'adjectif me qualifiant parfaitement, mais il ne fallait nullement oublier que j'avais évolué toute ma vie dans le milieu impitoyable de la Danse Classique, me forgeant un fort caractère me permettant de braver les nombreuses épreuves que la vie me présenta. Ce fut donc sur un ton à la fois maternel mais déterminé que je tenta de faire recouvrer la raison à Matthew avec bienveillance lui assurant de mon silence ainsi que de ma bonté naturelle à vouloir réellement lui venir en aide. Lui tendant la main tandis que mon chauffeur recula à notre hauteur, je l'observais sans bouger durant quelques minutes où il semblait peser le pour et le contre de la situation, hésitant longuement avec de finalement accepter à mon plus grand soulagement « D’accord, j’accepte… Merci Madame Norringhton » sa main glaciale malgré la température extérieur entra en contact avec la mienne avec douceur. Lui servant d'appui pour l'aider à se relever convenablement et atteindre en toute sécurité la porte arrière de mon véhicule, où je pris bien soin de correctement l'attaché avec la ceinture de sécurité telle une mère soucieuse de son propre enfant avant de faire le tour et d'y entrer à ses cotés. Croisant par la même occasion le regard soulagé d'Edgar, mon chauffeur, que je connaissais depuis tant d'années et qui ne fut nullement surpris de ma démarche.

Nous insérant dans la circulation quelque peu dense pour une heure aussi tardive, les feux éblouissants des autres véhicules et lampadaires traversant les vitres semblaient instaurer une atmosphère des plus réconfortantes pour le jeune homme perdu dans ses pensées. L'observant du coin de l’œil avec toujours autant de bienveillance, je me permis de lui tendre de nouveau une bouteille d'eau plus fraîche que la précédente pour l'aider à faire passer les éventuels relents d'alcool lui anesthésiant le cerveau. N'ayant nullement penser à l'éventualité que ce trajet mette son estomac déjà bien fragile à rude épreuve, je le compris rapidement lorsque je le vis ouvrir sa fenêtre pour respirer l'air frais et revigorant de la nuit « Edgar pourriez-vous maintenir une allure convenable pour la bienséance de notre invité, je vous prie » dis-je poliment au chauffeur dont l'âge bien avancé pourrait faire facilement de lui mon grand-père « Bien mademoiselle Norringhton » s’exécuta-t-il aussitôt tandis que je le remerciait sincèrement de sa sollicitude espérant par cette action éviter un accident buccale dans le véhicule. Nous dirigeant à mon domicile où j'avais décidé de prendre bien soin de Matthew, le prenant ainsi sous mon aile, il ne nous fallait qu'une petite demi-heure de trajet pour atteindre l'immeuble m'appartenant. Mon regard croisa subitement celui légèrement moins embrumé de mon invité qui semblait reprendre légèrement ses esprits, me soulageant grandement « Je suis navré si j’ai gâché votre soirée. Je ne … suis pas toujours… comme ça… enfin j’veux dire dans cet état là… Disons que c’est une situation un peu… particulière qui me rend plus triste et plus …enfin voilà quoi, je ne suis pas toujours comme ça… » gâcher ma soirée, comment cela? J'ai largement passé l'âge de soirées interminables jusqu'à l'aube, d'ailleurs il me semble que mis à part des galas et réception très formelles je n'avais jamais réellement assisté à ce genre d'événement festifs que la jeunesse d'aujourd'hui semble tant affectionner. Un léger rire cristallin s'échappa, le voilant de ma main avant de lui répondre « Rassure-toi tu n'as rien gâché, loin de là. Je rentrais chez moi pour me mettre au lit après ma représentation sur scène de ce soir, je ne suis pas aussi fêtarde que tu sembles le croire » le taquinais-je gentiment sans pour autant le brusquer. Néanmoins ses énièmes excuses et justifications me brisaient le cœur, pourquoi cherchait-il tant à me convaincre d'une chose dont j'étais déjà persuadée? Déposant une main affectueuse sur la sienne pour le rassurer « Ne t'en fais pas Matthew, j'ai conscience que tu es quelqu'un de bien » oui, je savais qu'il était le fils d'une bonne famille et même si je ne l'avais que très brièvement côtoyer lors de dîners d'affaires, il était évident que le jeune homme était une personne respectable ne s'amusant nullement tous les soirs à se mettre la tête en vrac. « La vie nous impose des épreuves qui parfois nous semblent insurmontables et impossibles, mais crois-en mon expérience, en prenant du recul ainsi que le temps de la réflexion tu arriveras à trouver la lumière éclatante au bout de ce chemin si sombre se dressant actuellement devant toi » tentais-je de le conseiller maladroitement tout en conservant cette voix maternelle et bienveillante à son égard. Les hommes ont souvent tendance à masquer leurs émotions négatives sous couvert d'une virilité et d'une fierté typique à leur sexe exacerbé, mais il était tout à fait humain d’appréhender et accepter ses propres faiblesses, de chuter pour toujours se relever.


