Grand frère un jour, grand frère toujours. [ft. Sienna]

Grand frère un jour, grand frère toujours Feat Jared

J'adore Philadelphie et surtout le quartier Gayborhood, je n'y est pas vraiment ma place étant Hetero, mais les gens là-bas non aucun a priori sur rien du tout donc je peux me balader en perruque noir et personne ne retrouvera un truc à redire ni même que j'ai une tenue sexy, chose étonnant venant d'une fille qui sais fait violer, mais cela fait des années que j'ai étais violer et c'est ma façon à moi de me reapproprier mon corps après que ce mec m'est pris ma virginité.


Au boulot j'ai pris une essence à passer entre les tables avec mon plateau, je sers tout le monde avec le sourire est étant dans un bar de Gayborhood je n'est à me méfier de personne donc je peux être en jupe sans avoir de main au fesse pas comme au Guilty Pleasure ou je devais faire attention au main des clients. Ici c'est totalement différent même les lesbiennes ne le font pas par respect et si cela arrive un regard au patron et il l'a vire aussitôt. Je passe près du bar avec mon plateau et je ne fais pas attention vraiment au visage des gens, mais quand j'entends que l'on m'appelle par mon vrai prénom j'en suis toute retourné, je regarde en direction et je vois mon grand frère Jared.

- Jared…je

J'en fais tomber mon plateau tellement je suis choquée de le voir ici je n'aurais jamais penser qu'il viendrait jusqu'à Philadelphie surtout qu'on ne se parle plus beaucoup depuis qu'il est partit de la maison.

@Jared Parker

Codage par Libella sur Graphiorum

[/quote]

Je sentais une boule dans ma gorge. Je n’étais pourtant pas le genre a vraiment stressé de quoi que ce soit, au contraire j’avais toujours été le premier à foncer tête baissé et à me prendre les conséquences de mes actes en pleine face. Parce que oui, les conséquences je n’y pensais qu’après avoir avoir fait ma conneries, jamais avant. Peut-être qu’aujourd’hui je stressais justement car ce n’était pas une connerie mais ce que j’aurais du faire depuis bien longtemps. Prendre soin de ma sœur, des autres aussi … Peut-être que j’avais trop compté sur le fait de ne pas être le plus grand de la famille officiellement … sauf que nous n’avions aucune nouvelle de Peter depuis belle lurette et que Liz s’en était allé sous d’autre cieux, même si avec tout ce qu’elle avait fait pour nous il était difficile de lui en vouloir. Cela étant, est-ce que ma famille ne me considérait pas de la même manière qu’eux, comme parti moi aussi. Je n’habitais plus à la maison depuis plusieurs années, je ne donnais pas vraiment de nouvelles … peut-être que finalement c’était Sienna et Simon les plus grand maintenant. Même pas, puisque j’étais avec Sienna à Phila actuellement. Et ne parlons pas de Simon vu l’état dans lequel il était en ce moment. On était vraiment la plus grande famille de bras cassés franchement !

Toujours est-il que j’avais lâché son prénom pour lui signaler ma présence et je la vis se retourner, ma magnifique petite sœur qui avait bien changé à Philadelphie. Elle répondit en lâchant mon prénom à moi aussi, visiblement décontenancée mais il y avait sans doute de quoi. Ce que je n’avais pas prévu, c’est qu’elle lâche son plateau avec tout ce qu’elle avait dessus. Je me hâtais alors de me lever, essayer de ne pas marcher sur le verre cassé. Les regards s’étaient tournés un moment et tout le monde était vite retourné à ses occupations. Sauf cet homme qui s’approchait de nous, sans doute le patron des lieux. Je ne le connaissais pas moi, et j’avais peur qu’il engueule  ma frangine pour ce qu’il s’était passé. « C’est de ma faute, j’ai été maladroit ! » lâchais-je alors tout en me penchant pour commencer à ramasser les bouts de verre. Pourtant c’était évident que si peu doué j’allais me couper. « Et merde ! » jurais-je tout en relâchant un bout de verre au sol, voyant le sang s’écouler de mon doigt. Rien de grave, mais ce n’est pas comme ça que j’avais prévu de retrouver ma sœur.

