(-18 ans) Début d'une nouvelle vie (Pv Jared) - 12 février 2022

J’étais honoré que le vieux Dion ait tenu à me léguer son garage. Ce que j’étais triste qu’il s’en soit allé, c’était carrément injuste. Il m’avait tout donné, me formant dans mon métier, m’embauchant, et maintenant il m’offrait le fruit de son travail pendant toute sa vie à lui. Je pense qu’il savait que je tenais à ce garage autant que lui et que j’en prendrais soit là où n’importe qui l’aurait fait démolir très certainement. Moi j’avais un attache avec cet endroit, et même s’il ressemblait parfois plus à une ruine qu’autre chose, l’attachement était réel. La première chose que j’avais fait en y retournant, seul, ça avait été de me saigner pour acheter une plaque que j’accrochais au-dessus de l’accueil. Une plaque en hommage à celui qui avait été mon mentor, et presque un second père pour moi. Cet endroit lui appartiendrait éternellement. Et puis après ça, j’avais du me mettre sérieusement au travail. Moi je n’étais que mécanicien, c’était Dion qui faisait tout ce qui permettait à ce garage de tenir debout. Je ne savais aucunement comment faire une comptabilité, gérer des clients … Je ne savais que mettre les mains dans le cambouis et faire de petits miracles mécaniques. Tout était alors devenu très compliqué et je me rendais compte que je devais embaucher quelqu’un car je ne pouvais pas tout faire seul, comme c’était le cas avant quand nous étions tous les deux avec mon boss. Sauf que je devais embaucher qui ? Un mécano comme moi ? Ouais sauf que ça ne résoudrait pas mes soucis de comptabilité et d’administration ça. Au final, j’avais essayé de faire tenir mes attentes dans une annonces … Un espèce de gestionnaire mécanicien … Totalement improbable à trouver. Et puis, on ne peut pas dire que c’était très bien rédigé et là je me disais qu’être plus attentif en cours à l’époque m’aurait peut-être été utile.

Je ne sais combien de temps était passé, mais mon annonce était resté sans réponse. Le deal avec le journal était de la republier trois fois, une fois par semaine, sauf si je les appelais pour dire que j’avais trouvé et que je n’avais plus besoin de l’annonce. Sauf qu’évidemment, personne ne se pointait. Qui a envie de bosser dans un garage miteux, avec un rôle pas vraiment défini et en plus ce n’était pas précisé mais pour un salaire bien maigre. Alors c’était une journée de plus tout seul au garage. Ça commençait à être pesant et je me rendais compte que c’est sûrement moi qui allait devoir bientôt chercher du travail. Si je ne trouvais personne pour m’épauler, je n’aurais d’autre choix que de fermer le garage. Là ça tenait encore grâce au travail de Dion encore visible, mais ça ne tarderait pas à s’effondrer. Je cogitais beaucoup, le nez dans le capot de la voiture que j’essayais de réparer, et je sursautais quasiment en entendant quelqu’un s’adresser à moi. Il me fallu quelque secondes pour percuter. « L’annonce ? Ah oui l’annonce ! » ça commençait bien. Mais moi je ne savais aucunement comment recruter quelqu’un je n’étais pas fait pour moi. « Et bien euh, ça vous intéresse ? » Dis-je un peu bêtement, ne sachant pas ce que je devais faire, me redressant tout de même et m’essuyant les mains avec du papier qui traînait à côté. Je devais vraiment avoir l’air con là et le jeune homme allait sûrement se barrer en courant. Dommage d’ailleurs, car il était plutôt sexy et si je l’avais rencontré autour d’un verre, je n’aurais pas été contre prolonger la soirée avec lui.

Si l’on m’avait dit qu’un jour je devrais faire passer un entretien d’embauche. C’était totalement improbable pour le p’tit gars du Bronx que j’étais qui faisait connerie sur connerie et enchaînait les gardes à vues ! Et pourtant, le destin m’avait mené là, dans cette situation super bizarre où je ne savais absolument pas ce que je devais dire et faire. Je devais me montrer responsable, le mettre en confiance et en même temps voir s’il s’agissait du bon profil … Jared t’es con, t’en as qu’un de profil, le seul qui a bien voulu se présenter à ton annonce ! Et puis ça n’a rien à voir, mais le profil est plutôt beau gosse ! J’avais enfin fini par percuter en tout cas. Il me parlait de cette fameuse annonce. Il devait vraiment se demander qui c’était ce guignol qui ne se rappelait même plus avoir mis un annonce dans le journal. Mais je ne pensais vraiment plus avoir de retour de cette annonce un jour et puis je devais le dire, j’étais éreinté ces derniers temps. J’étais tout seul à faire le travail pour deux, ça commençait vraiment à être usant physiquement comme mentalement. En tout cas il me signalait qu’il était en effet intéressé et développa sa pensé. Je grinçais légèrement des dents. Merde, mon annonce était si mal rédigée qu’il pensait que je voulais embaucher deux personnes. Bon en même temps comment lui en vouloir, qui recherche un mécanicien comptable ? Ce n’est pas vraiment un profil qu’on trouve à tous les coins de rues. Seulement voilà, je n’avais pas eu le temps de répondre qu’il enchaînait en me disant qu’il avait des compétences dans les deux. Il me parlait aussi de CV mais franchement, tout ce que je voulais moi c’était voir de moi-même de quoi il était capable et il n’y a que le terrain qui le prouverait. « Des compétences dans les deux ? Vraiment ? » C’était quand même incroyable, se pouvait-il que ma perle rare existe réellement alors ?

