J'ai besoin de ton regard et ton sourire - feat. Laura

La nuit dernière a été longue et cette journée l’a été encore plus. Il y a deux jours, J’ai reçu la photo du cadavre d’un de mes hommes, un traître, et j’ai su que Jessica Hartman avait monté les preuves pour incriminer Warren. J’ai été très en colère depuis. Je n’ai pas vraiment vu Laura puisque j’ai eu beaucoup à faire pour gérer ce merdier. Je n’avais pas prévu faire quitter la ville à Warren mais malheureusement, pour le protéger, j’ai été obligé de le faire. Et le pire dans tout ça, c’est que je ne pourrai absolument pas demander l’aide de Laura pour cette histoire. Je ne veux pas la mêler à mes opérations.

J’ai rencontré Rose aujourd’hui. J’aurais voulu que les choses se passent comme prévu mais ça n’a pas été le cas. J’ai dû annoncer à cette pauvre femme que les choses s’étaient mal passées et qu’elle ne verrait pas son petit ami de sitôt, une chose que j’aurais voulu ne pas faire. Pourtant, je n’ai pas eu le choix. Je lui ai cependant promis que je veillerais sur elle, comme je l’ai promis à Warren. Rose est maintenant sous ma protection alors j’ai chargé l’un de mes meilleurs hommes sur sa protection. Dimitri quant à lui a continué de veiller sur moi. Jessica Hartman m’a déclaré la guerre et je vais lui donner exactement ce qu’elle souhaite.

Après avoir laissé Rose chez elle, je suis parti au bar pour continuer de travailler et gérer cette affaire, enfermé dans mon bureau. J’ai essayé au mieux de ne pas être désagréable avec mes employés, mais ils ont vite compris qu’il valait mieux ne pas m’embêter. J’ai fait des appels, comploter avec Dimitri pour rebondir sur mes pattes et ensuite j’ai travaillé au bar pour aider mes employés. C’est vers minuit le soir que je les quitte, leur laissant la fermeture. Dimitri me suit avec sa propre voiture derrière moi jusqu’à ce que j’arrive au penthouse. Je n’ai qu’une seule envie maintenant, c’est de rejoindre ma dulcinée et la serrer dans mes bras.

L’ascenseur monte au dernier étage. Seul dans la cabine, je détache les boutons de mes manches et je soupire. Quand la porte ouvre sur mon penthouse, j’entre à l’intérieur, remarquant que les lumières sont encore ouvertes. Laura ne dort pas ? Je m’avance sans dire un mot dans la demeure pour la trouver étendue sur le canapé en train de dormir. Sans faire de bruit, je m’avance près d’elle et l’admire pendant une minute. C’est la minute la plus belle que j’ai vécu dans les derniers jours. Je me penche alors et caresse doucement ses cheveux avant de poser un baiser sur sa tête. Je me doute bien que ça la réveillera et je m’en veux un peu mais j’ai juste besoin de voir son sourire, entendre sa voix. Elle est juste là et elle me manque. Quand je vois ses jolis yeux s’ouvrir sur moi, je m’accroupis et souris légèrement. « Bonsoir ma belle. »

Laura se frotte les yeux et soupire longuement avant de décider d’éteindre l’ordinateur du boulot. Voilà maintenant quelques jours qu’elle se jette presque corps et âme dans son travail parce qu’elle sait que le soir, Adrien n’est pas vraiment là. Elle ne sait pas ce qui se passe depuis quelques temps, mais ils ne se croisent que quelques minutes par jour… Laura a du mal à s’y faire d’ailleurs. Elle qui a l’habitude d’être toute seule puis maintenant qu’elle a Adrien, elle a prit l’habitude de le voir tous les jours, toutes les minutes donc elle a besoin pour se reprendre en mains après une dure journée de travail. Mais depuis quelques temps, les minutes ensemble se font rare. Ils parlèrent rarement de leurs boulots respectifs. Laura n’a pas le droit de le faire et elle ne veut pas savoir ce que fait Adrien. Elle sait qu’il fait des choses et elle pourrait l’arrêter si elle le voulait, mais jamais elle ne le fera. Parce qu’elle est amoureuse. Amoureuse au moment où elle a apprit à le connaitre. Elle ne lui en veut pas d’être absent, elle sait comment le boulot peut être prenant, mais elle a juste l’impression qu’elle le perd un peu…