J’étais vraiment gêné d’avoir provoqué une telle réaction chez ma petite sœur. Je ne voulais vraiment pas lui attirer d’ennuis moi, mais il faut dire que j’étais le champion pour ça. Je ne pouvais m’empêcher de repenser à mes retrouvailles désastreuses avec Simon. J’avais pourtant essayé de faire les choses bien et au final, il s’était barré. En m’ayant plus tôt balancer des mots pas vraiment agréable sur mon rôle de grand frère que je n’avais jamais vraiment assumé. C’était ce soir-là que j’avais appris pour Sienna. J’aurais du aller la voir bien plus tôt, chez nos parents … Je savais où la trouver mais je n’avais rien fait. De peur de tout faire foirer encore j’imagine. Il avait fallu que je reçoive ce message pour enfin réagir et venir jusqu’ici. Et encore une fois, j’arrivais à créer des ennuis, du moins c’est ce que je pensais. Je m’étais précipité pour l’aider à ramasser et je l’entendais … rigoler. Je le regardais un instant, mais j’appréciais surtout ce que je venais d’entendre. Ce rire, c’était la meilleure chose que je pouvais entendre aujourd’hui. Elle expliqua alors que c’était de sa faute me faisant grimacer un instant, mais ce fut ensuite surtout une légère gêne lorsqu’elle me présenta comme son grand frère. Oui, j’étais le grand frère qui avait fait casser du matériel. Heureusement ça ne semblait pas du tout le déranger. J’arquais cependant un sourcil en regardant ma sœur lorsqu’il prononça son prénom. Je la regardais avant de simplement lâcher : « Sigrid ? » Il s’agissait de ma petite sœur, je le savais quand même qu’elle s’appelait Sienna. Est-ce que ça faisait parti du costume avec la perruque ? Il fallait croire que oui.

Je l’aide à ramasser les bouts de verres mais vu que je suis vraiment le mec le plus maladroit du monde, j’arrive à me couper avec. Ça ne semble pas bien grave mais ça saigne quoi. Je vois Sien’ demander à son boss si elle peut monter au dessus avec moi, sûrement là où elle loge vu le message qu’elle m’avait envoyé. J’allais répondre que je ne voulais pas déranger mais le fameux Duncan répond avant moi et je suis de nouveau gêné bien que flatté lorsqu’il parle de beau gosse. Il n’est pas trop mal aussi c’est vrai, mais peut-être un peu trop vieux pour moi. Il me fait un clin d’oeil et je ne réagis pas, comme un con face à cette situation bizarre. Finalement, Sien’ me prend la main et je la suis pour aller jusqu’à son appartement. En réalité je suis content de découvrir où elle vit, de pouvoir découvrir comment est sa vie actuellement même tout simplement. Mais c’est autre chose encore que je lui dis pour le moment. « Je suis content de te voir Sien’. Je sais que j’ai pas été très présent ces derniers temps ... » Bon ces derniers temps ça pouvait englober plusieurs années mais inutile d’insister pour l’instant.

Nous arrivions dans l’appartement et je regardais un peu tout autour de moi, découvrant l’endroit où vivait ma sœur actuellement. J’avais envie de lui poser milles questions, de m’assurer qu’elle allait bien et puis … Il y a forcément un sujet épineux dont nous devrions parler. Mais pour l’instant que je me contentais de lui dire que j’étais content de la voir, et de m’excuser un peu pour ma non présence. J’avais beaucoup réfléchis à tout ça ces dernières semaines, à ce rôle de grand frère que je n’avais jamais assumé. Je n’étais pas si vieux lorsque j’avais quitté la maison familiale, vingt-et-un ans seulement … et je m’étais déjà beaucoup détaché de tout le monde depuis mes dix-huit ans et mes débuts au garage. Aujourd’hui c’était différent, j’étais un adulte, pas vraiment responsable mais un adulte quand même et je pouvais un peu plus mesurer à quel point j’avais été absent pour eux alors que manifestement, ils avaient besoin de moi. Elle était partie un instant et revint avec de quoi soigner mon doigt. Elle était contente elle que je sois venu la voir et cela me fit sourire en me rassurant aussi. J’avais vraiment peur d’être mal accueilli mais ce n’était pas le cas. Ce qu’elle ajouta ensuite me fit un peu grincer des dents. « Justement, j’aurais du être là aussi … Après tout, c’est moi le grand frère non ? » Mais j’étais nul comme grand frère, Simon me l’avait bien fait comprendre cette nuit là chez moi. J’aurais pu mettre ça sur le compte des stupéfiants mais au contraire, je crois que cela avait libéré sa parole. C’est vrai, en tant que grand frère j’avais toujours été pitoyable.

Je m’assois alors sur le canapé et la laisse soigner ma plaie. Ce n’est vraiment pas méchant heureusement. « Même ici t’es encore obligé de t’occuper de moi Sien’ ... » Lachais-je alors en soupirant mais en souriant tout de même un peu en même temps. Elle me déposa alors un pansement rose sur le doigt et là aussi je soupirais tout en écoutant sa remarque. « Super. » C’était sorti tout seul. Je n’étais vraiment pas le genre à porter du rose ou ce genre de choses moi, plutôt le genre à affirmer puissance mille ma virilité à tout va. Sans doute pour cacher inconsciemment quelque chose d’ailleurs mais là n’était pas le débat. Je la laissais alors ramener les affaires tout en restant assis sur le canapé, le regardant revenir dans le salon. Il était tant de briser un peu la glace, sans y aller franco quand même pour autant. « Alors, c’est sa ta nouvelle vie à Philly … Sigrid ? » J’avais dis ça avec un petit sourire, sans porter aucun jugement. Mais bon, elle me devait quand même bien une petite explication là ![/color]