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MessageSujet: Re: Tendre la main | Matthew Blackwood   Tendre la main | Matthew Blackwood EmptyLun 6 Sep - 14:53

Tendre la main - Ft. @Elisabeth R. Norringhton
Une fois arrivé dans la voiture de Madame Norringhton, je regrettais amèrement de m'être mis dans un état pareil. J'étais arrivé à mes limites et j'avais peur de les avoir même franchies tant la voiture qui roulait - même à faible allure - me rendait malade. Je me retenais de toutes mes forces de ne pas recracher le contenu de mon estomac sur le cuir de la voiture. J’essayais vainement de songer à autre chose mais la seule autre pensée que je pouvais avoir serait pour Sienna et ce n’était pas la meilleur solution pour garder la tête froide et l’esprit clair. Sienna me faisait perdre la tête. C’était une torture rien que de songer à l’idée de la perdre pour de bon. J’étais tombé fou amoureux d’elle en si peu de temps que cela me faisait peur. Tout autant peur que la perdre.

Fort heureusement, madame Norringhton intervient auprès de son chauffeur afin qu’il ralentisse. Si la manœuvre n’est pas dénuée de sens, elle n’est pas tellement efficace mais a tout de même le mérite d’empêcher ma tête de tourner davantage. Je ne répondis rien mais j’eus un regard empli de gratitude envers la femme qui se trouvait à mes côtés.

Etant honteux de l’avoir dérangé, je m’excusais une fois de plus en essayant vainement de me trouver des excuses pour mon comportement plus qu’inapproprié. Mais le fait est que ce n’était tout simplement pas acceptable que je me mette dans cet état. Ce n’était pas digne de la réputation de mon père. C’était même le genre de comportement qui pourrait le mettre hors de lui. Non pas qu’il me frapperait mais il pourrait me rendre la vie encore plus impossible qu’elle ne l’ait déjà.

Elle eut un petit rire qui me rassura et me fit sourire légèrement. Si j’étais toujours concentré pour que le contenu de mon estomac reste où il est, je pris tout de même le temps de l’écouter. Elle n’était pas en pleine soirée mondaine mais en train de rentrer chez elle. C’était déjà une bonne chose de ne pas l’avoir embêté durant une soirée où elle s’amusait potentiellement. Bon après je l’avais empêché de rentrer chez elle paisiblement par la même occasion mais je n’allais pas encore m’excuser une fois de plus, elle allait en avoir marre de m’entendre rabâcher les mêmes paroles.

“Heureusement pour moi que vous n’êtes pas aussi fêtarde que moi…”

Mais qu’est-ce que je dis? Non mais franchement ma bêtise me perdra. Je lève aussitôt les yeux au ciel en me les cachant aussitôt avec une main :

“Je ne sais pas pourquoi j’ai dis ça. Désolé, vraiment Madame Norringhton…”

Je me redresse alors d’un coup sec lorsqu’elle pose sa main sur la mienne encore libre. Lentement mon visage se redresse et je libère ma vue en rabaissant mon autre main. Mon regard se figea sur sa main qui était sur la mienne alors qu'elle affirmait que j’étais quelqu’un de bien. J’eus soudain un sentiment de bienveillance maternelle qui m’envahit. Elle était tellement prévenante et gentille avec moi que je ne savais pas vraiment comment réagir. Et pourtant les mots sortirent tous seuls de ma bouche :