L’heure de rentrer à la maison a sonné. Elle n’habite plus son appartement bien qu’elle l’ai encore. Sa vie tournant autour d’Adrien, elle a décidé d’y emménager quelques trucs. Lorsqu’elle prend sa voiture, c’est pour se diriger vers leur Penthouse d’Adrien. Elle se trouve une place pour se garer et monte dans les étages pour arriver au dernier. Elle glisse la clé dans la porte et elle sait déjà qu’elle sera toute seule ce soir. Pas une lumière d’allumée, pas un son. Bon. Elle enlève ses chaussures et son manteau avant de se diriger vers la cuisine pour se prendre un verre de vin et quelques trucs à grignoter. Elle ne sait pas si elle doit attendre Adrien pour manger alors autant manger un petit quelque chose. Puis, elle s’installe au salon et allume la télé pour trouver quelque chose à regarder. Finalement, rien n’est bien intéressant, peut-être qu’elle devrait continuer ce livre qu’elle a commencé quelques jours plus tôt. Les heures passent et finalement, Laura s’endort. Ce n’est pas la première fois que cela lui arrive lorsqu’elle attend son amoureux. Son amoureux… Ces mots sonnent doux à son oreille. Qui aurait cru qu’elle tomberait amoureux de lui ? Sans doute pas elle. Dans son sommeil, elle ressent une présence, quelqu’un qui lui caresse les cheveux, qui lui embrasse la tête et doucement, elle ouvre les yeux sachant très bien qui est cette personne devant elle. Se redresse doucement alors que Adrien s’accroupit devant elle en lui disant un « bonsoir ma belle » qui a le don de la faire fondre.

« Bonsoir toi… »

Elle se penche vers lui pour déposer un baiser sur ses lèvres avant de s’asseoir sur le canapé et de froncer les sourcils légèrement.

« Tu sembles être exténué ? Ça ne va pas ? »

Peut-être allait-il éviter la question ? Elle voulait juste qu’il sache qu’elle sera toujours là pour lui…

Ses yeux sont magnifiques. Ses traits sont magnifiques. Sa bouche est magnifique. Ses cheveux sont magnifiques. Tout le reste de son corps est magnifique. Laura est tout juste parfaite à mes yeux. Comment est-ce possible qu’un criminel tel que moi ait pu trouver une femme aussi merveilleuse qu’elle. Un lieutenant de police qui plus est. Tout de notre couple est improbable et même Dimitri m’a mis en garde, mais j’ai refusé d’écouter. Oh, Dimitri n’a rien contre elle personnellement. Il craint seulement que ma relation avec elle soit vu d’un mauvais œil. Quant à moi, j’ai toujours vu notre couple comme une opportunité au bonheur, mais je mentirais si je n’ai jamais pensé qu’elle pourrait me servir à cause de son métier. Criminel un jour, criminel toujours.

Auparavant, j’aurais ri au nez de la personne qui m’aurait dit que je serais accroc à une femme de cette façon, mais maintenant, je ne me vois pas vivre sans elle. C’est évident vu à quel point j’ai eu besoin de la voir après ces événements. Elle vient poser un baiser sur mes lèvres, un baiser qui fait battre mon cœur et je me redresse quand elle s’assoit pour m’asseoir avec elle. Elle me demande si ça va, l’air inquiète. Ça se lit probablement à mon visage que ce n’est pas le cas, surtout avec le peu de sommeil que j’ai eu. Je souris légèrement et m’installe pour m’adosser contre le canapé et qu’elle s’allonge dans mes bras. « Ça va mieux maintenant. » Je pose un baiser sur son front et lui sourit, mettant ses cheveux derrière ses oreilles. « Les deux derniers jours ont été pénibles côté boulot. J’ai eu quelques problèmes, mais rien d’insurmontable. Mais pour le coup, tu m’as beaucoup manquée. »