Comment ça je captais toujours tout un peu après tout le monde ? Bon heureusement qu’elle n’avait pas dit cette phrase à haute voix car je n’étais pas vraiment le genre à accepter ce genre de remarque mais ceci dit, elle n’avait pas totalement tord, dans notre famille j’étais loin d’être le couteau le plus affûté du tiroir. Ce qui n’était pas son cas à elle d’ailleurs, petite génie surdouée qui était sûrement née dans la pire famille pour développer ce don de la nature. Nous ne lui avions jamais fait de cadeaux, moi le premier, et plus d’une fois elle avait été obligé de prendre de son temps pour venir me chercher au poste. C’est sûrement ça qui nous avais éloigné l’un et l’autre, je faisais trop de conneries sans imaginer les conséquences que ça pouvait avoir sur elle. Cependant, j’étais un peu mal à l’aise quand elle me demande ce soudain changement alors que je n’avais jamais au grand jamais assumé mon rôle de grand frère. Elle me demandait si j’avais enfin mûri et j’en profitais alors pour esquiver sa première question ne voulant pas de suite mettre les pieds dans le plat. Je voulais profiter un peu de ma petite sœur avant de parler de choses plus difficiles. « Enfin mûri ? C’est pas gentil ça frangine, j’ai toujours été très mûr enfin ! » J’avais dis ça avec un petit sourire évidemment. Ça piquait oui, mais ce n’était pas totalement faux. Elle ajoute alors qu’elle a toujours adoré s’occuper de nous tous même si c’était dur, mais ce n’était pourtant pas son rôle. Je répond à son sourire par un sourire moi aussi, mais je lui réponds. « Je sais Sien’ … mais tu t’es parfois oubliée je crois en prenant soin de nous ... » Je pensais à sa vie en général en disant ça, mais aussi bien sûr à ce que j’avais appris de la bouche de Simon. S’ils s’étaient pris la tête au sujet de cette sombre soirée des années après, c’est que ça ne devait pas aller si bien que ça pour elle pendant toutes ces années. Et nous, nous avions tous continué à faire les cons pendant ce temps là, sans vraiment penser à elle …

Elle m’explique alors que Duncan, son patron que j’ai rencontré un peu plus tôt est aussi son coloc. Je n’étais pas très sur mais au moins cette fois c’est clair. Elle m’explique qu’il n’est pas du genre à mettre du rose mais qu’avoir une fille a du le faire disjoncter. Je fronce alors légèrement les sourcils. « Vous sortez quand même pas ensemble hein ? » Question bête, mais au final à la hauteur du Jared qu’elle avait toujours connu. Mais moi avec ce que je savais, je voulais m’assurer que personne ne profitait d’elle et des faiblesses qu’elle pouvait avoir. Je lui avait alors demandé en quelque sorte de m’en dire plus sur sa nouvelle vie ici et je la vois grimacer en m’entendant l’appeler Sigrid. Elle retire alors sa perruque et là je retrouve vraiment ma sœur, avec ses beau cheveux blonds, les même que j’ai moi-même sur la tête. Elle m’explique alors comment elle se sent ici, son envie de revenir un jour à New York, ce genre de choses. Je l’écoute attentivement. Seul Duncan connaît son histoire … Elle est sans doute loin de se douter qu’actuellement, une autre personne à Philly la connaît. Je ne dis rien pour le moment, me contentant d’hocher la tête en acceptant la bière. On va sans doute avoir besoin de boire avec ce que je m’apprête à lui dire. « Sien’ … il faut que je te parle de quelque chose ... » Lui dis-je alors sans vraiment la regarder, et sans bouger du canapé.

Elle me pique vraiment là en me disant que Simon et surtout Wyatt étaient parfois plus matures que moi. Sienna encore, ça pouvait passé. Et c’est vrai qu’elle m’avait souvent sorti de mauvais pas. Mais mes frangins … Peut-être qu’elle avait raison, mais dans tous les cas ça ne faisait pas vraiment plaisir à entendre. Et puis elle en rigole en plus carrément. Cette fois c’est moi qui fait un peu la moue. « C’est ça, moque-toi. » Comment est-ce que je pouvais agir en grand frère si personne ne me prenait au sérieux après tout ? Bon peut-être parce qu’on attire le respect par ses actes et non par de belles paroles et que des actes … je n’étais pas vraiment le genre à en faire beaucoup. J’avais un vrai sens de la famille et j’étais prêt à me battre pour eux, physiquement, mais quand le mal était plus profond alors je n’avais aucune idée de comment gérer les choses. J’avais d’ailleurs semble-t-il bien merdé avec Simon, et j’avais sans doute bien merdé aussi en ne venant voir Sienna que maintenant. Je lui confis alors que j’ai l’impression qu’elle s’est parfois perdu en chemin en nous faisant passer avant elle, et elle m’avoue que Simon le lui dit souvent. Je déglutis en entendant cette phrase, sachant très bien le lien qui les unis actuellement. Mais c’est encore un peu trop tôt alors je ne réponds rien.