Mais à ce moment-là, il pensait toujours que je cherchais deux personnes et il fallait que j’éclaircisse ma demande. « Alors en fait et bien comment dire … Je ne cherche qu’une seule personne. Je suis le patron depuis peu, mon ancien boss nous a quitté et j’ai pris la relève, je suis tout seul ici … j’aimerais avoir les moyens de payer deux personnes mais ce n’est pas le cas ... » Je devais faire peine à voir, à chercher un profil totalement fantasque … Je le suivais du regard alors qu’il se baladait dans le garage qui était loin d’être une fierté pour moi dans ce moment. Je l’avais toujours aimé malgré son état, mais lui devait sûrement se dire que ça allait finir par s’écrouler avec le temps ! J’étais loin du compte mais comment le savoir à cet instant. Et puis, je ne peux m’empêcher de le détailler du regard. Il est plutôt canon, il a l’air musclé sous ses vêtements … Rester pro. Je reprenais mes esprits quand il reprenait la parole. « Ouais ça fait plusieurs années. » Répondais-je alors qu’il me demandait si je bossais ici depuis longtemps. Il se présenta alors et je lui tendais la main « Enchanté Gabriel, moi c’est Jared Parker. » C’est seulement à ce moment là que je réalisais que la main que je lui tendais, bien qu’essuyée par le papier, était dégueulasse. Je la retirais alors. « Désolé … j’oublie des fois … je vais aller me laver les mains, venez avec moi si vous voulez vous pourrez voir l’accueil et le bureau. » Oui il n’y avait qu’un seul et unique bureau, tout était restreint ici.

En réponse à ma surprise, il commença à m’expliquer son parcours. C’était au final bien mieux comme ça que de le lire sur un CV. Bien plus naturel, vrai. Et puis j’apprenais des informations, comme le fait qu’il venait de Londres. Ça m’impressionnait légèrement d’ailleurs, je n’avais jamais vraiment quitté New York, je ne sais même pas si j’avais déjà été plus loin que Philadelphie où j’avais été voir ma petite sœur. Alors prendre l’avion et traverser l’océan, c’était un doux rêve. Je n’avais pas l’argent pour ça de toute façon et je ne l’aurais sans doute jamais. Il me reparlait alors des deux postes et je grimaçais légèrement. Pour moi, c’était le moment où il allait faire demi tour et me dire que ce n’était pas vraiment sérieux mais une fois que je lui avais expliqué, il reprenait la parole. Il me posait d’ailleurs plein de questions mais déjà, je souriais en l’entendant parler de mon boss. Ce n’était peut-être qu’une petite phrase de courtoisie, mais je n’avais pas vraiment parlé de ça avec qui que ce soit, pas même à ma famille, alors ça faisait du bien à entendre. Je répondais finalement un peu à toutes ses questions en même temps. « Et bien, oui c’est un peu compliqué en ce moment, j’essaye de suivre le rythme comme je peux mais je ne serais pas contre un coup de main. En réalité c’est surtout ça que je cherche. Mon patron gérait tout, j’étais juste sa petite main qui l’aidait dans le garage à longueur de journée. Sauf qu’aujourd’hui c’est moi le patron et j’ai aucune idée de comment faire tenir un endroit pareil. Si vous pensez que vous êtes cette personne, alors oui vous avez le bon profil. » Peut-être que le plus important n’était pas réellement qu’il soit mécanicien ou comptable, mais qu’il soit surtout la personne sur qui je pourrais me reposer, qui me permettrait de souffler un peu, a qui je pourrais faire confiance. Le facteur humain jouais beaucoup plus que les compétences. Il m’avait aussi demandé si le garage fonctionnait bien et je ne lui avait pas encore répondu. « ça dépend ce qu’on entends par fonctionner bien. On a pas des grosses voitures de luxes ici, alors on peut pas se permettre de faire des marges conséquentes. Mais ça suffit a se verser un petit salaire et à rendre service aux gens du quartier quoi ... » Il n’y avait pas trop d’autre choix que de s’adapter au conditions du quartier, mais au fond j’avais l’impression de faire quelque chose de bien aussi en aidant ces gens eux aussi dans le besoin. Tant pis si ça ne suffisait pas vraiment pour vivre moi.

Les présentations étaient donc faites. Moi aussi je trouvais que ça sonnait bien Gabriel, ça avait quelque chose de doux et de pur … En tout cas, ma réaction le fit rire et je souriais moi aussi un peu bêtement, un peu gêné même si ce n’était pas bien grave. Il acceptait en tout cas de me suivre et je poussais la porte du bras, m’arrêtant pour me laver les mains dans le lavabo à côté. En même temps, je lui montrais l’accueil du regard. Un simple vieux comptoir, deux chaises pour ceux qui attendaient ici et un agenda pour les rendez-vous. « C’est pas très grand mais on y passe pas beaucoup de temps de toute façon. On a installé une sonnette pour entendre quand les clients arrivent car on est plus souvent de l’autre coté. » Je me séchais alors les mains avant de pousser  la seule porte dans la partie fermée et de rentrer dans la petite pièce, le laissant me suivre. Ici pour le coup, c’était un vrai foutoir il y en avait partout. C’était le seul endroit un peu sécurisé du garage alors que ce soit l’argent, les papiers importants, tout se trouvait là. « Je sais que c’est pas forcément l’endroit rêvé pour bosser … C’est pas très grand, vieux, et je peux pas vous promettre un salaire mirobolant … Mais si vous acceptez on peut faire un essai et voir si cela nous convient à l’un comme à l’autre ... » Moi j’étais prêt à prendre a peu prêt n’importe quelle main tendue, mais je ne savais pas si lui en retour serait réellement intéressé par mon offre peu reluisante.