Je la serre un peu plus contre moi et ferme les yeux, je profite de son odeur, de la façon dont son corps semble se compléter quand il est contre le mien, de sentir ses yeux sur moi. J’ai beaucoup de chance d’avoir Laura dans ma vie. Elle y a donné un sens que j’ignorais avoir besoin. J’aime la sensation d’avoir quelqu’un vers qui rentrer le soir et avec qui me lever le matin. Quand je rouvre les yeux, je lui fais un petit sourire. « Et toi, comment tu vas ? Tu dois être fatiguée pour t’endormir sur le canapé comme ça. »

Laura se demande toujours ce que Adrien fait de ses soirées lorsqu’il rentre tard. Oh, elle sait qu’il ne voit pas d’autres femmes. Elle a des moyens de le savoir. Non, elle se demande ce que son métier apporte comme malheur lorsqu’il rentre tard. Parce que ces derniers temps, c’est presque tous les soirs. C’est pour cela qu’elle en fait autant. Qu’elle reste au travail tard et qu’elle essaye de finir la plupart de ses dossiers avant de partir chez elle. Enfin, de partir chez Adrien. Mais, il fallait bien qu’ils gagnent leurs vies non ?

Si on lui avait dit qu’elle tomberait amoureuse d’un criminel… Elle ne l’aurait pas cru. Et si son père l’apprend un jour, il allait lui dire ses quatre vérités. Mais ça tombait bien, puisqu’elle a coupé les ponts avec eux depuis qu’elle est indépendante. Ce ne serait pas une bonne idée qu’ils reviennent dans sa vie parce qu’il y avait maintenant Emily même si les choses n’étaient pas encore très claires entre elle. Puis, il y avait Adrien aussi. Non, c’était mieux que ses parents restent où ils étaient. Lorsqu’elle sentit la main de son amoureux dans ses cheveux, la jeune femme se réveilla doucement et se redressa. Elle le voyait qu’il était fatigué, il avait encore beaucoup travailler. Elle vient déposer un baiser sur ses lèvres avant de lui demander comment ça allait. Il venait de s’installer sur le canapé et elle vient se poser dans ses bras pendant qu’il lui disait que ça allait mieux maintenant. Il vient poser un baiser sur son front et lui mit les cheveux derrière les oreilles. Laura adorait ce genre d’attention. Sous ses grands airs, Adrien était un tendre et elle y avait droit tous les jours depuis qu’ils étaient ensemble. Il rajouta qu’il venait de passer deux jours pénibles au boulot, qu’il avait eu des problèmes mais que ce n’était pas trop grave. Il lui dit alors qu’elle lui avait trop manquer tout en resserrant contre lui. Laura se serra un peu plus contre lui pour lui donner du courage. Elle connaissait les journées qui n’en finissaient plus. Puis, il lui demanda comment elle allait parce que si elle s’endormait sur le canapé, c’était parce qu’elle était fatiguée. La jeune femme lui sourit doucement avant de lui répondre :

« Disons que le crime n’arrête pas. Et puis, il y a tous les papiers ensuite à faire. Mais ça va, ne t’inquiète pas pour moi»

La jeune femme glisse son visage dans le cou de Adrien et lui dit :

« Tu m’as manqué… »

Elle se redresse un peu et lui dit en fronçant les sourcils :

« Il faut qu’on se préserve toi et moi. Il faut qu’on se trouve des moments à nous… On a des métiers différents, mais je sais qu’on peut y arriver… »