“En l’espace de quelques minutes, vous avez montré plus de bienveillance que mes parents depuis ma naissance…”

Je savais que je ne devrais pas parler de mes parents ainsi mais c’était la triste vérité alors pour une fois, je n’allais pas m’excuser de cela. Et puis les mots suivants qui sortirent de sa bouche m’atteignirent en plein cœur. Elle visait tellement juste mais je craingais de ne pas réussir à voir cette lumière dont elle parlait avec tant de compassion comme si elle avait vécu la même chose.

“Et si… et si je ne trouvais pas la solution, et si je ne revoyais jamais cette lumière, ce soleil qui me fait respirer bien mieux… Et si je n’arrivais pas à la revoir elle tout simplement.”

En prononçant ces derniers mots, je repensais à Sienna alors que mon visage se tournait à nouveau vers la fenêtre et les immeubles défilants. Je revoyais dans mon esprit son visage, son sourire et sa beauté mais est-ce que j’aurais seulement l’occasion de sentir à nouveau sa peau sous mes doigts ou encore ses lèvres sur les miennes… Rien n’était moins certain.
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MessageSujet: Re: Tendre la main | Matthew Blackwood   Tendre la main | Matthew Blackwood EmptyMar 7 Sep - 12:31

Dans l’obscurité de la lune, nos rêves éclairent
le chemin.


Matthew Ϟ Elisabeth


La vitesse à laquelle nous roulions avait été beaucoup plus adapté à la situation de Matthew au vus de l'état de son estomac qui semblait menacer de rendre à tout moment le contenus s'y trouvant, résultat prévisible de l'alcool en grande quantité qu'il avait ingurgité pour oublier ses malheurs. N'ayant jamais vraiment touché à cette substance connue pour à la fois rendre plus joyeux qu'à l'accoutumé ou tout simplement irritable, permettant de s'embrumer l'esprit le temps d'un instant, j'ignorais parfaitement les effets néfastes que cela procurait sur l'organisme même si j'avais à de nombreuses reprises tenues les cheveux d'anciennes collègues danseuses se rendant à des soirées auxquelles je ne participais jamais, préférant la compagnie de la solitude, de mes regrets de mes fautes passées. Certes notre allure avait diminuée et nous valait de rares appels de fards de la part des automobilistes pressés nous dépassant à la moindre occasion, néanmoins je savais que nous pouvions compter sur le sel control d'Edgar et son professionnalisme à tout épreuve. Ce dernier travaillant depuis aussi longtemps que je me souvienne pour ma famille et dont la gentillesse et bonté m'a toujours touché même lorsque j'étais plus jeune. Très âgé, il avait depuis longtemps dépassé l'âge de la retraite mais son dévouement et son habilité à la conduite m'avaient poussé à accepter ses désirs de continuer de travailler à mes côtés. Et je dois bien reconnaître qu'au jour d'aujourd'hui il me semblerait impensable d'être conduite par quelqu'un d'autre que lui. Les lumières de la rue dansaient dans l'habitacle tandis que mon inquiétude envers le jeune homme s'accentuait. Empathique, il m'était inconcevable de le laisser à la merci de ses démons dans la rue et avais décidé de l'emmener en sécurité, au chaud dans mon appartement le temps d'une nuit pour ainsi l'aider à décuver convenablement et se reposer. L'observant du coin de l’œil, me souciant grandement de son état, nous avions établis, certes difficilement au vus de son esprit légèrement ailleurs, un dialogue où je n'avais de cesse de lui demander d'arrêter de s'excuser sans cesse. Comprenant sa situation, après tout j'étais à ses yeux une cliente de son père qu'il ne connaissait nullement, je m'étais montré naturellement bienveillante à la limite d'être maternelle avec elle. Il était dans ma nature de veiller sur autrui, mon rang au sein de la société n'ayant aucune réelle importance à mes yeux. Le rassurant sur le faîte qu'il n'avait nullement gâché ma soirée sa réponse ne tarda guère à venir  « Heureusement pour moi que vous n'êtes pas aussi fêtarde que moi... » surprise et prise au dépourvus par sa réplique je laissais échapper un petit sourire amusé, oui je n'avais jamais été le genre de personne à danser jusqu'au bout de la nuit même lors de mon adolescence où le moindre de mes mouvements étaient réglés par ma propre mère, me privant tout simplement d'un quelconque libre arbitre. Avec le temps je m'en étais accommodé, et même si je regrettais de ne pas avoir eu une enfance normale et insouciante, je préférais regarder vers l'avenir plutôt que de m’apitoyer sur le passé  « Je ne sais pas pourquoi j'ai dis ça. Désolé, vraiment Madame Norringhton... » se rendant compte de ces précédentes paroles, Matthew se confondit de nouveau en excuse inutiles que je tardais nullement à lui faire remarquer avec toujours autant de douceur « Tu n'as pas à t'excuser, il faut profiter de l'insouciance de la jeunesse tant qu'il est encore temps, mais avec modération bien évidemment pour éviter de le regretter le lendemain » le rassurais-je, car oui il était tout à fait normal et compréhensible de s'amuser, ajoutant néanmoins la modération dans mes propos pour ne pas paraître non plus comme une femme tolérant les excès à outrance.

