New start Feat Laura Harris

Il y avait des jours comme ça où Laura aurait préférer rester coucher. Adrien lui manquait plus que tout, leurs deux métiers n’étaient pas toujours compatibles ces derniers temps. La jeune femme passait beaucoup de temps dans le penthouse de l’homme sans qu’il ne soit présent. Ils avaient eu une discussion sur ça. Il voulait finir un travail avant de se consacrer totalement à Laura. Elle avait compris que c’était important et elle n’avait pas posé de questions. Pourquoi poser des questions d’ailleurs ? Leurs deux métiers étaient à l’opposé l’un de l’autre et elle ne voulait pas savoir ce qu’il faisait. Moins elle en savait, plus elle pourrait dire qu’elle n’était pas au courant. De toute façon, si un jour il y avait une enquête sur Adrien, elle demanderait à ne pas en faire partie. Leur relation n’était pas cacher, mais Laura n’en parlait pas non plus. C’était sa vie privée et les collègues n’avaient pas besoin de savoir ce qui se passait sa vie.

Ce jour là, elle venait de prendre son service lorsqu’elle dut partir sur une enquête sur un vol qui avait mal tourné. Ces derniers temps, c’était monnaie courante. Elle se demandait ce qui se passait. Les gens devenaient complètement fous non ? Ou alors, c’était parce qu’elle n’avait plus l’habitude d’être aussi souvent sur le terrain. Elle ne s’en plaignait pas, mais parfois, ce n’était pas facile. Depuis sa blessure par balle dans le bar d’Adrien, elle avait du mal à se faire confiance. Il fallait qu’elle se remette sur pieds. Bien sûr, elle n’en parlait à personne. Pour l’instant, elle s’en sortait plutôt bien, mais si cela devait se voir un jour, elle savait qu’elle allait devoir passer devant le psy. Elle en avait pas parlé à ses collègues et encore moins à Adrien. Il lui aurait sans doute demander de ne pas retourner tout de suite au travail, mais Laura en avait besoin. Alors, elle prenait sur elle. Elle mena son enquête assez facilement, les témoins étaient nombreux et c’était facile de prendre leurs dépositions. Une fois rentrée au poste, Laura retourna dans son bureau, mais elle n’eut pas le temps de s’asseoir qu’on lui dit que quelqu’un l’attendait à l’accueil. Laura fronça les sourcils. Elle n’attendait personne. Adrien qui passait à l’improvise ? Emily qui aurait décidé de passer ? Ce serait surprenant. Laura sortit de nouveau de son bureau et descendit les escaliers. On lui indiqua une jeune femme blonde qui l’attendait dans le hall. Laura reconnait tout de suite Sienna Parker. Elle avait eu l’occasion de voir la jeune femme lorsqu’elle avait arrêté l’un des frères de la jeune Parker. Laura sourit doucement et salua la jeune femme :

« Bonjour Mademoiselle Parker. Que puis-je faire pour vous ? »

Laura avait des tonnes de choses à faire, mais  elle avait souvent la tête ailleurs ces derniers temps. Alors lorsqu’on vient lui dire qu’il y avait quelqu’un à l’accueil pour elle, elle ne se laissa pas prier. Même si elle venait de rentrer d’une enquête, elle pourrait s’y remettre plus tard à tête reposer. L’inspecteur descendit à l’accueil et elle vit Sienna Parker. Les deux femmes s’étaient rencontré quelques temps plus tôt lorsque Laura avait arrêté l’un des frères de la jeune femme. Il fallait dire que ce n’était pas la première fois que ce frère se faisait prendre, mais cette fois, c’était plus grave. Les propriétaires demandaient des dommages et intérêts et clairement, Laura se doutait que les Parker n’avaient pas les moyens pour ça, alors Sienna s’était proposé d’aider les propriétaires jusqu’à ce que la dette soit réparé. Laura savait que ça avait été le cas parce qu’elle avait contacté les propriétaires et ils avaient été satisfait. Elle savait que la jeune Parker était quelqu’un de fiable malgré le fait que son frère ait un casier judiciaire. Ce dernier n’était pas mauvais, c’était juste qu’il cherchait de l’argent pour aider sa famille et parfois, ce n’était pas la meilleure des choses à faire… Laura avait aidé les Parker du mieux qu’elle l’avait pu. Maintenant qu’elle était lieutenant, ce n’était plus la même chose. Le dossier était passé à quelqu’un d’autre, mais d’autant qu’elle le sache, elle n’avait jamais recroiser un Parker ici, jusqu’a aujourd’hui. La jeune femme semblait avoir légèrement changer d’ailleurs depuis la dernière fois qu’elles s’étaient vues. Sienna la salua, l’appellant Agent Harris. Le lieutenant sourit doucement parce que cela lui rappelait comment le temps passait trop vite. Elle lui demanda si elles pouvaient aller discuter dans un coin plus calme.