Maintenant que j’ai Laura entre les bras, j’ai envie de fermer les yeux et de m’assoupir avec elle contre moi. En revanche, discuter un peu avant me fait plaisir puisque nous n’avons pas eu l’occasion de le faire souvent dernièrement. Nos boulots respectifs obligent. Du coup, je profite d’entendre sa voix pendant que je caresse ses cheveux, la gardant bien contre moi. Un petit sourire aux lèvres en la regardant et je lui demande à mon tour comment elle va. J’assume que sa sieste sur le canapé veut dire qu’elle est épuisée. Elle me répond que le crime n’attend pas et je hoche la tête. Je me sens presque coupable d’être l’un de ces criminels, mais au moins je n’ai pas fait apparaître de dossier sur son bureau… Du moins pas directement. Qui sait si elle n’a pas vu passer le nom de Warren qui est désormais un fugitif. Je préfère ne pas lui en parler. Si elle n’a pas l’occasion de se reposer assez, je ne vais pas en rajouter sur ses épaules.

Mis à part la paperasse, elle me dit que ça va et que je n’ai pas à m’inquiéter pour elle. Si ça se trouve, c’est elle qui s’inquiète davantage pour moi. Soyons rationnels un instant. N’importe quel flic de cette ville connaît mon nom et se doute que j’ai des activités criminelles en dehors de mon bar. Laura n’est pas bête et elle se doute certainement de ce qui se trame, sans précision non plus. Alors c’est évident qu’elle s’inquiète pour moi et je ne l’aime que davantage pour ça. Elle me dit alors que je lui ai manqué et je souris un peu plus. « Tu m’as beaucoup manquée. » J’étais bien là, sa chaleur me réconfortant un peu. On est bien chez soi, mais encore mieux contre elle. Elle me dit qu’il faut qu’on prenne un peu plus soin de nous, de notre couple. Quand elle mentionne nos métiers différents, j’échappe un rire jaune, comme pour approuver le ridicule de la différence de nos métiers, et je continue de l’écouter. Malheureusement, vu mon métier, je ne peux pas décider comme elle de mettre la paperasse de côté pour la finir le lendemain. Certaines choses pressent, comme le cas de Warren.

Je me redresse à mon tour et me rapproche d’elle, venant caresser sa joue. « Tu as raison Laura. Il faut qu’on se préserve… » Mon sourire a disparu. Je n’ai même pas besoin de parler pour qu’elle comprenne qu’il y a un mais à ma phrase. « … mais cette histoire que je dois régler, elle presse. » Je détourne les yeux en soupirant. « Comment dire... » Je ne veux certainement pas en dire trop. Je ne veux pas qu’elle se sente coincée entre son boulot et le mien. « Quelqu’un m’a déclaré la guerre, et c’est un de mes hommes qui en paie les conséquences en ce moment. Enfin, c’est lui et sa petite amie, sans mentionner celui qui a été tué. J’essaie de régler cette histoire pour qu’ils puissent être tranquilles. » Je la regarde encore, caressant ses cheveux à nouveau. « Je veux en finir au plus vite avec cette histoire. Crois-tu pouvoir m’accorder encore un peu de temps ? Ce ne serait pas juste que je me prélasse dans tes bras alors que ce couple souffre parce qu’ils sont obligés d’être séparés. »

Laura était bien dans les bras d’Adrien, c’était la vérité. C’était comme si leurs deux univers, si différent, n’existaient plus. Comme s’ils étaient là, comme tout le monde que tout était normal. Pourtant, rien n’était normal dans ce monde. Parfois, Laura voulait savoir ce qui se passait dans la tête d’Adrien, savoir ce qu’il faisait, qu’est-ce qui se passait dans sa vie, mais d’un autre coté, elle ne voulait pas parce qu’elle savait qu’elle pouvait y découvrir des choses qui seraient sans doute contraire à ce qu’elle à l’habitude de faire. Son métier lui imposait peut-être même d’arrêter l’homme parce qu’il a fait des choses… Alors, elle essaye de ne pas trop y penser. Bien qu’elle ne cache pas sa relation avec lui, Laura n’aime pas l’idée que ses collègues l’apprennent parce qu’ils pourraient dire qu’elle fait « une entrave à la justice »… Bien sûr, elle fera tout pour ne pas être sur les enquêtes qui pourraient être lié à lui… Est-ce que c’est une vie ? Peut-être pas, mais pour l’instant, elle ne se sentait pas prête de changer de métier ou de demander à Adrien d’arrêter ce qu’il faisait.