Il continuait de parler de mon patron, avec des mots plus réconfortant qu’il n’aurait pu imaginer. C’est la première fois que je pouvais vraiment parler de lui. Je n’avais pas osé en parler à Sien’ et Simon, du moins je n’étais pas vraiment rentré dans les détails, ils avaient déjà bien assez à gérer sans en plus supporter ma peine. Et je n’avais pas tellement d’amis à qui en parler. J’étais plutôt le genre à aller dans des bars et finir la soirée au pieu que de discuter de mes sentiments, de mes peines. Pourtant c’était bel et bien là. Sans s’en rendre compte, Gabriel me faisait déjà le plus grand bien, c’était peut-être un signe. Et puis la manière dont il parlait du garage … il était vraiment précieux pour moi, pour Dion, alors j’espérais vraiment trouver quelqu’un qui pourrait le traiter à sa juste valeur. Pas matérielle, mais sentimentale. « Vous n’avez pas idée d’à quel point il aimait ce garage et qu’il se donnait corps et âme pour lui. J’espère pouvoir lui rendre hommage en faisant perdurer son bébé. » C’était un bon point s’il s’y sentait bien, mais il est vrai qu’il respirait surtout la passion. J’avais appris à aimer bricoler des trucs, les réparer. Mon travail était quasiment devenu une passion, plus encore que le moyen de payer mon loyer.

Nous parlions alors de la manière de faire fonctionner ce garage, du fait qu’on ne prenait pas de grosse marge car les gens ici ne pouvaient pas se le permettre. C’était en quelque sorte devenu notre fond de commerce. On ne pouvait pas aider des clients fortunés, alors on avait des clients justement parce qu’on les comprenait et qu’on était les seuls à pouvoir leur offrir l’aide espérée. D’ailleurs, il comparait au prix de Londres et c’était à mon tour de rigoler légèrement. « N’allez pas faire un tour du côté de Manhattan, les prix y sont exorbitants ! » Autant dans le Queens ou à Brooklyn on pouvait trouver des garages se rapprochant de celui-ci, autant à Manhattan on ne trouvait quasiment que des gros garages flambants neufs et accueillant de gros pick-ups qu’il me faudrait une vie entière pour pouvoir m’acheter.

Nous avions cependant continué la visite des lieux. C’était petit, vieux et bordélique. Il répondit cependant à mes mots et j’essayais de cacher ma gêne quand il parla du patron qui semblait sympa à savoir … moi. Déjà qu’il ne me laissait pas indifférent, mais si en plus il commençait à me flatter … Il semblait en tout cas accepter ma proposition mais lorsqu’il me demanda ce qu’il devait signer … « Eh bien euh ... » Commençais-je à bafouiller. Ouais j’étais vraiment le pire patron c’était certain. Je lui tendais finalement ma main, propre cette fois. « Faudrait que je me renseigne, en fait je pensais même pas avoir une réponse à cette annonce … Mais je trouverai bien comment faire un contrat d’ici demain. En attendant … je suis un homme de parole. » C’était ma manière de lui dire que cette poignée de main pour moi avait de la valeur d’ici que nous ayons des papiers en règle. Il m’avait alors demandé si j’avais de quoi fêter ça, mais moi j’avais une meilleure idée. « Si cela vous tente … Enfin te tente. » Il allait falloir qu’on se tutoie si on voulait devenir collègues dans une si petite structure. « On pourrait aller se prendre une bière au bar à côté. Je crois que ça ne me fera pas de mal de lâcher un peu le garage pour aujourd’hui. » Et puis ce serait l’occasion de faire un peu connaissance. Il devait sûrement avoir pleins de choses passionnantes à raconter en venant de Londres.

Mon boss était si important pour moi. Ça avait été un vrai crève cœur de le perdre après tout ce qu’il m’avait donné. Et puis, il n’était pas si vieux … mais bon, l’espérance de vie dans ce quartier de la ville était bien plus basse qu’ailleurs, nombre mourrait relativement jeunes éreintés par le travail, n’ayant pas autant accès aux soins que nécessaire ou avalant de la merde toute leur vie faute de moyens. Toujours est-il que quand il parla d’abandon, je ne pu m’empêcher de répondre. « Impossible d’abandonner. Cet endroit était trop important pour lui pour que je le laisse crever. » C’était mon hommage, bien plus que mon moyen de gagner de l’argent. Ça m’avait traversé la tête avant qu’il arrive parce que j’étais épuisé mais au fond, je n’y avais jamais pensé sérieusement. Mais pas besoin d’épiloguer plus sur Dion. Après tout, je m’étais déjà pas mal livré alors que je ne connaissais rien de plus sur ce mec que ce qu’il m’avait dit concernant le job. Ça, et ce que je voyais sous les yeux et que j’essayais de chasser de mon esprit. On parlait de New York, de Manhattan et je souriais. Ça n’avait rien d’une ville incroyable à mes yeux, surtout parce que j’y avais toujours vécu, mais je reconnaissais qu’il y avait quelques endroits sympa. Il parlait également de footing, chose dont j’avais horreur pour le coup. Le street workout j’en faisais, pour m’entretenir surtout avec le métier que je faisais, mais courir je n’avais jamais vraiment vu l’intérêt. « Courageux. J’pourrais toujours vous donner des adresses si vous voulez. » T’en qu’à faire de visiter, autant avoir des conseils de la part d’un pur New Yorkais. Qu’il ne s’attend pas par contre à ce que je chausse des baskets avec lui.