« C’est lieutenant Harris maintenant. Mais oui, on peut aller discuter ailleurs, pas de soucis. Venez, il doit bien avoir une salle qui est libre à l’étage. »

Laura invita Sienna à la suivre et elle monta les escaliers. Il y avait une salle juste à coté de son bureau qui était libre. Elle servait de salle de réunion et jusqu’à preuve du contraire, il n’y avait pas de réunion de prévu aujourd’hui. Laura fit entrer Sienna et ferma la porte. Elle se tourna vers elle. La jeune femme semblait avoir changer depuis leur dernière rencontre alors le lieutenant demanda :

« Comment allez-vous Mademoiselle Parker ? Votre famille va bien ? »

Laura choisit de s’asseoir, laissant Sienna en faire de même. Elle avait l’impression que la discussion allait être un peu plus longue que prévu.

Laura avait rencontré Sienna dix ans plus tôt. Le temps passait trop vite. Il s’était passé tellement de choses en dix ans. Retrouver sa fille biologique même si les choses n’étaient pas simple entre elles. Avoir trouver l’amour auprès d’Adrien. Avoir boucler des affaires les unes après les autres. C’était presque une routine maintenant. Elle s’était aussi fait tirer une balle au niveau de l’abdomen, sa première blessure. Elle avait toujours fait attention, mais ce jour là, elle avait juste sauver la vie d’Adrien et le rapprochement s’était fait. Oui, il s’était passé beaucoup de choses dans sa vie en dix ans et elle se doutait que pour Sienna, c’était la même chose. Elle n’avait pas revu les Parker depuis la dernière fois qu’elle avait arrêté l’un des enfants Parker, le frère. Peut-être qu’il s’était calmé ? Laura emmena la jeune femme dans une salle où il n’y avait personne. C’était Sienna qui avait demandé à être seule à seule et le lieutenant accepta. Peut-être avait-elle besoin de parler de quelque chose ? Laura l’assit sur l’une des chaises et Sienna en fit de même, répondant en même temps à la question du lieutenant. Elle allait bien et lui demanda si elle aussi allait bien. Elle répondit que sa famille allait bien, essayant de faire pour que tout le monde aille bien. Elle lui demanda alors si elle avait une famille. Laura n’avait pas habitude de parler de sa famille, mais Sienna était quelqu’un de confiance, elle le savait. Elle posa ses coudes contre la table de réunion et lui répondit :

« Je vais bien aussi, la routine dans mon travail, mais j’aime beaucoup. Et oui, j’ai une famille, mais c’est compliqué. Une fille que j’ai retrouvé il n’y a pas longtemps et un petit ami aussi depuis quelques mois déjà, tout pour être heureuse. »

La jeune femme sourit doucement avant de se remettre correctement sur sa chaise. Elle se demandait pourquoi la blondinette était là.

« Je pense que vous n’êtes pas là pour demander des nouvelles de ma famille Mademoiselle Parker. Je peux faire quoi pour vous ? »

Dix ans, cela pouvait paraître long et si court à la fois. Laura avait vécu pas mal de choses en dix ans et apparemment, Sienna aussi. La lieutenant se demandait comment allait les Parker. Elle savait qu’ils étaient nombreux et elle savait aussi que le père était en prison. Elle avait regardé dans les fichiers… Sienna était celle que Laura avait rencontré le plus souvent avec Jared et elle savait que la jeune femme avait un bon fond. Elle avait été là pour son frère et surtout, elle avait accepté de faire des heures chez les derniers propriétaires que Jared avait volé. Après, Laura n’avait pas revu les Parker, du moins, elle n’avait pas été sur les dossiers. Sienna lui demanda comment elle allait et si elle avait une famille. Laura lui répondit volontiers qu’elle avait une fille, mais que c’était compliqué et surtout qu’elle avait un petit ami depuis quelques mois. La blonde lui dit alors que l’amour était la plus belle chose qui puisse exister. La lieutenant ne pouvait qu’être d’accord.