L'instinct maternel étant très développé en mon sein depuis une vingtaine d'année, mais malheureusement nullement exploité auprès de mes propres enfants que Rosalinde m'avait empêché d'élever à ma convenance voir même de connaître, il m'arrivait donc de me comporter inconsciemment comme une mère bienveillante auprès des plus jeunes que je côtoyais que ce soit les danseuses avec lesquelles je partageais les représentations, mes élèves au sein de la Juillard School et actuellement avec Matthew. Mes jumeaux étaient à présent trop âgés et indépendants pour que je les couvre d'un amour inconditionnel comme j'aurai dû le faire, et en particulier Ayden qui avait une fâcheuse tendance à me fuir, m'exclure de sa vie et tout simplement m'ignorer depuis mon retour à New-York, me brisant le cœur même si je comprenais parfaitement son ressentiment à son égard. Rassurant comme je le pouvais l'étudiant à mes côtés en établissant un contact physique qui dans beaucoup de cas signifie plus que de simples paroles, transmettant ma bienveillance au jeune homme ce dernier eu des mots qui me touchèrent au plus profond de mon être  « En l’espace de quelques minutes, vous avez montré plus de bienveillance que mes parents depuis ma naissance… » émue, je resserrais inconsciemment légèrement ma main sur la sienne. Je me doutais bien que son père était un homme dur mais pas à ce point-là, néanmoins je comprenais bien la situation dans laquelle il se trouvait faisant écho en moi. Vivre et grandir dans un foyer dépourvus de considération à son égard et sans la moindre once d'amour était un véritable calvaire, des géniteurs ne voyant en nous que l'avenir de la famille nous forgeant à devenir ce qu'ils souhaitent que l'on devienne sans prendre en considération nos envies et désirs... Mes parents étaient prisonniers dans un mariage de façade, il m'arrivait même de douter qu'un jour ils se soient véritablement aimés voir appréciés, mon père étant obnubilé par sa carrière dans la politique et ma mère... Je pourrais noircir des pages entières à son sujet. Tentant de lui faire comprendre comme je le pouvais que l'obscurité l'entourant voir l'étouffant actuellement n'est pas une fatalité et qu'il doit se battre pour atteindre la lumière éblouissante lui permettant d'être heureux et de remonter la pente, qu'il était normal et acceptable d'avoir des faiblesses et qu'il fallait les accepter pour mieux avancer, j’eus soudainement le droit à une fraction de confession alors que nous arrivions au sein de la rue où je logeais  « Et si… et si je ne trouvais pas la solution, et si je ne revoyais jamais cette lumière, ce soleil qui me fait respirer bien mieux… Et si je n’arrivais pas à la revoir elle tout simplement. » un doux sourire illumina mon visage alors que je ne lâchais nullement la main de Matthew, il s'agissait donc d'une fille, une fille qui le tracassait grandement apparemment et pour qui il semblait éprouver énormément d'affection au vus des termes utilisé pour la décrire « Elle? Il s'agit donc d'une histoire de cœur... » je n’eus nullement le temps de continuer, la voiture venant de se stationner devant la porte d'entrée « Mademoiselle, nous sommes arrivés, puis-je vous aider? » remerciant une nouvelle fois Edgar je lui assurais que je pouvais me débrouiller seule et lui souhaitant une excellente soirée tandis que je sortais du véhicule dont je fis tout le tour pour récupérer le jeune homme. L'aidant à se stabiliser sur mon épaule, alors que nous marchions sur le pavé de la ruelle et que nous nous dirigions vers mon logement je pris le temps de terminer ma phrase « Tu sais l'amour, le véritable amour est tellement puissant qu'il peut tout autant nous rendre heureux pour l'éternité mais aussi nous faire atrocement souffrir. Néanmoins, lorsque l'on aime sincèrement l'autre, peu importe les obstacles que l'on rencontre, il faut se battre de toute son âme et de toutes ses forces pour l'être aimé. N'abandonne jamais, car sinon tu le regretteras toute ta vie... » concluais-je alors qu'une boule se formait dans ma gorge en repensant à Lian. Je n'avais pas eu la force de me battre pour lui, pour nos enfants et pourtant il était celui qui m'était destiné, l'amour de ma vie que j'avais sans doute définitivement perdu pour toujours et à jamais...