Nous parlions de Duncan, son boss et coloc et apparemment rien de plus que ça. Ouf. Ma question l’avait fait rire semble-t-il et c’était au moins ça. Il n’y avait rien de meilleur que de la voir rire et sourire, ma belle petite sœur qui avait vécu des choses terribles. Je passais la main dans mes cheveux, gêné, lorsqu’elle m’indiqua que j’étais plus le type du fameux Duncan. « J’avais cru remarquer ouais ... » Lui dis-je avec un petit sourire. Après tout, il m’avait appelé de lui même beau grosse de frangin et m’avait fait … un clin d’oeil. Ça n’avait pas grand-chose d’anodin. Je la regarde finalement aller nous chercher des bières et c’est à ce moment-là que je me lance. Ma phrase est partie et cette fois, il n’est plus question de faire machine arrière. Et puis, cela reviendrait à faire comme Simon, me taire alors que je sais. Elle revient alors s’installer prêt de moi et j’attrape ma bière. Elle s’inquiète … mais c’est moi qui m’inquiète pour elle. Comment va-t-elle régir quand je vais lui dire. J’inspire un grand coup, toujours sans la regarder, et finalement je me lance. « Je sais tout … je sais ce qu’il s’est passé, Simon m’a tout dit sans même le vouloir … Je sais pourquoi vous ne vous parlez plus, et j’imagine, pourquoi tu es ici ... » Je n’osais pas dire de vive voix ce qu’il s’était passé. C’était trop dur d’admettre que ma petite sœur avait été … violée. « J’aurais du venir te voir plus tôt Sien’ … et j’aurais du le savoir plus tôt aussi … je suis tellement désolé ... » J’étais vraiment nul comme grand frère, Simon avait raison, sur toute la ligne.

Mon susceptible ? Comment ça mon susceptible ?! Ouais elle se moquait vraiment de moi là, et je n’aimais pas ça. Bien sur, je n’aimais pas ça mais d’un point de vue du grand frère. Ce n’était pas méchant bien sur, juste suffisant pour me piquer dans mon orgueil et elle savait qu’il était grand. C’est sans doute pour ça d’ailleurs qu’elle le faisait. « Je suis pas susceptible. » Lâchais-je alors en faisant cette petite moue que je faisais déjà à l’époque avec eux quand je n’étais pas content mais que je ne voulais pas non plus monter dans les tours comme ça avait souvent été le cas. Sienna avait en effet toujours aimé me taquiner, du moins quand je en faisais pas trop de conneries encore. C’était sans doute mieux quand elle le faisait en y repensant, au moins nous étions un minimum proches, ce qui n’était plus le cas à présent, et depuis de nombreuses années. Elle me disait ensuite qu’il était sympa ce Duncan, qu’il l’avait beaucoup aidé. Oui, ça je voulais bien le croire, mais ça n’avait rien à voir avec le fait que je sois son genre, qu’il m’ait fait un clin d’œil et appelé beau gosse. Mais inutile d’insister pour le moment, et surtout il est temps pour moi de rentrer dans le vif du sujet, en espérant que cela n’écourte pas ma visite à Philadelphie.

Je ne m’attendais vraiment pas à ce genre de réaction de sa part. Elle ne veut pas que je m’excuse ? Pourtant j’aurais du être là pour elle, j’aurais du veiller pour elle. Ce n’était pas normal, j’étais le grand frère et c’est elle qui m’avait souvent sorti de la merde en venant me chercher au poste alors que j’étais le grand et que moi à l’inverse j’aurais du voir qu’il y avait quelque chose, pendant tout ce temps. A mes yeux, mes excuses étaient légitimes, pas aux siens. Mais pas le temps de réfléchir car je restais bouche bée à mon tour en la voyant descendre sa bière cul sec. Elle me fendait le cœur à réagir ainsi. Je la regardais faire, en silence, alors qu’elle allait s’en chercher un autre et se réinstaller à côté de moi. Elle me dit alors de ne pas m’en faire, qu’elle gère bien les choses, et à je me secoue légèrement la tête avant de reposer mon regard sur elle. « Sienna, tu trouves que tu gères bien les choses, sincèrement ? J’aimerais te croire mais tout me dit le contraire ! Si tu gères bien, pourquoi tu viens de t’enfiler cette bière ? Pourquoi tu te fais passer pour une autre ici ? Pourquoi tu es ici d’ailleurs ? » Il fallait que je la mette devant les faits, même si cela me brisait le cœur, mon cœur de frère. Elle n’allait pas bien c’était certain, il y avait trop de signes, et je devais faire ce que je n’avais jamais su faire avant, la protéger. « Je sais que … enfin c’est pas habituel pour toi de m’entendre dire ce genre de choses … mais je m’inquiète pour toi p’tite sœur. » J’avais dis ça en baissant légèrement le regard, un peu honteux de ne jamais vraiment m’être préoccupé d’elle avant.