Après avoir rassurer son amoureux sur le fait qu’elle était fatiguée, mais ce n’était pas très grave. Le boulot tout ça, c’était une des conséquences du manque de sommeil. Bien sûr, elle était inquiète pour Adrien parce qu’un jour ou l’autre, il risquait quelque chose. Les policiers de la ville le connaissaient et il y avait des enquêtes en cours. Jusqu’à présent, personne n’avait eu assez de preuves pour l’arrêter et la jeune femme espérait que ce serait le cas pendant longtemps. Elle préfère change de sujet et lui dire qu’il lui avait manqué, ce qui lui fait dire la même chose. Elle se serre un peu plus contre lui en lui disant qu’ils devaient faire attention à leur couple. C’était important. Elle se redresse légèrement et Adrien en fait autant en lui caressant la joue. Il lui dit qu’elle avait raison, qu’ils devaient se préserver tous les deux. Le sourire de son amoureux ayant disparu, Laura sait déjà ce qu’il va lui dire. Il avait une histoire à régler, que c’était urgent. Il cherchait ses mots pour lui expliquer la situation sans pour autant entrer dans les détails. Quelqu’un avait déclaré la guerre à Adrien et c’était l’un de ses hommes qui payait les pots cassés. Lui et sa petite amie en plus de celui qui a été tué. Laura fronce les sourcils. Tout ça semble être compliqué, elle pourrait faire une enquête sur tout ça, mais elle s’y refuse. Adrien lui dit qu’il essaye de régler tout ça pour que le couple soit tranquille. Le regard de son amoureux retrouve le sien avant qu’il ne lui dit qu’il voulait en finir au plus vite avec cette histoire, lui demandant si elle pouvait lui accordé un peu de temps. Il rajouta que ce n’était pas juste qu’il se prélasse dans ses bras alors qu’un couple souffre parce qu’ils sont séparés de force. La jeune femme prend quelques secondes pour réfléchir.

« J’imagine que l’on doit toujours faire des sacrifices dans un couple… Tu me manques beaucoup Adrien mais je sais aussi que tu ne vas pas lâcher l’affaire. Alors, je veux bien te laisser encore un peu de temps. Je ne veux juste pas être mêler dans cette histoire. D’autant que je le sache, ce n’est pas remonter jusqu’à nous et c’est tant mieux parce que travailler sur une affaire alors que je connais un peu les choses… non merci. »

Laura avait toujours été intègre dans son travail et elle voulait continuer. Surtout que si ses collègues savaient pour eux, les choses allaient devenir de plus en plus compliquées…  

Je suis prudent. Je l’ai toujours été. La pire erreur que je pourrais faire serait de croire que je suis inatteignable. Je sais que je le suis et c’est ce qui fait que la police ne réussit pas à me choper. Prudence est de mise quand on fait ce que je fais. Ainsi, je suis prudent avec ce que je dis à Laura. Oh, j’ai confiance en elle, mais j’ai vite appris dans ma jeunesse que les personnes les plus proches de nous sont celles qui ont le pouvoir de nous détruire. Sam ne me trahirait pas. Je le sais. J’ai été comme un père pour elle. Mais Laura ? Je doute même qu’elle m’en voudrait si elle savait que je me réserve un peu de méfiance à son égard. Je l’aime, ça ce n’est même pas discutable, mais elle joue dans le camp inverse au mien. Elle est de la police, et moi je suis un criminel. Du moins, c’est eux qui le pensent puisque je ne me suis jamais rangé personnellement à ce rang. Du coup, en racontant mon problème à Laura, je lui épargne le plus de détails possibles. Je fais exprès de mentionner que quelqu’un a été tué pour appuyer le sérieux de la situation, mais je n’en donne pas non plus. Je mise sur cette histoire d’amour brisé à cause de Jessica pour la convaincre de me laisser un peu de temps.