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MessageSujet: Re: Tendre la main | Matthew Blackwood   Tendre la main | Matthew Blackwood EmptyLun 1 Nov - 13:16

Tendre la main - Ft. @Elisabeth R. Norringhton
Est-ce que je me sentais minable ? Moins que rien ? Débile ? Totalement. Est-ce que je suis actuellement en plein “Bad” après avoir picolé ? C’était clairement le cas. Je me sentais mal à un tel point que je crois que je ne me serais pas reconnu si je me voyais dans un miroir. Je n’étais pas fier de moi et je savais que quoi que je fasse, quoi que je dise, je ne serais pas fier de moi ce soir, ni dans mes actes, ni dans mes paroles… Je pourrais partir, sortir de cette voiture, et courir loin jusqu’à la maison de Sienna et lui demander pourquoi elle avait disparu, qu’est ce que je devais faire pour être à nouveau dans ses bonnes grâces… J’étais devenu moins qu’une loque ce soir et cela ne serait certainement pas la solution… D’autant plus qu’en y réfléchissant un peu, je n’avais pas son adresse… Mais putain quel con je suis… Me laisser me faire embarquer dans la voiture d’une cliente de mon paternel… Me laisser conduire alors qu’à tout moment je risque de recouvrir le cuir de sa voiture du contenu de mon estomac que je contrôle encore tant bien que mal.

Je m’excuse encore et encore et je ne peux que m’excuser une fois de plus alors qu’elle est si gentille avec moi. Presque comme une vraie maman, elle me materne et je crois que j’en ai besoin mais je suis trop fier pour le lui dire.

“Ouais… Je sais, j’ai abusé ce soir…”

Je décide néanmoins de lui faire comprendre que cette conversation et ce moment, aussi bizarre et aussi imprévu soit-il, me fait du bien. Elle connaît déjà mon père alors si elle est perspicace, elle doit avoir ne serait-ce qu’une mince idée du comportement qu’il a avec moi. C’est peut-être d’ailleurs la raison pour laquelle elle a été si bienveillante avec moi. C’est sûrement aussi pour cela qu’elle me donne des conseils, et cela même si j’ai du mal à la croire tout simplement. Elisabeth comprend alors que je parle d’une fille. Elle comprend également que je souffre d’amour. Je la regarde à la fois gêné et triste alors que son chauffeur nous interrompt pour nous signaler que nous sommes arrivés devant chez elle.