Nous étions donc dans ce bureau, et je perdais légèrement contenance en me rendant compte que je n’avais absolument pas de contrat à lui faire signer. Merde, j’suis mécanicien moi par chef d’entreprise. Je n’avais pris ce rôle que parce que je n’avais pas le choix ! Je vois bien qu’il se retiens de rire et se moque un peu de moi en me parlant de l’annonce. D’habitude, ce genre de choses auraient pu me faire partir au quart de tour, un comble pour un mécanicien, mais là je ne sais pas pourquoi, le rouge me monte légèrement sur les joues. Putain Jared reprend toi et arrête tes conneries ! J’espérais qu’il dise vrai en tout cas et que notre binôme marcherait. Sur le papier, il était vraiment l’homme de la situation ! Je lui proposais alors d’aller fêter ça au bar d’à côté et ses mots me déstabilisaient totalement. C’était vraiment perturbant. « Et tu dois avoir beaucoup de choses à raconter sur Londres ! » C’était vraiment bateau comme réponse, mais j’essaye de masquer ce que je ressentais actuellement. « Je vais fermer j’en ai pour une seconde. » lui dis-je alors qu’il enlevait son pull et mon regard ne pu faire autrement que de se perdre sur ses abdos au combien détaillés. Sans m’en rendre compte, je me mordillais légèrement la lèvre inférieure avant de très vite relever le regard me rendant compte de ce que j’étais en train de faire. Reste pro Jared, reste pro ! Mais bordel ce qu’il était sexy. Il me faisait tellement perdre la tête que j’étais resté là, immobile, alors que je lui avais dis que j’allais fermer.

C’était exactement ça. Laisser mourir ce garage, ça aurait été comme tuer mon boss, une seconde fois. J’étais vraiment heureux qu’il comprenne ma démarche en tout cas, ce que je ressentais par rapport à tout ça. Il ne semblait pas s’en foutre et c’était parfait … En réalité son cv était parfait, ses motivations étaient parfaites, son corps était parfait … ça y est je recommence à m’égarer il faut vraiment que j’arrête ! Mais comment je pouvais penser à autre chose alors qu’il me disait déjà que l’une de ses motivations à courir était justement d’entretenir son corps. J’avais bien envie d’aller le voir son corps moi sous ses vêtements … Allez se concentrer sur le reste de ses propos. Il me parlait de lui faire visiter quelques endroits sympa. Je ne savais pas trop de quel endroit il voulait parler et donc du fond de sa pensée là. Alors à nouveau je répondrais de manière assez bateau. « Ouais, ça peut être cool ! » Après tout, j’en saurais peut-être plus après cette bière qu’on devait se prendre au bar !

Sauf que je n’avais pas vraiment prévu la suite des évènements et j’avais vraiment des réactions super chelous aujourd’hui. Normalement j’arrivais à me tenir quand même au travail mais là … pfiou impossible de résister à ses gestes … Il nous renvoyait alors à ce fameux bar où on devait aller mais moi, je bloquais totalement quand il enlevait son pull et que je pu mater ses abdos. Putain j’avais envie de les toucher, de laisser mes doigts glisser dessus. Je ne me rendais même pas compte à ce moment là que je me mordillais la lèvre. Quand je remarquais finalement qu’il passait sa langue sur ses lèvres après avoir pris tout son temps pour remettre son tee-shirt, j’essayais de me remettre les idées en place. Il s’excusait de m’avoir perturbé mais moi j’essayais de rattraper ce qui était encore à mes yeux rattrapable alors qu’en fait, j’étais grillé à des kilomètres. « Je, enfin non c’est rien t’inquiète ! » Mes lèvres parlaient mais mon corps lui dans mes gestes, mes réactions, disait absolument l’inverse. Surtout qu’il semblait en jouer totalement. Il faisait vraiment de plus en plus chaud par ici … Mais je réagissais enfin et je me décidais à bouger, passant devant lui après ce clin d’œil qu’il venait de faire et auquel j’essayais tant bien que mal de ne pas réagir. « ça va t’inquiète, attend moi là je vais juste fermer à côté. » lâchais-je avant de retourner dans le garage et me hâtant de fermer les grandes portes. J’étais bien vite de retour prêt de lui mais je me dirigeais alors vers la sortie de l’accueil, l’invitant à sortir par là avec moi pour fermer derrière lui. « Le bar est par là, on y sera dans trente secondes ! » Lui dis-je en montrant du doigt vers la droite avant de fermer et de fourrer mon trousseau dans ma poche. J’essayais par tous les moyens possible de me sortir de la tête ce qu’il venait de se passer mais impossible, c’était plus fort que moi.