Elle est têtue. Normal, c’est une Parker elle aussi. Mais bordel ce qu’elle est têtue à insister sur le fait que je suis susceptible. Je n’ai pas envie de l’être, c’est un trais de caractère de faible ça la susceptibilité alors je ne le suis pas. Moi je suis fort face aux émotions, au attaques et tout ce bordel, il en faut beaucoup pour m’atteindre. Enfin ça, c’est ce que je pense évidemment. Je n’aime pas comment elle rigole en se moquant de moi et pourtant je ne veux pas m’énerver. C’est ma petite sœur et elle a besoin de moi ce n’est pas le moment. Ça aurait été cette tête à claque de Simon encore, pourquoi pas, mais avec Sien’ ça avait toujours été différent même si elle avait prit ses distances avec moi. « C’est pas vrai, tu dis ça exprès pour me faire chier je le sais. » J’essayais de passer en revu mes autres frères et sœurs, je ne les connaissais pas forcément bien en réalité pour savoir qui était susceptible ou non alors difficile de rejeter ça sur un autre. Mais bon je trouvais toujours quelque chose à redire car moi aussi j’étais un Parker, moi aussi j’étais têtu et borné et ça aussi d’ailleurs je l’étais particulièrement !

Nous en étions alors arrivé au sujet qui fâche. Pour moi, il était hors de question de le garder pour moi. Déjà parce que Simon avait fait cette erreur et qu’aujourd’hui les jumeaux ne se parlaient plus, mais aussi parce que je m’inquiétais sincèrement pour ma petite sœur. Il ne fallait pas être devin pour imaginer que son changement de vie actuel était lié à tout ça et moi ça me fendait le cœur même si elle semblait bien ici. J’essaye de la mettre devant la situation qu’elle semble fuir et sa réponse est cinglante. Quand elle parle de viol je grimace même … je n’ai pas encore réussi à verbaliser ce terme pour ma part depuis que Simon m’en a parlé. Elle est ici pour tourner la page, pourtant à l’entendre parler ce n’est pas vraiment fait. Mais moi je veux lui reparler de ce qu’elle a dit avant, car ça me fait mal ce que j’ai entendu. Je baisse légèrement le regard pour parler. « Tu trouves vraiment qu’on est une famille de fous ? ... » C’est sans doute vrai, mais l’entendre de sa bouche … ça me pique sincèrement. Elle ajoute alors que je n’ai pas à m’inquiéter mais là je relève le regard sur elle. « Tu rigoles Sien’ … Justement, j’aurais du m’inquiéter toute ma vie pour toi ! T’es ma sœur, ma petite sœur, c’est mon rôle de te protéger ! Je déteste penser au fait que j’ai attendu tout ce temps pour m’en rendre compte ! » Je parlais d’une manière qu’elle ne connaissait pas, avec le cœur. Là il n’était aucunement question de jouer les petits cons arrogants et prétentieux, mais de devenir enfin adulte après toute ces années, et responsables des membres de ma famille. Le chemin était peut-être long mais je voulais vraiment le parcourir et devenir quelqu’un en qui ma famille avait confiance, sur qui on pouvait s’appuyer ...