« Vous avez raison, même si parfois, l’amour nous fait faire des choses un peu folle… »

Elle parlait surtout pour elle. Tomber amoureuse du Négocient, c’était quand même une chose énorme. Mais voilà, elle était tombée amoureuse et c’était la chose la plus merveilleuse qui lui soit arriver depuis la naissance d’Emily. Parce que Laura aimait sa fille plus que tout au monde même si elle ne l’avait pas élevé. Même si c’était difficile de lui faire comprendre qu’elle n’avait pas voulu l’abandonné, mais à 15 ans, elle n’avait pas eu d’autres choses. Peut-être qu’elle aurait du se battre un peu plus, oui c’est vrai. Maintenant qu’elle avait retrouvé sa fille, elle voulait tisser des liens, mais ce n’était pas facile. Emily lui en voulait et elle le comprenait. Un jour, les choses allaient sans doute changer… Enfin. Laura se secoua un peu avant de demander à Sienna ce qu’elle faisait là. Elle mit quelques secondes avant de répondre alors Laura lui laissa le temps de rassembler ses idées. Puis, elle lui parla. De ce viol qui avait eu lieu il y a huit ans et donc elle ne se souvenait pas jusqu’à il y a 6 mois. Laura fronce les sourcils et se pencha légèrement en avant pour l’écouter encore plus attentivement. Sienna lui dit qu’elle se souvenait de tout, sauf du visage de l’homme qui l’avait agressé. Elle n’était pas là pour porter plainte parce qu’elle ne savait même pas où cela pourrait aller, huit ans trop tard. La lieutenant allait parlé, mais Sienna rajouta qu’elle était là pour lui demander s’il était possible de faire un stage car elle avait changé de cursus scolaire et qu’elle allait maintenant en criminologie et elle s’était dit qu’un stage pourrait l’aider. Laura reprit sa place avant de répondre :

« Ce n’est pas rien ce que vous me raconter là. Pour le stage, je n’y vois pas d’inconvénient, je demanderais au commissaire, mais normalement, ça ne posera pas de soucis. Pour ce qui est de votre viol… »

Laura la regarda pendant quelques instants et lui dit :

« Effectivement, huit ans, c’est un laps de temps trop long. Vous auriez en tête le visage de votre agresseur… Je pense qu’on aurait pu tenter quelque chose, mais si ce n’est pas le cas, effectivement, je ne peux rien faire… mais en dehors de la plainte, il faut que vous vous occupiez de vous… Vous êtes aller voir un psy ? Ou quelqu’un d’autre ? Parce qu’un viol, ce n’est pas rien et psychologiquement, ça peut être dur… Même si vous avez l’impression que tout va bien. »

Elle n’avait pas envie de voir une jeune femme comme Sienna sombre à cause d’un homme qui ne savait pas se contenir et était malade. Parce que les prédateurs sexuels, ça existait. Et profiter d’une jeune femme, ce n’était pas possible pour Laura. Elle allait creuser du coté des anciens dossiers pour voir s’il n’avait pas eu autre chose il y a huit ans. Sienna n’était peut-être pas la seule… mais en attendant, c’était la jeune femme la plus importante.

L’amour était sans doute la plus belle des choses et comme Sienna le lui dit, on pouvait faire des choses folles, parfois nécessaire pour être heureuse. Le lieutenant ne comprenait pas vraiment ce qu’elle voulait lui dire, mais elle hocha doucement la tête. Puis, la jeune Parker lui expliqua pourquoi elle était ici en commençant par son viol, quelques années plus tôt. Laura écouta attentivement, mais huit ans, c’était long et elle n’était pas certaine de pouvoir faire quelque chose si Sienna ne se souvenait pas de son agresseur… C’était dommage, Laura ne supportait pas que ce genre d’homme soit toujours dans les parages. Peut-être avait-il même fait d’autres victimes entre temps ? Sienna avait déjà eu beaucoup de courage de lui dire tout ça, en plus de la demande de stage que Laura savait qu’elle serait accepter. La police de New-York manquait cruellement de nouveaux visages alors le commissaire n’allait sans doute pas dire non à une jeune fille qui voulait faire un stage et se diriger vers ce domaine. Laura avait aussi demander à Sienna si elle avait vu un psy. La blondinette lui répondit qu’elle n’avait pas vu de psy, mais qu’elle avait rencontré une personne à Philadelphie qui l’avait beaucoup aidé à surmonter le tout. Elle rajouta qu’elle savait qu’elle était loin d’arriver au bout du chemin, surtout qu’elle rêvait toutes les nuits de son viol, mais elle disait que voir un psy n’allait sans doute pas lui servir. Laura secoua la tête.