Il était temps de quitter le garage pour aujourd’hui. Après tout, j’avais tellement cravaché ces dernières semaines que j’avais bien le droit pour une fois de prendre un peu de temps pour moi. Et puis si lui devait vouloir fêté son nouveau travail, moi je pouvais bien fêter le fait d’avoir enfin une seconde paire de bras pour m’épauler. J’allais pouvoir relâcher un peu la pression et ce n’était vraiment pas du luxe ! En allant fermer le garage, j’avais bien sentis sa main sur mon torse à travers mon tee-shirt. Petit sourire gêné à nouveau, bordel pourquoi ça me faisait de l’effet comme ça ? J’étais sur mon lieu de travail pourtant ! Je fais mine qu’il ne s’est rien passé mais au fond, j’ai ressenti un petit frisson me traverser. Je n’avais pas vraiment fait gaffe à son changement de voix par contre, bien trop occupé avec mes propres réactions et mes propres pensées. Je le laissais passer devant pour sortir et en effet, la vue était vraiment pas mal. Son pantalon mettait parfaitement en valeur des fesses que je devinais musclés. Je n’y arrivais pas c’était plus fort que moi. Mais finalement il lançait enfin le sujet sur autre chose et je saisissais l’occasion. « Ouais il font à manger, mais moi j’emmène mon casse-dalle. Pour le temps de pause, c’est comme tu veux. Tant que le taff est fini le soir, ça m’est égal. » On avait toujours fonctionné comme ça avec le vieux Dion. Pas de prise de tête, juste une confiance mutuelle pour finir le travail à temps pour les clients, et moi je ne voulais aucunement fliquer mon … employé ? C’était peut-être un peu trop formel comme terme.

Nous nous mettions alors à marcher en direction du bar et je regardais droit devant moi en sentant sa main effleurer la mienne, essayant de masquer l’effet que ça me fait. Heureusement nous arrivons bien vite et j’ouvre la porte pour le faire entrer. Il n’y a déjà pas grand monde le soir mais en journée c’est encore pire. A part les deux vieux accoudés au bar sur un fond de musique, il n’y a pas grand-chose à signaler. Je regarde alors le patron que je connais bien « Tu me mets deux pintes s’il te plait ! » Lui lançais-je en faisant deux de mes doigts. J’invitais alors le jeune homme un peu plus loin. Ça fait comme un comptoir mais face à la fenêtre donnant sur la rue. J’aime bien me poser là, c’est sympa, en hauteur. Je n’avais pas tilté au l’emmenant s’asseoir là mais nous sommes à côté l’un de l’autre et pas en face. Le patron revient vite avec les pintes qu’il dépose devant nous et je lui donne un billet. Évidemment que c’est pour moi. J’attrape la mienne, la levant légèrement tout en le regardant. « A ton nouveau boulot ! » Et je plonge alors mes lèvres dans le liquide pour en boire une gorgée. « Alors, tu te plais depuis que tu es arrivé à New York ? Tu trouves de quoi t’occuper ? » ça faisait apparemment une semaine qu’il était là, il n’avait pas trop visité et n’avait pas de boulot jusqu’alors. Il devait donc bien faire autre chose de ses journées.

Je n’étais pas le garçon le plus futé du monde, alors à sa question je n’avais absolument pas tilté qu’il en profitait pour savoir si j’étais casé ou un cœur à prendre. Bon peut-être aussi parce que je ne m’étais jamais considéré comme un cœur à prendre. Moi j’allais en soirée, je buvais quelques verre et je finissais dans un lit avec un ou une belle partenaire. Du coup, j’avais répondu très naïvement. « Ni l’un ni l’autre. J’m’achète des casse-dalles en allant aux courses. J’suis pas très doué en cuisine. » Je n’avais pas l’alimentation la plus saine au monde je devais bien l’avouer. Et encore, le manque de tunes m’empêchait de tomber dans la facilité de commander. Toujours est-il que dans mes propos, je n’avais fait mention d’aucune autre paire de main à la maison pour me faire ce genre de choses. Nous étions donc sur le trajet quand nos mains s’étaient effleurés une fois … puis une deuxième. Non mais là il le faisait exprès c’était pas possible ! Je devais réagir comment dans tout ça moi ? Après tout, j’étais son boss, c’était sans doute vraiment déplacé de s’imaginer quoi que ce soit

On rentrait alors dans le bar avant de s’installer et je commandais donc la tournée si on pouvait vraiment appeler ça une tournée. Évidemment que j’avais payé pour lui ! C’était moi le patron, c’était à moi de payer. Enfin je crois, ça m’avait paru naturel en tout cas. Ça ne l’empêchait visiblement pas de me flatter à nouveau en tout cas et je ne comprenais vraiment pas pourquoi cela me mettait aussi mal à l’aise ! J’avais détourné le regard un instant pour masquer cela avant de lui répondre. « Eh mais c’est normal en fait, j’allais pas te laisser payer alors que c’est moi qui t’aies invité non ? » Ce qui était techniquement vrai. Il avait parlé de boire un coup, mais c’est moi qui avait parlé d’aller dans ce bar. Je lui avais alors posé des questions sur sa nouvelle vie ici et il ne tarda pas à me répondre. « De la boxe ? Chanmé ça ! J’ai jamais osé y aller, mais je crois que ça me plairait de frapper dans un sac un jour. » Peut-être qu’au final il serait plus intéressant de passer mes excès de colère sur un sac que sur la première personne qui venait me prendre la tête. Mais déjà il me parlait d’un club où il avait été. Curieux, je demandais alors. « Ah ouais, quel club ? Dans le coin ? » J’étais loin de me douter du genre de club dont il parlait et ma question était à nouveau assez naïve et presque innocente ! Il me retournait alors mes questions. Bon, je ne pouvais pas tout dire, hors de question de révéler mes activités illégales alors que nous ne nous connaissions même pas une heure plus tôt. « Du street workout ouais. Y a du matos assez sympa dans le parc à côté de chez moi. Mais sinon ouais j’aime bien sortir. Aller dans un bar après une bonne journée de travail et repartir en bonne compagnie pour la nuit ... » Je réalisais ce que j’étais en train de dire. Ma journée de travail était faite, nous étions dans un bar, j’étais en charmante compagnie … et avec tous les signes qu’il m’avait envoyé ...