Je ne sais pas rire oui … allez balle perdue, j’ai l’habitude de toute façon. Ça a toujours été comme ça à la maison. Je ne suis pas le plus grand, je n’ai pas de jumeau, je ne fais plus parti des petits depuis bien longtemps … Je me suis toujours senti assez isolé et incompris un peu dans cette famille malgré tout l’amour que je leur porte alors ça ne change pas vraiment de d’habitude. Je ne répond cependant rien à cette nouvelle provocation de sa part. Je ne suis pas là pour ça, j’ai des choses à lui dire, je ne suis pas venu jusqu’ici pour ça. Ce n’était peut-être pas loin Philadelphia mais pour moi, sortir de New York était déjà un pas exceptionnel tant je n’avais toujours connu que ça. Je l’avais fait parce que j’estimais que ma petite sœur avait besoin de moi. Parce que j’avais appris ce qu’il lui était arrivé et que même si cela faisait des années, ma conversation avec Simon avait aussi révélé que les plaies étaient loin d’être refermée bien au contraire. Tout me disait le contraire, dans sa nouvelle vie, dans son comportement. Elle avait parlé de famille de fou et j’étais légèrement blessé. Peut-être que c’était le cas un peu. Une famille de dix enfants ça n’est pas anodin, il faut être fou pour ça. Ou avoir des parents fous tout du moins car nous, nous n’avions rien choisi. Mais la suite … Entre Peter qui était censé être l’exemple mais nous avait totalement renier, Liz qui était partie malgré tout ce qu’elle avait fait pour nous, moi qui passait mon temps à foutre la merde bien souvent contre mon gré, les jumeaux et cette histoire sordide … je crois qu’il fallait que je m’arrête là. Mais quand même, on est une famille, on est pas vraiment censé dire ce genre de choses non ? « Moi je trouve pas qu’on est une famille de fous. On a du mal a se comprendre, surtout parce qu’on est beaucoup. C’est tout. » J’avais dis ça sans même la regarder. C’était Sienna, la douce Sienna qui avait pris le relais de Liz, je ne pensais vraiment pas qu’elle penserait une chose pareille. Et puis quand elle disait que certains sont fous et d’autres non … j’avais ma petite idée sur où elle me plaçait.

Je m’étais alors confié moi, ce qu’elle ne semblait absolument pas vouloir faire. Je lui avais parlé de mon rôle de grand frère que je n’avais jamais assumé. Mieux vaux tard que jamais oui. Je ne pouvais cependant pas la laisser ajouter qu’elle m’avait abandonné elle aussi. « Je suis le grand frère, t’es la petite sœur, c’était à moi de prendre les choses en main. C’est ce que j’essaye de faire aujourd’hui Sien’. Et je sais que je suis un piètre grand frère mais … Laisse-moi t’aider s’il te plaît … Tu n’es pas seule. » Je savais qu’elle avait déjà perdu Simon dans l’affaire et même si j’étais déchiré de voir ça et que j’espérais qu’ils se retrouvent au plus vite, je pouvais au moins être cette passerelle pour elle vers un avenir plus apaisé et tranquille où elle retrouverait sa moitié. Mais pour ça, encore faudrait-il qu’elle me laisse le faire, qu’elle se rende compte que son grand frère était venu jusqu’à Phila pour elle, pour prendre soin d’elle ...

Ça me fait vraiment quelque chose de revoir Sienna, mais encore plus de pouvoir discuter avec elle. Depuis combien de temps n’avions nous pas fait ça ? J’y étais pour quelque chose évidemment, c’est à cause de mes conneries qu’elle m’avait fuit et ça pouvait se comprendre. J’avais tellement enchaîné, jusqu’à ce qu’elle doive venir me chercher au poste alors qu’elle n’était qu’une adolescente. C’est peut-être à cette période de ma vie que j’avais le plus enchaîné les conneries d’ailleurs, entre mes renvois et mon arrêt définitif de l’école et tous les vols ensuite ou ce genre de chose. J’étais paumé, beaucoup plus qu’aujourd’hui, et carrément ingérable. Ça s’était estompé par la suite. Du moins, je faisais toujours mes conneries mais de manière un peu plus intelligente. Liz avait toujours dit que je n’étais pas du tout bête, que je ne savais juste pas m’en servir de mon intelligence. Peut-être que c’était un début, même si j’avais toujours mes habituels coups de sang. Mais ce qui avait définitivement mis un point d’arrêt à notre relation avec Sienna, je crois que c’est quand j’avais décidé de quitter la maison. Nous maintenions une entente parce que nous vivions sous le même toit, mais une fois que ce ne fut plus le cas … Nous n’étions plus que des frères et sœurs sans accroches, et loin l’un de l’autre même si mon studio n’était pas si loin de la maison des Parker. Ce que Simon m’avait révélé me faisait réalisé à quel point je n’avais regardé que mon nombril, oubliant que ma famille aussi pouvait avoir besoin de moi, et que je devais assumer certaines choses. Après tout j’étais le grand non ? Nous n’avions plus de nouvelles de Peter, Liz était à Chicago avec Zoey, Sienna était ici à Phila et Simon … lui se laissait complètement aller. Il restait bien Lesly mais elle vivait son rêve n’habitant pas non plus à la maison elle non plus et c’était sans doute bien pour elle. Ah, la famille la famille. Cette fameuse famille qui n’avait rien de folle non. « T’inquiètes petite sœur ça va. On est tous un peu à cran je crois, on dit des choses qu’on ne veut pas forcément. Je suis bien placé pour le savoir. » J’étais le premier à parler ou a agir sans réfléchir et à devoir en assumer seulement ensuite les conséquences, et encore quand ça ne retombait que sur moi. Alors j’avais dis ça avec un petit sourire qui se voulait rassurant. Je ne voulais pas m’embrouiller avec elle, nous avions d’autres choses plus importantes à régler.