Et je réussis.

Certes, Laura est réticente. Je lui manque et je ne peux que la comprendre et l’aimer davantage. Elle accepte de m’accorder du temps pour régler cette histoire qui touchera bientôt à sa fin. Du coup, je lui souris tendrement. En revanche, ce qu’elle ajoute par la suite me surprend un peu sans que je n’en montre le moindre signe. Elle dit que d’autant qu’elle sache, l’histoire n’est pas remontée jusqu’à eux au poste. Pourtant, je sais que ça s’est rendu jusqu’à la police. Une attaque sur un homme aussi puissant que Henry Mitchell, ça fait parler. Il y a eu une plainte contre Warren, j’ai eu des problèmes, mais je croyais qu’il y avait un minimum de communication entre les différents districts. Ce n’est peut-être pas le cas. Dans tous les cas, c’est sans doute une bonne chose que Laura et moi n’ayons pas passé beaucoup de temps ensemble dernièrement. Ils auraient forcément fait le lien entre elle et moi et mieux vaut éviter cela pour l’instant.

Ma main vient se glisser sur sa joue et je la caresse tendrement de son pouce. « Je n’ai aucune intention de te mêler à mes histoires, ou même avec le Rising Sun. Je veux juste que tu sois toi-même et que tu sois à l’aise et heureuse dans la vie que nous partageons. » Je sourit et embrasse son front. « Merci de m’accorder encore un peu de temps. Je te le promet, cette histoire sera réglée bientôt et nous aurons tout le loisir de prendre du temps pour nous deux. » Doucement, mes bras glissent à nouveau autour d’elle pour la serrer contre moi. Je ferme même les yeux pour profiter de cette étreinte. « À moi aussi tu me manques vraiment. »

L’enquête sur la mort d’une personne n’était pas remonté jusqu’à Laura, sans doute peut-être parce que ce n’était pas dans le bon commissariat. Pourtant, autant qu’elle le sache, les affaires étaient souvent discuté entre les différents policiers, mais ces derniers temps, la jeune femme n’avait pas vraiment prêter attention à ce qui se passait autour d’elle. Elle était en pilote automatique et elle avait sans doute oublié quelques discussions avec ses collègues. Ou alors, on ne l’avait tout simplement pas informer.

Le couple que formait Laura et Adrien était atypique. On considérait Adrien comme un criminel même s’il s’en sortait pas trop mal. Elle ne cherchait pas à savoir ce qu’il faisait. Laura, elle était flic depuis tant d’années. Peut-être qu’on pensait qu’elle tombait dans les bras d’un homme criminel parce que le danger l’attirait ? Il y avait des choses plus profondes pour Laura. Adrien avait été celui qui avait pu retrouver Emily lui trouver des informations pour connaitre la jeune femme. Il avait été là pour Laura lorsqu’elle avait discuté avec la jeune femme et que tout ne s’était pas du tout passer comme prévu. Il était là. Malgré son boulot, malgré ses petites affaires qu’il cache à Laura, il était là. Et pour ça, le lieutenant en étant fière. Elle était amoureuse, c’était tout ce qui comptait. Peut-être qu’elle avait une attirance pour les « Bad boys » ? Le père d’Emily n’était pas non plus un ange lorsqu’ils étaient ensemble… Laura se secoua la tête et décide de donner du temps à Adrien pour régler cette affaire. Parce qu’il en a besoin, elle le sait. Elle le retrouvera, il faut être patiente. La main d’Adrien glisse doucement contre la joue de la jeune femme et vient la caresser doucement de son pouce en lui disant qu’il n’avait aucune intention de la mêler à ses histoires ou même avec le bar. Il voulait qu’elle soit elle-même, qu’elle soit à l’aise et heureuse dans la vie qu’ils partageaient. Elle lui sourit doucement. Bien sûr qu’elle l’était. Même si elle savait que peut-être un jour, les deux vies n’allaient pas être compatible… Ce n’était pas à l’ordre du jour. Adrien vient l’embrasser sur le front et la remercia de lui accorder un peu de temps, lui promettant que cette affaire sera bientôt régler et qu’ils auront tout le loisir de prendre du temps pour eux deux par la suite. Il vient ensuite la prendre dans ses bras. Elle se serre contre lui, son visage dans son cou, sentant son parfum qu’elle aime tant, lui disant qu’elle lui manquait. La jeune femme sourit de nouveau avant de se blottir le plus possible contre lui.