Nous n’étions vraiment pas pareil sur ce point. Je ne m’étais jamais intéressé à la cuisine, sûrement par flemme. Je ne savais que bricoler des bagnoles et vendre de la drogue moi, je ne m’étais jamais bougé pour rien d’autre que ça. Et puis lorsque j’étais à la maison il y avait toujours quelqu’un pour préparer les repas. Liz pendant longtemps, Sien’ ensuite. Ça ne m’avais jamais effleuré l’esprit que ce puisse être une vraie corvée pour elles, surtout avec la tablée que nous étions … et que ce n’était pas leur seule corvée à la maison. Toujours est-il que lorsque j’avais pris mon indépendance, j’avais du apprendre les choses les plus basiques. Genre faire cuire des pâtes. Mais ça n’avait jamais vraiment été plus loin. « T’as bien du courage ! Mais je dis pas non. » Si c’était l’occasion de manger de la vraie bouffe une fois de temps en temps et que ça lui faisait plaisir alors je n’allais pas me laisser prier. Et s’en m’en rendre compte c’est la deuxième fois que je lui parlais de courage d’ailleurs !

Nous étions donc installé à ce bar et je buvais quelque gorgée de ma bière. Il me disait qu’il était du genre à payer les verres et je n’étais pas trop sur de comprendre exactement le sous-entendu. Tout fusait à une vitesse folle dans ma tête. Je savais qu’il était attiré par les garçons. Les signes ne pouvaient pas tromper, à moins qu’il ne se foute ouvertement de ma gueule. Mais moi aussi j’étais du genre à payer les verres en même temps. Mon cerveau allait finir par fondre c’était certain, surtout avec cette dernière petite phrase. C’était agréable de se faire payer un verre disait-il. Je souriais toujours un peu gêné pour seule réponse et profitait de pouvoir dévier le sujet en parlant de boxe. Ça m’avait toujours attiré mais je n’avais jamais osé aller faire un tour à la salle du quartier. De toute façon je n’avais pas un rond à dépenser là dedans. Il me proposait de m’emmener pour essayer si cela me tentait  « Grave, j’suis carrément partant ça peut être fun. T’es pas prêt à voir ma super droite ! » Lui dis-je en rigolant et en faisant mine de frapper. De ce côté là j’étais plutôt du genre travaux pratiques, en boxant directement d’autres mecs dans des bars.

Mais la légèreté dans notre discussion ne dura pas longtemps à nouveau. Du moins c’était toujours léger mais … différent. Je pensais qu’il me donnerait le nom du club, voir si je connaissais mais il me lacha une réponse pleine de mystère. C’était à moi de décider face à une telle remarque. Botter en touche ou rentrer dans son jeu. J’avais envie d’un peu des deux. Savoir ce qu’il sous-entendait sans trop me mouiller non plus … C’était si dur de savoir comment réagir. « Ah ouais … et toi, enfin tu sais ce que tu veux ? » Lui demandais-je en bégayant légèrement, trahissant ma maladresse face à ce qu’il se passait entre nous depuis un petit moment à présent. Mais le plus malaisant pour moi fut après que j’ai balancé cette phrase, anodine en apparence, mais surtout en réalisant tout le sous-entendu que je venais de faire sans faire exprès. « Je non enfin c’est pas ce que je voulais dire. Non bien sur que non. » Dis-je avec des gestes presque théâtraux en parlant des deux poivrots du bar. « Je voulais rien dire de ce genre je disais ça comme ça ... » Continuais-je de bafouiller. Pourtant, je ne pouvais pas cacher ce que je ressentais vraiment à l’heure actuelle. Alors prenant une grande inspiration, je craquais enfin. « J’suis ton boss. J’aurais l’impression de … enfin que ça se fait pas ... » Cette fois, je me livrais sincèrement, sans chichi. Même si techniquement, je ne l’étais pas encore vraiment son boss.[/color]