Je me livre comme je ne l’ai sûrement jamais fait avec elle. J’ai d’avantage l’habitude de tout garder pour moi, mais là c’est différent. J’ai envie de lui montrer ce que je souhaite et aussi d’essayer de gagner un peu sa confiance. Elle ne va pas bien et j’ai envie de l’aider, d’essayer au moins. Ce serait déjà pas mal non ? Elle me remercie mais je fronce légèrement les sourcils lorsqu’elle me parle de nos plus jeunes frères et sœurs. Elle parle aussi de Simon mais lui, je sais à quel point il va mal et j’ai déjà prévu de le surveiller plus activement à mon retour à New York. Elle me dit qu’elle va revenir, qu’elle a juste besoin de souffler un peu. « Sien’. Tu sais, Wyatt est grand déjà, c’est déjà un jeune adulte. Et Esther, elle est ce qu’elle est, c’est une ado, mais je crois qu’elle arrive à se gérer a peu prêt elle-même. Tu n’as pas à t’en faire pour eux. C’est Simon et toi qui m’inquiétez là. C’est vous qui n’allez pas bien. Et je suis là Sien’, je suis venu, exprès pour toi. Tu peux me parler, tu peux lâcher, tu peux évacuer. » Ce n’était pas bon de garder tout pour elle. Je ne voulais pas la forcer bien sûr, mais se rendait-elle compte de l’effort que je venais de faire ? Je n’avais jamais vraiment quitté New York et là, j’avais pris un billet de train exprès pour venir la voir, pour prendre soin d’elle. Mais si elle ne voulait pas tant pis, je respecterais ce choix et rentrerais à la maison, attendant simplement qu’elle rentre d’elle-même. Cependant elle me prend dans ses bras et je referme mon étreinte autour d'elle. Je ferme même un instant les yeux pour profiter de cet échange que nous n'avons plus eu depuis ... combien de temps au juste ? Je n'étais pas très démonstratif moi, mais là, il n'y avait rien de plus naturel avec ma petite soeur et j'ai envie que ce câlin ce prolonge, qu'elle sente à quel point je tiens à elle même si je ne lui ai jamais assez montré.

C’est vrai que notre famille est particulière. Déjà, une famille de dix enfants de nos jours, ça n’a rien de commun. Et puis on a du se débrouiller pour grandir, quasiment sans parents. Papa étant plus souvent en taule qu’avec nous et maman … Elle a fait ce qu’elle pouvait je crois, mais c’était compliqué pour elle. Heureusement que Liz avait su prendre le relai, elle avait été bien plus qu’une grande sœur pour nous, c’était quasiment elle notre vraie mère. D’ailleurs, c’est elle qui s’occupait de Zoey maintenant. Mais malgré toute les difficultés, malgré toutes les histoires, bien sûr que nous avions de bons souvenirs tous ensemble. Moi aussi je me souvenais d’avoir fait le mariole pour mes petits frères et sœurs, à une époque où la vie n’était pas aussi compliquée. Nous étions des enfants, nous n’avions pas conscience de ce qui nous attendait tous. Sienna et Simon était les premiers petits frères et sœurs que j’avais eu, et même si j’avais subis leur arrivée en ayant plus de mal à trouver ma place dans cette famille, tout n’était pas noir pour autant. Je l’écoute alors parler, expliquer un peu plus le fond de sa pensée sur notre famille. Toujours assis à côté d’elle, je prête une oreille attentive, ce que je n’avais jamais vraiment su faire jusqu’à présent. Mais je tiens vraiment à prendre mon rôle de grand frère à cœur, enfin. « Elle n’est pas dysfonctionnelle notre famille … On est juste … beaucoup. J’imagine que ça joue quand même … Et on a peut-être pas les meilleurs parents du monde aussi. Mais on fait ce qu’on peut et au final, on se débrouille pas si mal non ? Moi aussi je l’aime cette famille. » J’aurais pu ajouter moi aussi que je les aimais, directement, mais n’exagérons rien quand même. Je restais Jared Parker, je n’étais pas le plus démonstratif de la famille.