« Un jour, on pourra partir quelques temps ensemble pour mieux se retrouver… J’ai envie de ne plus penser au boulot, de prendre du temps avec toi. De faire l’amour sur une plage par exemple ou tout simple dans un bel hôtel. D’oublier que le monde existe autour de nous tout simplement… »

Laura relève doucement la tête et dépose ses lèvres contre celles d’Adrien avant de lui murmurer :

« Je crois que j’ai besoin de vacances… »  

Cette étreinte est douce, remplie d’amour. Laura m’a sincèrement manqué. Si avant je ne me prenais pas la tête à tomber amoureux des femmes avec qui je partageais mon lit – jamais ici d’ailleurs, mais toujours dans ma garçonnière – il avait bien fallu que je me résigne, que j’accepte la vérité : Laura avait réussi à gagner mon cœur. Certes, au début, j’ai eu du mal à le digérer, mais quand elle s’éloignait, partait, je me sentais seul, toujours. Cette femme, magnifique et douce mais certes pas sans caractère, avait prit une balle pour moi. Moi, le supposé criminel, moi qui avais retrouvé la trace de sa fille et lui avait ainsi permis de garder un œil sur elle à distance. Avec elle, j’ai décidé d’être un ami et si au début je voulais le faire pour avoir une policière dans ma poche, j’ai fini par le faire pour elle, par bonté d’âme. C’est une chose que je n’avais pas vraiment fait avant. Mais pour elle, j’était prêt à aller au bout du monde, au bout de ma propre personne.

Cette situation entre Rose et Warren a mis un peu de distance dans mon couple, parce que j’essaie de régler cette histoire, parce que j’ai failli avoir des ennuis. Elle ignore que j’ai été interrogé par la police, ce qui est bien, mais si elle l’avait su, comment aurait-elle réagi ? Mes sentiments pour elle ne sont pas discutables et je sais avec certitude qu’elle m’aime de tout son cœur, mais à quel point est-ce que notre relation en pâtirait si je me faisais choper ? Avant, j’avais du plaisir à éluder la police, la prison, à faire tourner les enquêteurs en rond. Maintenant, ma motivation est bien plus grande et je compte rester en dehors des cellules pour profiter de ma vie avec la femme que j’aime, femme qui se poserait certainement de sérieuses questions si elle savait qu’une autre femme vit dans ma garçonnière en ce moment.