Bien sur qu’il fallait du courage ! C’était une vraie épreuve pour moi de cuisiner ! Une simple assiette de pâtes avec de la sauce tomate et du fromage rappé était déjà un véritable exploit. D’ailleurs ça allait mieux depuis plusieurs mois avec Simon et Sienna mais ils avaient peut-être remarqué que jamais je ne les avait invité à manger, j’en étais tout bonnement incapable. Il était tellement adorable en tout cas de me proposer ça. J’étais vraiment touché par son attention ! « Non t’inquiètes, je ne suis pas difficile. Et je serais ravi de goûter à tes talents culinaires. » Dis-je assez timidement mais sincèrement, avant de rire doucement lorsqu’il parla d’éviter de tuer son boss. Mais en effet, la conversation entre nous était vraiment en train de se détendre. Je crois vraiment que ça me plairait d’aller frapper dans une salle, de libérer ma rage sans faire de mal à qui que ce soit. Et puis je sais pas, ce genre d’endroit m’intriguait. Je m’imaginais sur un ring, mes gants bien calé sur mes poings et prêt à attaquer. Je souriais lorsqu’il m’appela petit boxeur. Il y avait vraiment une relation sincère qui était en train de se créer et ça me plaisait. C’est ce que je voulais après tout, pas juste d’un employé qui fait ses horaires et avec qui je ne partage rien. Le côté humain était important et ça, Gabriel semblait bien l’avoir compris. « Je ne sais pas si je vais avoir trop le temps dans l’immédiat, le temps qu’on trouve nos marques au garage. Mais une fois que ce sera fait ce sera avec plaisir ! » Lui dis-je alors. Ce serait un moyen justement de décompresser après la période d’adaptation qui nous attendait !

Mais déjà la conversation avait pris une toute autre tournure. Nous avions parlé de ce club et j’avais osé lui demandé maladroitement ce qu’il entendait par ce club où les hommes savent ce qu’ils veulent. Sa réponse elle, n’était pas maladroite par contre. Et même plutôt cash. Il aimait prendre les choses en main, mener la danse selon ses termes. J’étais plutôt comme ça moi aussi, que ce soit les hommes où les femmes, c’était plutôt moi qui naturellement menait la danse. Je ne m’étais jamais vraiment posé la question d’ailleurs, ça m’avait toujours semblé naturel. Du moins, jusqu’à cette fois-là où nous nous étions retrouvé à parler de cul avec Simon. Ce n’était pas la meilleure soirée de ma vie clairement, mais cette partie là précisément m’avait fait réfléchir, lui et sa cage de but. Il visiblement aimait bien lâcher la main avec les hommes et il y trouvait du plaisir, aucunement du dégoût. D’ailleurs, c’était sans doute le cas des autres que j’avais ramené chez moi, sinon pourquoi l’auraient-il fait ? Ouais mais moi j’étais un homme fort et viril. Je hochais alors simplement la tête sans répondre. Bon sang ce qu’il m’en faisait me poser des questions ! Mais déjà il continuait. Je ne sais pourquoi mais lorsqu’il me demanda si je ne voulais pas rentrer avec lui, j’avais envie de lui crier que si. Il déclenchait en moi des choses … bordel j’avais envie de sentir les abdos que j’avais vu sous mes doigts … j’avais envie de découvrir le reste de son corps qui semblait tout aussi magnifique … Il avait raison, techniquement je n’étais pas encore son boss et sa proposition était alléchante. Une petite fois, comme ça, sans conséquences … Aucun mot n’était encore sorti de ma bouche, tiraillé. Et s’il prenait en effet vraiment les devants ? Et si ça ne me plaisait pas ? J’avais peur … Je ne me l’admettrai jamais, surtout moi qui me vantait de mes conquêtes d’un soir sans en être au point de Simon, mais là je ressemblais à un adolescent face à son premier coup. Je le sentis alors toucher un instant ma cuisse et tout mes sens se mettaient en éveil. Oh oui j’étais gêné, et pas qu’un peu, car ce n’était absolument pas prévu … Je me mordillais alors légèrement la lèvre inférieure, ayant bien du mal à le regarder, lui et son sourire pourtant si craquant. « Juste une petite fois, comme ça, sans conséquences …. » C’était ma seule condition. Je n’étais pas le genre à m’installer dans une relation et encore moins avec le lien professionnel que nous allions avoir. Alors j’avais lâché cette phrase, reprenant ses mots, sans oser rien dire de plus ni faire quoi que ce soit, presque paralysé parce que que nous nous apprêtions de faire et malgré tous les désirs qui montait en moi.

Bon il est vrai que je mangeais un peu toujours le même genre de repas et que je n’étais pas du genre à cuisiner des légumes. Ça se limitait à des haricots verts ou des champignons en boite pas plus. Il était vraiment adorable en tout cas de vouloir cuisiner pour moi aussi, de me demander ce que j’aimais et tout, ça me touchait un peu car je n’avais pas tellement l’habitude qu’on s’intéresse à moi de cette manière. Je lui souriais alors, tout comme lorsqu’il me parlait de boxe. Il avait vraiment l’air passionné pour envisager continuer d’y aller autant même en commençant un nouveau job qui risquait d’être prenant le temps de trouver nos marques. Mais oui, je ne manquerai pas de lui dire quand je me sentirais prêt, et que j’aurais trouvé un peu de stabilité dans ma vie surtout.

Mais pour le moment nous n’en étions pas là, nous étions bien d’avantage dans un petit jeu tous les deux, un jeu qui me faisait me poser une foule de questions. Et d’ailleurs la première d’entre elle était : Pourquoi cet homme me faisait autant d’effet ? Non ne nous connaissions même pas au début de la journée, et d’habitude je savais me contrôler face aux gens. Je finissais régulièrement mes soirées au lit, mais toujours dans une extrême contrôle des choses … Avec lui j’avais l’impression de ne rien contrôler, comme si son corps m’appelait tel un aimant. J’essayais de résister, de rester professionnel mais c’était plus fort et j’avais fini par céder. Juste une petite fois, comme ça, sans conséquences. Est-ce que c’était vraiment possible alors que nous allions travailler ensemble ? Est-ce que ce ne serait pas bizarre une fois au garage ? J’étais pourtant bien loin de m’occuper des conséquences de mes actes habituellement et je ne me reconnaissais pas moi-même.