Mon instinct m’ordonne de me redresser comme si le plus dur de ma gueule de bois était passé. Ou alors est-ce que c’est justement le calme avant la tempête? Je l’ignore encore mais je passe nonchallement mes mains sur mon visage en appuyant fortement, comme pour me réveiller. Nous sortons alors du véhicule et je me retourne sur elle pour me maintenir debout et reprendre le contrôle de mon corps tout entier. Ses mots me donnent de la force et je me redresse en la regardant. J’avais comme l’impression qu’elle savait exactement de quoi elle parle et j’eus alors la force de lui faire un léger sourire avant de reprendre mes appuis. Je comprends le mesage et je m’arrête alors pour m’adresser à elle :

“C’est ça… Vous avez raison Madame Norringhton. Je vais me battre pour elle… pour nous.”

Je reprends mon équilibre tout seul et je comprends également que je ne dois pas rester là. D’une part parce que cela ne se fait pas et ce n’est pas digne et d’autre part parce que je ne veux pas l’embêter et que je me sens mieux, légèrement mieux certes mais il y a tout de même une amélioration par rapport à tout à l’heure. Je recule alors de quelques pas et je ne lui laisse pas le temps de réagir alors que je lui fais signe de la main :

“Je pense qu’il est préférable que je rentre chez moi. Je me sens un peu mieux et marcher me fera du bien. Merci énormément Madame. Vous êtes d’une gentillesse incroyable. Je vous redevrez cela, c’est promis. Belle soirée à vous.”

Je m’incline légèrement en reculant de sa position avant de finalement me retourner pour partir dans la nuit en marchant tranquillement, en songeant à mon rayon de soleil, à ma Sienna et la manière dont je dois m’y prendre pour la reconquérir et me battre pour elle.
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MessageSujet: Re: Tendre la main | Matthew Blackwood   Tendre la main | Matthew Blackwood EmptyMar 2 Nov - 12:48

Dans l’obscurité de la lune, nos rêves éclairent
le chemin.


Matthew Ϟ Elisabeth


Qui donc aurait pu prévoir que cette douce soirée puisse avoir un tel retournement de situation? Sortant de ma représentation intemporel de Roméo et Juliette du grand Shakespeare au sein du New York City Ballet, j'avais pensé rentrer tranquillement dans mon appartement où mes enfants et ma cousine devaient sans aucun doute être assoupis vus l'heure tardive, mangé les restes de la salade faîte hier avant de continuer le roman que je lirais paisiblement avant de m'assoupir seule dans ce lit que je ne partageais avec personne attendant la venue de Morphée m'emportant dans le monde des rêves afin de soulager toutes les pensées et inquiétudes pour quelques heures. Une routine à laquelle je m'étais faîte qui fut soudainement bousculée par un jeune homme répondant au nom de Matthew Blackwood. Ce dernier était le fils d'un avocat que je ne connaissais que professionnellement, représentant la Juillard School où j'enseignais, et avec lequel j'avais il y a peu partagé un repas en compagnie de sa famille. Ayant une mémoire infaillible, étant à la fois un atout mais aussi une véritable malédiction, je l'avais de suite reconnus alors qu'il semblait sombré dans une détresse que les passants ignoraient, vacillant non loin de la route. Tendre la main à autrui a toujours été dans ma nature, ce qui m'amena donc à lui venir en aide, le mettre en sécurité et tenter de mettre en place un dialogue certes laborieux au début mais qui s'avéra être plus fluide au fil des minutes qui s’égrainaient. Aucun doute ne se fit dans mon esprit, constatant rapidement son état d'ébriété des plus avancés me poussant à presque le couver telle une mère, à l'écouter sans pour autant le juger, le conseiller au mieux malgré les nombreuses informations qu'il me manquait pour mieux comprendre le dilemme se jouant à la fois dans son esprit et dans son cœur. Un garçon doux sans la moindre trace de noirceur mis à part les démons hantant son esprit et le poussant à oublier quelque chose, une bonne personne qui n'avait pas une vie des plus simples et que je m'évertuais à réconforter comme je le pouvais. Malgré les élans d'alcool qui se dégageaient de sa personne, je trouvais naturel de lui proposer de l'amener en sécurité, loin du ballet incessant des automobilistes ne respectant guère la limitation de vitesse. En mon sein, il était inconcevable de le laisser ainsi seul dehors à la merci de ses ténèbres alors qu'il n'était guère lui-même. Empathique et adorable diriez-vous? Sans doute, je ne me suis jamais réellement posé la question, néanmoins il était plus qu'évident que je ne montrerais jamais Ô grand jamais indifférente à la détresse de quiconque.