« Et c’est là que vous avez tord. »

Le lieutenant se leva et s’approcha de Sienna avant de s’accroupir devant elle.

« Ce genre d’évènement, ce n’est pas anodin. Surtout que pour vous, cela remonte à huit ans. Je pense que votre cerveau vous a empêché d’y penser, pour éviter la surcharge. Mais maintenant que vous vous rappelez, il est important d’en parler à une personne compétente qui pourra vous aider à gérer tout ça. Vous savez, si vous entrez dans les études de criminologies, vous allez avoir droit de voir le psy plusieurs fois par an. Même moi, j’y ai droit au moins trois fois par an. Et pourtant, je n’ai rien vécu de traumatique… Seulement, c’est le métier qui veut ça… Il ne faut pas que votre histoire interfère dans le boulot et ça, c’est très important. »

Laura lui sourit un peu avant de reprendre :

« Si vous avez besoin de voir quelqu’un et que vous n’avez pas les moyens, ce n’est pas un soucis, je connais quelqu’un qui pourra vous aider. Et si vous avez besoin d’aide, je vous aiderais. Je ne peux pas vous laisser dans cet état et dans cette situation. »

Peut-être que Laura commençait à s’attacher à Sienna. Peut-être que le fait qu’Emily la mette de coté dans sa vie faisait que Laura se sentait presque obliger d’être là pour Sienna alors que cette dernière avait encore ses parents… Mais le lieutenant ne pouvait pas laisser la jeune femme seule face à sa détresse.

Être à l’écoute de la population et surtout de Sienna était quelque chose qui faisait partie de la vie de Laura depuis toujours. Certaines personnes vivaient des choses graves dans la vie et c’était à Laura d’être une oreille attentive pour eux. C’était quelque chose qui avait toujours plu à la jeune femme dans son métier. Alors quand Sienna lui raconta son histoire, le lieutenant de police l’écouta, sans jugement, sans montrer ses émotions. Parce qu’elle ressentait de la colère envers cet homme qui avait abusé de la jeune femme. Puis, elle lui fit comprendre qu’elle avait besoin de voir un psy quand même. Laura se doutait du problème de fond. L’argent. Les Parker n’avaient jamais roulé sur l’or et la blonde pensait que ce n’était toujours pas le cas, même dix ans après. Parce qu’elle ne voyait que cette explication. Alors elle vit les larmes montées aux yeux de Sienna et cette dernière lui dit qu’elle n’avait pas vu les choses comme ça, qu’elle avait touché dans le mille parce que c’était en grande partie à cause de l’argent si elle n’allait pas voir le psy car elle aidait sa famille et l’entretien de la maison. Laura, toujours accroupie devant Sienne lui tapota doucement la main.

« Alors laissez moi vous aider. Laissez moi vous rendre votre paix intérieur. Vous êtes une personne formidable Sienna. Vous êtes dévoué à votre famille et c’est quelque chose de remarquable. Mais il faut aussi penser à vous. Sinon, vous allez vous effondrer un jour sans comprendre pourquoi. Le psy qui nous suit dans la police, le docteur Harrison, est quelqu’un de très patient et de compétent. Je suis certaine que je peux demander à mon chef de faire une dérogation pour vous. Parce que vous allez être stagiaire pour nous et je pense qu’il est important que nos stagiaires soient bien dans ce métier aussi. »

Laura se relève et prend place sur la chaise la plus proche. Elle sort un petit carnet de sa poche et note son numéro de téléphone perso pour Sienna ainsi que celui du docteur Harrison avant de le tendre à la jeune femme.

« Voici mon numéro et celui du Docteur Harrisson. Je vais le contacter dès que possible pour lui expliquer la situation et ce sera moi qui payera vos séances. Autant qu’il le faudra d’accord ? Et je ne veux pas vous entendre me dire que vous allez me rembourser. C’est pour moi. Ca me fait plaisir et surtout, je veux vous voir en forme pour votre stage. Je vous appellerai lorsque vos papiers de stage seront prêts. Vous aviez autre chose à dire ? »