Seulement, il s’était déjà mis à sourire, un large sourire qui me faisait totalement craquer et illuminait ce regard sombre et pénétrant … Il m’annonçait déjà que nous allions chez lui. Ce n’était pas une question mais bien une affirmation. J’avais donné le feu vert, et il ne se laissait pas prier. Je le sentis alors me prendre la main, et cette fois mes sens étaient tellement en alerte que je pouvais ressentir la douceur de celle-ci, ça n’avait rien à voir avec la poignée de main de tout à l’heure. Sans réfléchir, j’attrapais  alors ma bière que je finissais d’une traite avant de le suivre. Il me répétait les même mots, ajoutant que c’était juste pour le plaisir et que nous ferions mieux connaissance comme ça. J’étais resté silencieux jusqu’à présent, car parfois nos gestes, nos réactions, valent mieux que des mots. Mais lorsqu’il me taquine sur ses abdos que je matais tout à l’heure, je me décides enfin à rentrer dans son jeu. « Je ne matais pas tes abdos, tu te fais des idées ... » J’avais dis ça avec un petit sourire. Je ne cherchais pas à le convaincre, nous savions tous les deux que c’était faux. C’était un jeu, lui faire croire que je résistais même si je succombais totalement à cet instant. Et encore plus après ce clin d’œil, alors que nous nous retrouvons tout proche l’un de l’autre, sa main toujours glissée dans la mienne. Il passait sa langue sur ses lèvres et cela me faisait frissonner de désir. Et toujours ce regard sombre, fixé dans le mien. Finalement nous nous mettions en route et il me tirait derrière lui. « Je te suis ... » Soufflais-je. J’avais envie d’arriver chez lui. Refermer cette portes pour laisser glisser mes mains sur sa peau … Jamais je n’avais été aussi pressé de déshabiller un partenaire ...

J’étais timide et gêné, alors que ce n’était pas vraiment mon genre habituellement. C’est Gabriel qui me rendait comme ça, parce qu’il y avait quelque chose chez lui qui me chamboulait totalement. Je n’arrivais pas à mettre le doigts dessus, pourtant c’était d’une puissance … Il prenait les choses en main mais je ne pouvais pas vraiment être surpris. Il venait de dire juste avant qu’il était un homme qui savait ce qu’il voulait, à savoir prendre les choses en main, mener la danse. Il l’avait peut-être dit en pensant à autre chose, n’empêche que c’était vrai dans cette situation aussi. Il répondait à mes mots que j’avais prononcer plus pour le jeu qu’autre chose. Bien sûr que j’avais bloqué sur ses abdos, c’est évident pour lui comme pour moi, mais ceci dit quelle personne, attirée par les hommes, ne l’aurait pas fait ? Je les revoyais dans ma tête et … bordel qu’on aille vite chez lui j’avais envie de les sentir sous mes doigts ! Il me charriait sur le fait que j’en avais même un instant oublié de fermé le garage et je souriais à nouveau un peu gêné. « Oublier de fermer ? Non non j’ai bien fermé, je ne vois pas de quoi tu veux parler. » Le jeu, toujours le jeu, car c’est ce qui rendait tout ça si excitant ! Il m’entraîne alors avec lui et cette fois, c’est tout son désir à lui que je ressens en voyant à la vitesse à laquelle il marche. S’il avait pu courir jusqu’à chez lui, je pense qu’il l’aurait fait.

Nous arrivions malgré tout assez vite. Il ouvrit la porte et je le suivais, du moins il m’y attira plutôt dans son chez lui avant de ne me plaquer contre la dite porte. Le désir montait encore d’un cran tant j’aimais contre toute attente sa manière de prendre les choses en main. Déjà ses lèvres vinrent goûter à mon corps et je le sentis embrasser la fine peau de mon coup. Il avait les lèvres si douces … Je fermais un instant les yeux pour profiter de l’instant, le sentant remonter sur ma joue et courbant finalement la nuque moi qui lui rendait quelques centimètres pour le laisser prendre possession de mes lèvres. Ses lèvres étaient encore plus douces à cet endroit, et je pouvais sentir son corps collé au mien, sa main glissée dans ma nuque. Il n’eut pas beaucoup à forcer le barrage de mes lèvres, je lui ouvrais sans problème pour laisser nos langues venir danser ensemble. J’aurais pu rester là un moment, à profiter de ses lèvres, mais déjà il se recule me laissant légèrement sur ma faim, pour entrer dans son appartement que je peux enfin regarder. On avait bien fait de venir ici, ce n’était peut-être pas très grand, mais en bien meilleur état que chez moi. Mais cette pensée ne dure pas longtemps dans mon esprit car je tournais à nouveau le regard vers lui à sa question. Je n’avais pas bougé jusqu’à présent mais cette fois, sans qu’il n’ait à demander quoi que ce soit, je me reproche de lui sans le quitter du regard. Doucement, mes mains vinrent alors glisser sous son tee-shirt sans le lui retirer pour autant, glissant sur ce corps musclé et me faisant me mordiller la lèvre à nouveau. « Évidemment que si ... » Le désir en moi était si fort … j’avais envie de lui retirer tout ses vêtements mais je résistais, ayant peur d’aller trop vite.