Montant au sein de mon véhicule, je tentais de lui faire reprendre ses esprits tout en lui expliquant qu'il n'était guère nécessaire de se confondre en de nombreuses excuses. Effrayé sans le moindre doute si un jour son père venait à apprendre la situation, je lui fis bien comprendre de ne guère s'en soucier lui insufflant à demi-mot que son géniteur était le cadet de mes soucis ne l'appréciant que très peu, et encore. Nauséeux au vus de la quantité d'alcool exagérément ingurgité, j'avais demandé à Edgar, mon chauffeur, de réguler la vitesse afin d'éviter un quelconque incident de régurgitation malencontreuse tout en continuant à écouter avec attention les propos de Matthew semblant faire écho à mon passé, les erreurs que j'avais commises et que je ne pourrais sans doute plus jamais réparé au vus des années passées. Pesant avec parcimonie mes mots, j'essayais tant bien que mal de le réconforter avec bienveillance et douceur [b]« Ouais… Je sais, j’ai abusé ce soir… »[/b et pas qu'un peu! Malgré cela telle n'était guère la question, je ne le jugeais nullement sur ces actes passés car même si son comportement pouvait mériter de nombreux reproches voir même un haussement de voix de la part de ses parents, pour ma part la violence verbale n'était guère la solution. La compréhension de l'autre ainsi qu'un dialogue ouvert et honnête permettait de mieux appréhender les situations. Lui faisant comprendre d'un regard doux que je ne lui en tenais nullement rigueur tout en constatant que depuis quelques heures son état semblait s'être amélioré, ce qui me rassura grandement. Arrivant au sein du quartier aisé dans lequel j'habite, je congédie avec gentillesse Edgar en lui souhaitant une agréable soirée tout en m'occupant d'extirper comme je le pouvais Matthew de l'habitacle tout en le conseillant comme je le pouvais sur l'affaire de cœur étant au centre de sa détresse. [b]« C’est ça… Vous avez raison Madame Norringhton. Je vais me battre pour elle… pour nous »[/b sa déclaration ne tarda nullement et me laissa échapper un sourire. Oui en amour il faut se battre et ne jamais s'avouer vaincus malgré les obstacles et déception. Prêchant paradoxalement des conseils que je n'avais jamais mis en pratique il y a une vingtaine d'année de cela [b]« Tu mérites d'être heureux »[/b lui répondis-je avant que ce dernier ne se redresse légèrement maladroitement et ne reprendre son équilibre, témoignant grandement que l'alcool ne lui embrumait plus vraiment l'esprit [b]« Je pense qu’il est préférable que je rentre chez moi. Je me sens un peu mieux et marcher me fera du bien. Merci énormément Madame. Vous êtes d’une gentillesse incroyable. Je vous redevrez cela, c’est promis. Belle soirée à vous »[/b me prenant grandement au dépourvus alors qu'il me remerciait et commençait à faire volte face, je me demandais si je ne devais pas insister pour qu'il passe la nuit dans la chambre d'amis sous ma surveillance. Néanmoins, je ne souhaitais nullement le forcer et force était de constater qu'il semblait avoir recouvré la raison. Ne me ruant donc nullement pour le rattraper, je lui fis un sourire maternel [b]« Prends bien soin de toi Matthew, passe également une bonne soirée »[spoiler="HRP"]estant néanmoins statique sur le bitume l'observant s'éloigner jusqu'à ce que sa silhouette ne soit enveloppée dans la noirceur de la nuit. Espérant sincèrement qu'il ne lui arrive rien sur le chemin, je rentrais chez moi soucieuse et soulagée d'avoir aidé ce jeune homme avec le cœur sur la main.




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Tendre la main | Matthew Blackwood
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