Je l’ai alors invité à se confier à moi, je lui ai dit qu’elle pouvait me parler, se lâcher, évacuer. Je ne savais pas vraiment si ce serait suffisant car nos relations avec Sienna s’étaient quand même pas mal ternies avec les années, mais je lâche un soupire de soulagement lorsqu’elle se laisse aller dans mes bras. Ça aussi ce n’est pas habituel, je ne suis pas le plus à l’aise dans cette situation, mais ma petite sœur a besoin de moi alors je pioche les ressources nécessaires au plus profond de mon âme. Je la laisse se blottir contre moi et je pose ma joue sur le haut de son crâne en resserrant mon étreinte autour d’elle. Je la laisse parler sans intervenir, me contentant de serrer les dents lorsqu’elle prononce le mot viol. Je n’arrive pas à le verbaliser moi, c’est si dur. Et j’ai tellement envie de faire la peau de ce sombre type qui a osé toucher ma petite sœur. Mais je la laisse parler sans l’interrompre car je sais qu’elle en a besoin. « Sien’ … si je pouvais crois-moi je te ferais oublier tout ça … Je prendrais toute ta douleur si je le pouvais. Mieux, je remontrais dans le temps pour en jamais laisser faire cette ordure. Je n’étais peut-être pas là à l’époque, mais maintenant je le suis. Je veille sur toi petite sœur. Tu sais que tu peux m’appeler dès que tu as besoin, de jour comme de nuit. Je ne t’abandonne plus jamais ... » Car c’est moi qui avait provoqué cette distance entre nous à l’époque, alors je l’avais en quelque sorte abandonné. Aujourd’hui je faisais un pas vers elle, et je crois qu’elle s’en rendait compte. Nous étions en train de recoller les morceaux, chose que nous aurions du faire bien avant, mais il n’était jamais trop tard non ?

C’était sans doute le plus beau dans notre famille. Nous ne nous entendions pas tous bien, nous avions pris bien des chemins différents, nous n’étions même plus tous à New York, mais au fond quand l’un de nous avait besoin d’aide, il y en avait toujours un de nous pour répondre présent. Sauf Peter mais lui était un cas à part et il valait mieux qu’il ne montre pas sa belle gueule devant moi je pense. En tout cas, j’essayais de faire ma part des choses dans notre famille, à ma manière, ce qui n’était pas toujours chose aisée. Pendant des années, comme les autres de ma fratrie, je m’étais reposé sur Liz. Aujourd’hui, entre Peter qui avait disparu et Liz qui était partie à Chicago, c’était moi le grand. Je commençais à le comprendre. En réalité, je crois que je l’avais compris le soir où nous nous étions pris une cuite avec Simon et qu’il m’avait fait ses sombres révélations sur Sienna. Papa est en taule, maman n’est plus là, Peter a disparu, Liz est partie … Les jumeaux n’ont plus que moi … Et le reste de ma famille n’a même plus Sienna maintenant qu’elle a disparu, alors que ma petite sœur avait sacrément pris le relais après le départ de notre grande sœur. Peut-être que notre famille ne va pas si bien en effet. Je lui souris simplement lorsqu’elle me dit que au moins on peut compter les uns sur les autres. Ça reste une réalité malgré tout.

Nous évoquons ensuite ce fameux viol, dans une discussion plus sérieuse qu’elle ne l’a jamais été entre nous je crois. J’essaye vraiment de prêter l’oreille la plus attentive possible, de me comporter en grand frère responsable. Je n’ai cependant pas à me forcer en lui disant que je prendrais toute sa peine si je le pouvais, et que si j’en avais la possibilité, je reviendrais dans le passé faire en sorte que rien de toute ça n’arrive. J’écoute attentivement sa réponse, je peux sentir de la culpabilité dans ses mots ce qui me fait légèrement froncer les sourcils. Elle se sent coupable vis à vis de Simon, mais elle prend aussi un part de responsabilité dans cette sombre mésaventure ce que je ne peux accepter. Je la regarde un instant avaler un gorgée de sa bière avant de poser la mienne. Une main vient prendre la sienne. Je ne suis pas très tactile d’habitude, mais là c’est un vrai geste vers elle que je fais. « Sienna regarde moi. Tu n’as pas à te sentir coupable de quoi que ce soit. Ce qui n’est pas normal, c’est que des salauds droguent des verres avant de les offrir à des femmes, pas que tu l’aies accepté. Ce type est coupable, tu es la victime, il n’y a rien d’autre à calculer. » C’est d’ailleurs pour cette raison que dans ma liste de marchandise, on ne trouvait pas de GHB. Je savais très bien à quoi il était utilisé, je connaissais son petit nom, et il était hors de question pour moi de contribué à ça pour quelques billets, j’étais un homme d’honneur malgré mes défauts. Je ne comprenais d’ailleurs même pas que Simon m’en ai demandé après tout ça. Et en parlant de lui, je rebondit sur ses mots le concernant. « Quant à Simon, ne t’inquiètes pas je vais m’en occuper. Il a fait des conneries, il a du mal à les surmonter, mais je vais le surveiller dès mon retour d’ici. Je ne vais pas le laisser tomber je te le promets. » Ils ne vivaient pas cette douloureuse étape de la même manière tous les deux, mais ce qui est sur c’est qu’ils avaient tous les deux besoin d’aide, et qui d’autre que moi pouvait leur offrir ? Ça aurait sûrement été mieux si c’était Liz, elle savait mieux faire ça que moi, mais aujourd’hui ils devraient s’en contenter !