Mes bras serrent un peu plus fort cette femme entre eux quand elle se blottit et je rouvre les yeux quand elle se met à parler. Elle a envie de voyager, de partir quelques temps pour que nous nous retrouvions mieux. Je souris. Cette idée me plaît beaucoup. Et elle me plaît davantage, je dois l’avouer, quand elle me dit vouloir faire l’amour sur une place, ou même dans un bel hôtel. Elle relève les yeux pour me regarder et mes lèvres rencontrent les siennes. Elle murmure qu’elle a besoin de vacances et je crois que j’en ai besoin moi aussi. Même si c’était seulement le temps d’un weekend. Peut-être pourrais-je lui faire la surprise en nous trouvant une résidence dans le sud sur le bord d’une plage. « Avec toi, j’irais au bout du monde. » Je pose à nouveau un baiser sur sa tête. « Promis, je nous organise ça pour le plus tôt possible. Et quand on partira, on fera l’amour où tu veux, quand tu veux. Tant que tu es heureuse, mon amour. » Je ne suis pas de ceux qui utilisent des surnoms aussi sérieux que celui-là. Je n'en ai pas non plus l'habitude avec Laura. L'appelant majoritaire par son prénom - il est si joli et agréable à dire - ou "ma belle". L'utiliser maintenant ne peut que lui montrer à quel point je suis sérieux envers elle. Qui sait, peut-être pourrais-je lui faire une demande sur la plage, devant l’océan bleu qui s’étend à perte de vue devant nous, le soleil se reflétant sur sa surface. Ou encore face au couché de soleil. Oui… j’aime Laura bien assez pour songer au mariage, ce qui me fait étrange de penser. « Bientôt, promis. » Ma voix n’est plus qu’un murmure maintenant. Peut-être devrions-nous songer à aller au lit. Après tout, Laura est épuisée, et je le suis aussi. Elle dormait aussi avant que je ne rentre.

Sans doute Laura aurait eu moins de patience avec une autre personne que Adrien. Elle ne savait pas où elle tenait cette patience, mais elle savait qu’elle était là. Parce qu’il était peut-être un criminel, elle n’avait pas envie de le voir comme ça. Il était difficile pour ses collègues de comprendre la relation qu’elle avait avec lui alors, elle n’en parlait presque jamais. Parce qu’elle n’avait pas envie d’entendre les messes basses à chaque fois qu’elle passe dans un couloir. Bien sûr, ils pouvaient penser ce qu’ils voulaient, Laura n’allait pas laisser tomber Adrien. Il était son second amour, le premier étant Michael, mais elle ne savait pas ce qu’il était devenu et surtout, elle était passé à autre chose. Michael appartenait au passé maintenant et c’était une bonne chose. Emily était le présent et le futur, lui rappellent parfois son passé, mais pour la bonne cause. Même si leur relation n’était pas terrible, Laura souhaitait qu’un jour, les choses changent. Et elle croisait les doigts forts.

L’étreinte d’Adrien se resserra autour d’elle. Elle avait envie de rester là toute la nuit. Alors, elle lui dit qu’elle avait envie de voyage, de prendre des vacances, de partir quelques temps avec lui pour se retrouver. C’était une idée qui l’enchantait depuis pas mal de temps, mais elle ne trouvait pas le temps d’en parler à Adrien. Cette fois, elle le pouvait. Elle vient l’embrasser après avoir émit son souhait et elle l’entendit lui dire qu’avec elle, il irai au bout du monde. Il promettait d’organiser tout ça bientôt, que lorsqu’ils partiront, ils allaient faire l’amour n’importe où, quand elle le voulait. Tant qu’elle serait heureuse. Laura sourit doucement. Oui, elle était heureuse avec lui et elle voulait l’être encore longtemps. Elle reposa sa tête contre son épaule et ferma les yeux en disant :

« Alors, j’ai hâte. »

Laura sentit la fatigue l’envahir un peu plus. Elle aurait bien fait des folies ce soir, mais elle n’était pas certaine de tenir le coup, alors elle ne tenta rien. De toute façon, il fallait qu’elle se lève tôt le lendemain pour aller au boulot, autant aller dormir. Comme pour lui donner raison, elle bailla. Elle se redressa de nouveau et demanda à Adrien :

« Et si on allait se coucher ? »

De toute façon, demain sera un autre jour et ils auront tout le temps pour refaire le monde… Du moins, c’est ce qu’elle espérait.